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Le 24/09/2013
Bien ! Nous arrivons donc aux Fiji le 4 Août en début d’après-midi et passons une première nuit dans une auberge de jeunesse en bord de plage à Nadi sur l’île principale. A part le fait d’avoir dans notre chambre une baleine humaine rotant de façon immonde dans son sommeil, il n’y a pas grand chose à racconter. Ah si, on assiste tout de même à un spectacle de danse fidjienne (très semblable aux danses tahitiennes) dans l’hotel voisin, et à une danse du feux sur la plage (oui bon ça va, c’était quand même il y 1 mois et demi, laissez moi le temps de me rappeler aussi, et puis l’histoire du mec qui rote en dormant avait en toute logique la priorité!)
Le lendemain, lundi 5 Août nous prenons la meilleure décision de notre vie en nous rendant via 3h de bus à Pacific Harbor, petite ville au sud de l’île principale. L’idée est double : faire du rafting ou du kayak sur la rivière Navua qui traverse une forêt tropicale et des villages fidjiens typiques, et faire de la plongée avec des requins près de l’île Beqa juste en face. Vous vous dites peut-être que tout cela semble relativement bon-enfant, mais détrompez-vous mécréants! D’une part le cannibalisme a été longtemps pratiqué aux fiji, et bien que banni officiellement on est en droit de se demander si c’est effectivement le cas dans les villages des îles les plus reculés ou bien au coeur des forêts immenses de l’île où nous nous trouvons et d’autre part les requins nageant par ici sont plutôt du genre costauds, requins citrons, requins taureau et requins gris… Potentiellement cette journée nous sera donc fatale…. Brrrrrr…. Je me rends bien compte que l’effet de suspence est un peu gaché par le fait que je sois encore de ce monde pour écrire ce post, mais il y en a peut être parmi vous qui ne font pas beaucoup attention et sont en train de se ronger les ongles d’angoisse, mon dieu s’en sont-ils sortis ??? Et bien…. Oui. Et cela pas seulement parce que j’exagérais sur la dangerosité des activités à venir, mais aussi, et surtout d’ailleurs, parce que nous n’en avons finalement fait aucune des 2. Les prix du kayak étaient juste honteux : 690$ pour 2, et la plongée était complète pour toute la semaine.
Nous passons donc la journée à la plage et le soir nous dinons avec un couple de russes et leurs 2 filles en bas-âge, sortis tous les 4 pour la 1ière fois de leur Sibérie natale pour 4 mois aux Fiji (oui oui, sérieusement). Ce fut une confrontation culturelle forte instructive et évidemment très marrante.
Après cet échec nous revenons sur Nadi dans le but de partir sur une des inombrables îles paradisaiques au nord-ouest. Notre choix se porte du Mana Island, réputée pour les backpackers de notre espèce. Et cette fois la chance tourne! Au port nous tombons sur une femme qui vient de monter son business de tourisme qui nous conseille de manière très avisée et nous sert si généreusement que cela en devient suspect. Au lieu de partir avec le bateau de 14h, nous pouvons attendre le lendemain matin et payer 2x moins cher, pour la nuit supplémentaire ici elle nous offre l’hotel, et sur Mana Island elle nous réserve une chambre double pour le prix d’une tente (nous paierons donc moins cher que les autres en dortoirs), en fin de journée elle nous conduiera en taxi jusqu’au supermarché puis jusqu’à notre hotel gratuitement… A la fin on était à deux doigts de penser qu’elle voulait nous kidnapper, nous trucider, découper et cuisiner, mais en fait non elle était juste gentille et serviable (aaaah si seulement le tourisme en France nous avait préparé à ça, on serait tombé de moins haut:p). En attendant, dans l’après-midi nous nous relaxons au Hard Rock café, où le manager, voyant les dessins de mon carnet me demandera de lui dessiner un modèle pour un pin’s HardRock café Fiji (non je ne me la racconte pas, j’ennonce des faits, un point c’est tout ;p). Cela nous vaudra nos cafés et thés, plus une glace et bière offerts.
Le soir nous participons à une soirée Kava. Le kava est la boisson traditionnelle des fidjiens, elle est fait à partir d’une racine, séchée et pilée pour être mélangée à de l’eau. Alors du coup ça donne un truc marron qui a un goût de terre et de poussière tout à fait répugnant (cela ne nous empêchera pas d’en boire pas mal de bols, mais bien sûr c’était par pure politesse:p). C’est le rituel qui est sympa donc, plus que la boisson elle-même (heureusement) : tous assis en tailleur en cercle autour de celui qui à le bol et la bassine de kava, il nous tend un bol chacun notre tour. Nous devons alors crier “Bula!” (qui est LE mot fidjien par excellence, ça veut dire bonjour, bienvenu, exprime l’accord, le contentement, etc…), claquer une fois des mains, boire son bol d’un trait, crier Bula de nouveau et claquer des mains 3 fois. Plusieurs fidjiens sont aussi là avec des guitares, et enchaînent musiques et chants locaux. Le kava est censé être une boisson relaxante, apaisante (et non pas hallucinogène comme on l’entend parfois), ce qui explique certainement pourquoi ils sont tous si peu pressé :p
C’est donc le mercredi 7 Août que nous arrivons sur Mana Island, après 1h30 de bateau, dans l’auberge de jeunesse Mana Lagoon, propice à la fête. L’île est tout ce qu’il y a de paradisiaque : petite, ceinturée à la fois par une plage de sable fin, par des cocotiers et par un lagon d’eau turquoise et avec au centre deux petites collines offrant des points de vue tout à fait admirables. Vous imaginez un peu le topo :
L’auberge quant à elle est remplie d’un personnel fidjien bien marrant qui nous accueille en chantant une chanson de bienvenu “Welcome to Mana Lagoon” (oui c’est original, c’est clair). On sent que la vie n’est pas trop stressante pour eux. Ils sont une bonne quinzaine pour s’occuper de l’auberge, le temps de travail effectif moyen par personne et par jour doit tout de même approcher la demie-heure… C’est ce qu’on appelle le Fiji time…
Vous vous en doutez, nous ferons pas mal de grosses soirées sur cette île, avec tout un tas de différentes personnes venant d’un peu partout dans le monde, et bien-sûr avec les fidjiens, participant plus que volontier à toute activité impliquant une bouteille d’alcool. Une soirée assez atypique eut lieu avec l’arrivée sur l’île d’une troupe d’une vingtaine de japonais, bien décidés à en découdre avec nous aux jeux d’alcool ;) Ils nous ont bien faits marrer, surtout un petit survolté qui sautait partout. Bien évidemment, avec 3 autres français bien sympas Justine, Nico et Jo, nous les avons tous couchés après une partie endiablée de “Concentration, concentration now begins”! Ah et au fait ne confondez pas, ce sont les chinois qui mangent du chien, pas les japonais :p Nous aurons le droit aussi à 2 soirées fidjiennes, danses vahinés, danses de la machette et danses du feux au rendez-vous. Mais trève de superficialité passons aux choses sérieuses, c’est à dire nos activités diurnes.
Le snorkling nous a beaucup occupé. La barrière de corail entourant l’île était d’une richesse incroyable, tant faune que flore, d’au moins 20m de large et donnant, côté océan, sur un tombant d’une quinzaine de mètres dans une eau crystalline. Les fonds que nous avions vus à Tahiti ayant été dévastés par un cyclone en 2008, cette explosion de couleur nous ravis. Il y a des coraux de toutes les teintes et tailles immaginables, même chose pour les poissons, des anémones, des poissons clown (qui sont d’ailleurs assez belliqueux dès qu’on s’approche un peu trop près de leur territoire, l’un d’eux viendra me chiquer 3 fois à la tête (les 2 premières fois je me demandais ce que c’était qui venait me pincer le cuir chevelu comme ça jusqu’au moment où j’ai enfin repéré cette petite saloperie se ruer vers moi (gentil Némo, mes fesses oui!))), des étoiles de mer bleues, des gros poissons qui gonflent lorsqu’ils sont effrayés, etc etc. Je peux sans problème y passer des heures nageant de long en large, au milieu de cette si fabuleuse diversité naturelle.
Bien-sûr nous faisons également de la plongée. Le dive master, un fidjien bien sympa, nous emmène tout d’abord sur le site appelé “Supermarket” car plein de poissons. Plongée en plein courant, donc pas si facile, mais grandiose pour l’observation : nous croisons une vingtaine de requins en tout, des petits pointes noires mais aussi des requins gris, dont une bande de 5 ou 6 remontant sans peine le courant à quelques mètres de nous : juste incroyable!!
Je fais le lendemain soir une plongée de nuit, tout seul avec le dive master. Celui-ci emporte son fusil-harpon afin de pêcher un peu. J’avoue que c’est tout d’abord un peu engoissant, sur le petit bateau au beau milieu de l’océan dans le noir complet (et sachant que de gentils requins se baladent en dessous de nous). C’est d’ailleurs la première chose que j’éclaire une fois descendu au fond : un requin à pointe noir, à quelques mètres de nous. Nous sommes chacun équipé d’une grosse lampe torche, le dive master nage devant moi, plus occupé à débusquer les poissons dans les creux du mur de corail le long duquel nous nageons qu’autre chose. De mon côté j’explore et de temps en temps je jette un coup d’oeil derrière, juste histoire de vérifier que le requin n’est pas revenu me renifler les palmes (ce qu’il fera d’ailleurs à 2 ou 3 reprises, les petites bubulles et la lumière les attirent, et peut-être aussi le sang s’écoulant des poissons transpercés par le harpon de mon compagnon, qui sait ? :p). Bien entendu on voit moins de chose que la journée, mais l’ambiance est absolument différente, les sons sont magnifiés, le sentiment d’isolement beaucoup plus fort. C’est très impressionnant, j’adore ça! Et j’observe tout de même pas mal de trucs bien sympa : le requin à 3 ou 4 reprises, un petit poisson transparent dont on peut donc voir les entrailles et arrêtes, et un gros poisson tout bleu à tête plate qui gonfle lorsqu’effrayé. Ce dernier est tout calme, il se laisse carresser et vous regarde avec d’énormes yeux tout rond et un sourire béat en demi-lune (c’est à se demander s’il n’a pas fumer un truc). Le dive master pêchera une petite dizaine de poissons et m’en donnera 2 que le cuistot de l’auberge nous préparera façon fidjienne en plus du repas de fruits de mer que nous avions commandé avec nos 3 amis français et que nous dégustons donc après ma plongée. Que du bonheur!
Devant mon entrain après cette plongée de nuit, Anaïs et 2 d’entre eux arrêteront de faire leur flipette et en feront une 2 jours plus tard sur un autre spot. Pas de requin au rendez-vous mais une grosse tortue marine et une raie. C’est la première tortue que l’un de nous observe de près en plongée, la chance semble donc enfin tourner ;)
Un autre jour nous embarquons sur une petite barque à moteur pour nous rendre sur Cast Away Island, l’île où a été tourné le film du même nom (“Seul au monde” en français) avec Tom Hanks. C’est bien trippant de reconnaitre la plage sur laquelle il établit son camp de fortune, le gros rocher au pied duquel il enterre (enfin ensable) un des pilotes de l’avion, et la montagne qu’il gravît, tout d’abord pour avoir un point de vue d’ensemble puis accessoirement pour tenter de mettre fin à ses jours. Dans le film, le point de vue dévoile de l’eau à perte de vue sur 360°, bien sûr dans la réalité la vérité est toute autre : de nombreuses îles entourées de leurs lagons sont en vue, dont une toute proche. Ce panorama est du coup absolument splendide, dans un style bien différent de ce qu’on avait pu voir à Tahiti. Nous étions alors sur Moorea une grande île montagneuse entourée de son fabuleux lagon, avec juste l’île de Tahiti en vue. Ici, une multitude de petites îles de style île déserte parsèment l’océan en contre-bas, c’est à couper le souffle (ou alors était-ce à cause de la marche jusqu’au sommet, je ne suis plus très sûr).
En redescendant nous croisons une araignée absolument répugnante sur sa toile, je me retiens avec difficulté de prendre mes jambes à mon cou en poussant des cris stridents. Au moins 20cm d’envergure, toute noire avec un énorme abdomen jaune fluo…IIIERRK! Je vais vous mettre une photo, vous avez le droit d’aller vomir.
Sur la plage de l’île il est amusant de voir que les fidjiens, véritables génies du tourisme ont écris un grand “SOS” avec des noix de coco et planté un grand bambou avec un drapeau blanc au sommet, alors que cela ne fait absolument pas partie du film.
Un soir nous retournons sur Sunset beach (où nous faisons du snorkling) pour assister, comme son nom l’indique, au coucher du soleil. En chemin, un espèce de camion-bus rempli de touristes en provenance du Resort-Spa de l’île nous dépasse. Effectivement il y a au moins 5 minutes de marche, il ne faudrait surtout pas que les riches se fatiguent trop. Bon je ne vais pas vous détailler un coucher de soleil (qui est du style plutôt pas mal), les photos le feront mieux que moi!
Le matin du 13 Août nous reprenons le petit bateau à moteur pour rejoindre Nadi où nous passerons une dernière soirée avant de nous envoler le 14 matin pour Sydney. Bon je vais l’écrire, car sinon de toute façon c’est Anaïs qui le fera savoir d’une manière ou d’une autre : en débarquant du petit bateau sur la plage de l’auberge de jeunesse à Nadi je me vautre lamentablement dans l’eau en passant le long de la cabine, devant à peu près tout le monde. Mais j’ai su rester très digne rassurez-vous ;)
Le 18/09/2013
Lundi 29 juillet
Croyez-le ou non mais la chance est de notre coté ce jour là, même si initialement cela semble être l’exact opposé : comme on nous l’avait demandé nous appelons l’agence à 6h du matin pour avoir le statut du trek que nous devons faire mais celui-ci est annulé faute d’un nombre assez important de participants… Je peux vous dire que même lorsqu’on dort dans un van, se lever à 5h30 pour rien ça fait un tout petit peu chier. Du coup on se demande un peu quoi faire car ce trek est, de la bouche de tout le monde, un absolute must-do et la personne de l’office du tourisme local nous a assuré qu’il n’était pas faisable sans guide et équipement de montagne… Mais je vous le demande, est-ce-que ce genre de considération doit nous arrêter ? Non évidemment ! Enfin nous décidons tout d’abord d’aller juste faire un tour dans le parc de Tongariro et d’aviser à ce moment là. Le soleil est en train de se lever sur le lac Rotoaira qui borde les volcans de la région, donnant à l’eau et à la légère brume en train de doucement se lever une magnifique teinte rose pâle.
Nous arrivons au parking marquant le début du fameux Alpine Crossing et décidons de l’entamer pendant 2h avant de faire demi-tour. Mais finalement nous verrons que le chemin, en tout cas sur la première moitié, ne présente pas de difficulté majeure, n’est pas encombré par la neige et que le temps est absolument radieux et ferons ainsi la totalité des 19,4km du trek en 6h10 par nous même, gratuitement :)
La diversité des paysages, leur magnificience, et l’incroyable entendu des panoramas en ont fait un des plus beaux treks du voyage et en tout cas le gros highlight de la NZ sans hésitation. La marche débute à travers la forêt s’étendant sur les pentes basses de massifs. C’est en sortant de cette dernière que nous comprenons effectivement l’ampleur de la splendeur qui nous attend. Les fumées des différents volcans s’échappent des profondeurs un peu plus au dessus et en nous retournant, la vue sur le lac Rotoaira et les montagnes alentour est déjà fabuleuse. Ca promet d’envoyer du lourd au sommet.
Le chemin qui serpente à travers des herbes hautes est extrêment bien balisé, petit à petit nous nous rapprochons des voluptes de fumée et des premières traces de neige. Le panorama s’ouvre de plus en plus loin au nord, jusqu’au grand lac de Taupo, situé par delà celui de Rotoaira, séparés par de petites collines et sur les reliefs d’un brun profond s’étendant à perte de vue à l’ouest.
Le volcan sur lequel nous marchons est entré en éruption seulement 11 mois plus tôt (chemin fermé pendant 4 mois) de plus plusieurs panneaux nous incitent à la prudence et à ne pas nous attarder plus que nécessaire en cette zone volcanique active… Tout cela est donc très rassurant. Enfin, tout de même les probabilités jouent en notre faveur, et de toute façon, quoi de plus excitant qu’une course sur les pentes d’un volcan poursuivi par de la lave en fusion ? Pas grand chose, on est d’accord. Nous persévérons donc.
Une fois passé le col, un gigantesque plateau s’étend devant nous, la neige est partout, mais parfaitement pratiquable. Par contre il nous faudra traverser ou même descendre plusieurs pentes verglassées pour arriver de l’autre coté, ce qui, sans crampon s’avère relativement périlleux (un faux pas et c’est une glissade vertigineuse de plus de 100m à travers les rochers et la glace). Mais comme son nom l’indique la majeure partie du plateau est plutôt plate et nous pouvons donc profiter du paysage composé de grandes étendues blanches immaculées parfaitement lisses, dont notamment le lac d’émeraude qui est alors gelé, mais sinon d’un splendide bleu turquoise.
Nous arrivons au bout du plateau, où s’élève le cône rouge d’un des volcans. A certains embranchements sur le parcours, nous avons l’opportunité de gravir en option divers sommets (ce que bien entendu nous nous abstenons de faire), mais cette fois le chemin principal passe effectivement par le sommet surplombant le cratère rouge vermillon de ce volcan. Heureusement que nous avons fait le trek dans ce sens là car les faces que nous devons gravir sont celles les plus exposées au soleil, elles ne sont donc pas complètement recouvertes de glace (sans crampon, cela aurait mission impossible). En contre-partie les descentes sont comme je l’ai dit de vraies patinoires verticales. Mais je m’égare, j’avais juste à vous dire que (oui une fois encore, ça devient lassant) la vue depuis ce sommet d’où s’échappe une légère fumée, est époustouflante, dans absolument toutes les directions. J’en ai littéralement le souffle coupé.
Vers le sud-ouest nous apercevons même le mont Egmont, à presque 200km de là, qui semble flotter dans les air. La descente nous offre encore maintes et maintes magnifiques surprises. Bientôt nous quittons les contrées enneigées et finissons enfin, légèrement fatigués c’est possible, ce trek formidable. Alors un petit problème se pose : nous sommes au point B et notre van se trouve toujours au point A… Mais c’est sans compter sur la gentillesse des néo-zélandais. Sur le parking du trek un couple de fermiers nous emmène jusqu’à la route principale (accent du terroir à couper au couteau, tellement rigolo), où la première voiture à passer devant notre pouce levé s’arrête et nous dépose à notre van.
Mardi 30 juillet
Nous nous dirigeons vers Taumarunui pour y faire du kayak sur la rivière Whanganui (3ièm plus long cours d’eau de NZ, se déversant dans le détroit de Cook), mais seulement pour apprendre que c’est impossible en hiver… Dommage les photos avaient l’air superbes. Du coup nous optons pour la route 43, aussi appelée “The forgotten World highway” qui s’étend entre Taumaruni et Startford (près du mont Egmont) sur 158km. Cette route passe par de multiples petites villes pitoresques, dont Whangamomona qui s’est auto-proclamée micro nation indépendante (il est possible d’y acheter un passeport (argent reversé à des oeuvres)) et où apparemment une chèvre avait été nommée présidente… Nous traversons des paysages de vallées verdoyantes, un tunnel particulièrement étroit creusé dans la roche, surnommé “The Hobbit Hole”, et pouvons voir plusieurs chutes d’eau dont Damper falls que nous allons voir à travers des prés plein de moutons.
En fin d’après-midi nous arrivons à Stratford où nous passons la nuit au bord d’un lac entouré par une forêt particulièrement dense d’où s’élèvent de nombreux cris, chants, grognements, crissements, rugissements (bon ok, pas vraiment) durant la nuit. Il est possible que nous ayons entendu des kiwis mais sans savoir à quoi ressemble leur chant, comment en être sûr ?
Mercredi 31 juillet
Nous nous réveillons donc au pied du majestueux mont Egmont (ou Taranaki en maori), imposante montagne conique de 2518m considérée comme l’une des plus symétrique au monde. Différents treks sont envisageables, il est même possible de faire le sommet (mais cette fois, un équipement d’escalade et un guide sont rigoureusement indispensables).
Nous optons pour une marche de 2h-3h à travers la forêt sur la partie inférieure de ses pentes, jusqu’à un premier plateau offrant une vue dégagée sur la plaine en contre-bas et sur le sommet enneigé. Le mont Tongariro où nous avons marché 3 jours plus tôt est visible au loin. La forêt est particulièrement luxuriante, de multiples cours d’eau la traversent, et certains arbres prennent des formes fantasmagoriques sous les couches de mousse pendante qui les recouvrent.
Je m’amuse à parcourir la descente en courant et sautant à travers les arbres et les racines, et cela sans trébucher une seule fois! C’est bien non ? Nous reprenons ensuite le van pour rejoindre Waitomo plus au nord, en passant par la route 45, appelée “Surf Highway” car elle longe la côte propice au surf.
Jeudi 1ier Aout
Waitomo est célèbre pour ses grottes de vers luisants, ses rivères sous-terraines sur lesquelles il est possible de faire du mono-rafting (black water rafting) et ses puits de descente en rappel dans les grottes dont le plus grand s’ouvre sur plus de 100m de vide. Une option combinant toutes ces activités en 5h de temps nous semble particulièrement attirante :
- Descente en rappel sur 30m. Tout se passe bien, aucune jambe ou cheville cassée à rapporter
- Passage dans les “chambres” aux plafonds recouverts de vers luisants. Nous éteigons nos lampes frontales pour les observer dans le noir complet. Peu à peu nos yeux s’habituent à l’obscurité et des centaines de petites étoiles d’une lumière bleutée apparaissent au-dessus de nos têtes. Le vers luit pour attirer ses proies dans son piège consistant en un filament collant pendant vers le bas (de toute façon avec les bizzareries des animaux, c’est soit pour arriver à copuler plus facilement soit pour arriver à tuer et manger plus facilement, ou soit les 2 à la fois peut-être ?). Au bout de quelques semaines, ils font un cocon et se transforment en mouche qui ne vivra que 1 jour ou 2 (n’ayant pas d’estomac pour se nourir) et don’t le but est cette fois de copuler et de pondre (voila, qu’est ce que je disais, manger et copuler c’est tout ce qui les intéresse).
- Spéléologie à travers d’étroit conduits rocheux, ou malheureusement personne n’est resté coincé… Allez, ça aurait été drôle quand même, non ? Enfin sauf si ça avait été moi, bien-sûr. La seule chose qu’une des filles perdît au milieu d’un conduit fut une de ses bottes (notre guide la ramènera d’entre les morts).
- Rafting sur des bouée individuelles, sur une petite rivière sous-terraine. Mais que les âmes sensibles se rassurent, notre vitesse de progression devait friser les 2km à l’heure environ! EXTREME! ;)
- Et pour finir escalade d’une paroie rocheuse pour rejoindre la surface. Encore une fois, sympa mais vraiment trop simple pour que mon corps se sente obligé de produire un quelconque afflux d’adrénaline.
Le plus impressionant dans cette aventure multiple fut donc l’observation des vers luisants. On a vraiment l’impression de se trouver sous un ciel étoilé. A un endroit leur concentration était telle que l’on pouvait s’apercevoir les uns les autres!
Le jour suivant nous nous reposons sur la côte, dans la ville de Raglan, mais le mauvais temps nous empêche de faire grand chose. Nous retournons le 3 Août à Auckland où nous passons une dernière soirée avant de nous envoler vers le soleil et la chaleur des Fidji !
Bisous les kiwis!
Le 02/09/2013
Après avoir fait un bond d'un jour dans le futur pour éviter la journée du 22 Juillet (nous partons de Tahiti le 21 à 18h et arrivons à Auckland le 22 à 22h), nous posons le pied sur le sol néo-zélandais. Nous n'avons que 13 jours pour en profiter, il va donc falloir se limiter. Il semble maintenant évident que nous n'aurons pas le temps de faire les 2 îles ; tant pis pour le vol Christchurch-Auckland réservé quelques semaines plus tôt nous nous limiterons finalement à l'île du nord (et tant pis pour les paysages grandioses promis par celle du sud, il y en a aussi au nord ne vous inquietez pas pour nous). Vu que le 23 c'est l'anniversaire de votre serviteur (happy birthday to me), nous restons une journée et soirée supplémentaire à Auckland avant de prendre notre van et partir en vadrouille.
Auckland est véritablement une chouette ville, qui semble être particulièrement agréable à vivre.
Il est plaisant de marcher dans ses grandes rues commerçantes très dégagées, de flâner dans ses jolis parcs et autres espaces verts, de se perdre dans les petites rues piétonnes pavées, bordées d'anciens pubs à la bière attirante, de faire le tour de son gigantesque port de plaisance, de passer devant quelques monuments plutôt fantasques que vraiment sérieux (sans parler du mur rendant hommage aux "Suffragettes", féministes qui obtinrent le droit de vote pour les femmes en NZ, premier pays au monde à faire cette erreur (oui bon ça va je rigole, calmez vous mesdames))...
Impossible de manquer aussi la Sky Tower, tour de 328m ressemblant à une gigantesque seringue faisant un fix au ciel (cf. Lonely planet). D'en haut elle offre une vue à 360 degrés sur la ville, la baie et ses environs. Une multitude de petites îles parsèment en effet la baie d'Auckland, avec sur certaines des vignes et des caves, d'autres présentent une activité volcanique. Mais nous n'aurons malheureusement pas le temps de les visiter. En ce qui concerne le vin NZ on reste quand même loin du niveau de l'argentine et bien-sûr, sans chauvinisme exagéré (ce n'est pas du tout mon genre) de la France! Rien d'étonnant dans ce pays friand de sports extrêmes, depuis le sommet de la tour il est possible de faire du saut à l'élastique (enfin un truc du même genre qui ne gifle pas les sauteurs sur la paroie de la tour) ou de marcher et de se suspendre au bord de la plateforme d'observation au sommet.
Mercredi 24 juillet
Nous récupérons notre maison-roulante le lendemain et partons en direction de la péninsule nord. Le van est très astucieusement aménagé. L'habitacle est constitué de 2 banquettes séparées par une table et sous lesquelles se trouvent des coffres de rangement. La table se démonte pour compléter les 2 banquettes et ainsi former un lit double sur toute la longueur et largeur du van. Dans le coffre se trouve la "cuisine" : un évier avec un robinet-pompe puisant dans un bidon d'eau, et se déversant dans un tuyau traversant le sol du coffre sur l'extérieur, une glacière fait office de frigo et un mini-réchauf de cuisinière à gaz. Il ne reste plus qu'à s'habituer à rouler à gauche comme un bon petit anglais et ça sera parfait!
Premier arret à Bay of Islands, où une gigantesque baie parsemée d'îles, îlots et autres gros rochers ouvre ses bras à l'océan. Malheureusement le temps est pluvieux et brumeux, nous ne pouvons donc pas en apprécier pleinement la beauté. Le lendemain matin par contre ce sera plus appréciable.
Nous nous rendons au I-Site de la ville, sorte d'offices du tourisme ultra-efficaces qui nous aideront énormément tout au long de notre séjour en NZ, où nous prenons cartes, prospectus, guides gratuits de la région et nous informons auprès du personnel. La balade en bateau dans la baie coûtant une fortune, et étant presque inutile par un temps pareil, nous utilisons notre après-midi pour nous balader dans les alentours : vues panoramiques, chute d'eau, et surtout le lieux où le premier traité constitutionnel entre les colons et les maoris fût signé (je ne sais plus en quelle année). Le soir nous souhaitons trouver un endroit gratuit pour garer notre van pour la nuit. Mais ce n'est pas simple, car ils n'aiment pas trop les vans qui se garent n'importe où la nuit. Nous sommes fortement incités à nous rendre dans un camping accueillant les vans, et il n'y en a que des payants dans le coins, à 16$ par personnes... Allooooo on a pris un van pour ne plus avoir à payer de logement, pas pour en payer 2 nom de nom! Nous tentons donc un parking excentré prés de toilettes publiques et nous nous installons. Au moment de nous coucher, une voiture de la sécurité s'arrête et le chauffeur vient toquer à la porte, mais devant notre silence acharné il n'insiste pas et s'en va (bon on l'a tout de même vu noter un truc sur un papier, on aura peut-être l'heureuse surprise d'une amende qui sait) (J’ai tellement de retard dans le blog que je peux maintenant ajouter qu’il n’y a pas eu d’amende:p).
Jeudi 25 juillet
Ce matin ci le temps est plus dégagé, ce qui nous permet de mieux apprécier la vue sur la baie mais nous décidons quand même de ne pas nous attarder d'avantage et de continuer notre route vers le nord. Nous arrivons à l'extrémité nord de la NZ, Cape Reinga, en fin de matinée. Le paysage est éblouissant. Des hauteurs de la pointe nous observons à l'est les falaises noires tombant sur l'océan Pacifique et à l'Ouest les longues plages de sable et de rochers bordant la mer de Tanzanie.
Enfin, face à nous, les eaux de ces 2 géants qui se rencontrent avec puissance dans un bouillonnant tumulte aquatique. Observer ainsi la rencontre si flagrante de 2 mers, 2 courants, 2 eaux de teintes différentes avec face à soit l'océan à perte de vue, c'est terriblement impressionnant. L'endroit est également important pour les maoris du fait de sa valeur mythologique. C'est en effet ici que les âmes des morts entament leur ultime voyage pour rejoindre la terre originelle du peuple maori.
Nous nous rendons ensuite au pied des gigantesques dunes de sable de la pointe nord, côté ouest. Pour revenir vers le sud, soit nous reprenons la route normale soit nous roulons sur la "90 miles beach", longue plage toute droite de 85km de long! Après quelques hésitations (on ne conduit pas un 4x4, mais plutôt un gros veau peinturluré, on ne sait rien de la marée et l'accès à la plage passe par le lit sableux d'une rivière) je me dis qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets et lance alors le van à l'assaut de la plage! Yeah! Ça passe pour accéder à la plage, une fois dessus ce n'est plus qu'une partie de plaisir! Le temps est splendide, la marée est basse (quoique montante, il ne faudra pas s'éterniser), la mer de Tanzanie s'échoue sur la plage à travers une dizaine de rangées de rouleaux puissant, c'est parfait! Le van file à plus de 100km sur le sable solide d'une marée basse digne de ce nom, et lance de superbes éclaboussures en traversant les grandes flaques d'eau salées abandonnées ici et là. Les cheveux au vent, la musique à fond, on est au top, on vole au-dessus de la plage.
Nous continuons notre route vers le sud et c'est la jauge d'essence qui nous oblige à nous arrêter après avoir frôlé la panne sèche sur plus de 30km de petites routes en forêt. La station service ouvre ses portes à 7h du matin, d'ici là nous passons la nuit dans un endroit tranquille où personne ne viendra nous poser de question.
Vendredi 26 juillet
Debouts aux aurores nous prenons la route de Matamata, à 2h au sud d'Auckland, ville à côté de laquelle se trouve la comté et Hobbiton, que nous devons visiter le lendemain (oui, ce petit prétentieux aux pieds poilus de Frodo ne reçoit que sur rdv). Nous en profitons pour passer par la grande forêt tropicale du nord où se trouvent les plus gros spécimens de Kauris de NZ. Ce sont des arbres géants, rappelant les baobabs d'Afrique, dont les plus vieux et les plus grands représentants ont plus de 2000 ans, un tronc de 15m de circonférence et de 18m de hauteur, pour une hauteur totale de 50m. Étrangement toutefois, ils sont particulièrement fragiles. Leurs racines sont molles et souffrent mal qu'on marche dessus, de plus ils sont sensibles aux germes si bien que nous devons laver et brosser nos chaussures avant d'entrer dans la forêt. Ces arbres sont importants pour les maoris. Le plus gros Kauris, Tane Mahuta, est le fils du Ciel et de la Terre. C’est lui qui sépare leur étreinte primale pour apporter la lumière, l’espace et l’air et permettre ainsi à la vie de fleurir. Tane est donc le père de toutes créatures vivantes ! On est tous frères et sœurs en gros… Une seule et même famille… Peace and love people !
Je ne sais pas si cela vous est apparu clairement à la lecture de l'article mais ca fait donc 3j que l'on n’a pas pris de douche... (ce qui, soit dit en passant, cadre bien avec l’ambiance hippie des papas Kauris). Mais pour tout de même y remédier avant de sentir trop fort la nature nous arrêtons notre van dans un camping et usons de leurs infrastructures (comprenant d’ailleurs 2 piscines de sources chaudes naturelles, ce qui n’est pas désagréable).
Samedi 27 juillet
Le grand jour est enfin arrivé : HOBBITON, ou le plateau de tournage des trilogies du Seigneur des anneaux et du Hobbit (pour ce qui est des scènes se déroulants dans la Comté bien évidemment). Le village Hobbit est maintenant construit en dur, ce qui n’était pas le cas lors de la 1ière trilogie. Un business bien pérenne se profile donc pour les gentils fermiers (lucky bastards) à qui appartiennent toujours ces terres magiques. Les paysages alentours nous plongent d’ors et déjà dans l’univers du film, les collines d’herbes verdoyantes à perte de vue parsemées de petits bosquets touffus correspondent exactement à ce qu’on s’attend à voir dans la Comté. Mais enfin un mini bus nous amène à l’entrée du village !!! Anaïs ne tient plus en place !! ;)
Le village est bien plus vaste que ce à quoi je m’attendais, pas loin de 30 maisons de hobbits sont en place, un gigantesque potager (avec de vraies plantes svp) au centre, la plaine de reception avec les tentes où Bilbo fête ses 111 ans, le pont, la place centrale du village avec le fameux pub The Green Dragon. la superficie couverte par l’ensemble est très impressionnante. Mais les « trous » de Hobbit ne sont pas tous construits à l’échelle 1. Seules les maisons de Bilbo/Frodo et de Sam sont grandeur nature, certaines sont à l’échelle 1/75, d’autres 1/50 et la plupart à 1/25 (et oui, ça coute moins cher). Et puis, non, désolé, mais ils n’ont pas fait l’intérieur des maisons, derrière la plupart des portes il n’y a que de la terre, et seulement un petit espace derrière celles utilisées pour des plans où des gens entrent ou sortent de la maison. Le souci du détail dans tous les coins et recoins du village est juste hallucinant, et cela même si les endroits n’apparaissent strictement jamais dans les plans du film. Peter Jackson voulait faire en sorte que les acteurs et figurants se sentent véritablement dans un village habité depuis des générations. Par exemple, en divers endroits du village se trouvent des cordes à linge. Et bien une personne a été payé pour aller mettre et enlever du linge sur toutes les cordes 2 fois par jour pendant les 2 semaines précédant le tournage afin que les chemins menant aux cordes aient l’air utilisés… WTF Peter ?!! Notre guide nous abreuve d’anecdotes de ce type tout au long de la visite, c’est très amusant. Je vais vous épargner et ne les racconterai qu’aux gros geeks qui me les demanderont J Nous finissons la visite par une petite collation alcoolisée à base d’orge au Green Dragon. Il est ensuite temps de reprendre une activité normale et de revenir dans la vraie vie…. J’ai bien demandé si je pouvais rester habiter là avec Frodo mais ils ont cru que je rigolais.
L’après-midi nous nous rendons en zone thermo-active, à Rotorua. L’activité thermale du parc Te Puia est telle que le soufre (aka l’œuf pourri) se sent dans toute la ville (oui, c’est ça, en gros ça pue). Nous souhaitons également voir des kiwis (l’animal emblématique de la NZ, pas le fruit) et à moins de passer 3 nuits dans la jungle à les rechercher sans grande chance de succès, il nous faut aller dans une maison du kiwi pour observer dans son univers nocturne cette petite boule de plumes brunes tellement fines que l’on croirait des poils, au long bec pointu et aux pattes de poulet. Le parc Te Puia nous offre à la fois cette maison du kiwi et les inombrables geysers, étendues de boue bouillonnante, marmittes naturelles, et puissants jets de vapeur nous donnant l’impression de parcourir un vestibule menant en enfer dans les entrailles même de la Terre. Le contraste entre la beauté et le calme de la tanière du kiwi (photos interdites malheureusement) et l’univers chaotique de Te Puia est saisissant. Certaines étendues de boue en ébullition sont si vastes qu’elles semblent ne pas finir, les geysers que nous avons la chance de voir jaillir, crachent leurs puissants jets d’eau à plus de 20m de haut au dessus de formations rocheuses difformes et les marmittes naturelles d’eau bouillante donne l’impression d’attendre nos âmes damnées pour l’éternité. Hahaha ok j’en rajoute un peu ce ne sont pas non plus les 7 cercles de l’enfer de Dante, mais même si c’est magnifique on n’est pas faché d’en sortir. Pourtant nous remettrons ça le lendemain avec le site de d’Orakei Korako.
Dimanche 28 juillet
Après une nuit glaciale au beau milieu de nulle part, nous entamons cette journée de bonne heure en nous rendant sur le site d’Orakei Korako, où la formidable activité géothermique vieille de plusieurs millénaires donne au sol et aux roches une très grande variété de couleurs, tant et si bien qu’un endroit particulieur du site prend le nom de “Palette de l’artiste”. Il nous faudra tout de même attendre que le brouillard matinal se lève avant de pouvoir pendre le bateau pour traverser la rivière séparant l’entrée et le site lui-même mais cela vaudra vraiment le coup, l’endroit est tout simplement sublime.
Nous passons ensuite par Taupo et longeons son gigantesque lac s’étendant jusqu’aux premières montagnes du parc national de Tongariro au sud, notre destination.
Ce parc est fameux pour ses hauts volcans, toujours actifs, et les nombreux treks qu’il propose aux marcheurs professionnels de notre espèce (si!) dont le plus réputé : The Alpine Crossing, 19,4km passant par le sommet du mont Tongariro s’élevant à près de 2000m et entouré de plusieurs volcans actifs et enneigés J Ca promet! Et je vous raconterai ça dans le prochain post bande de petits sacripants.
Le 03/08/2013
Aujourd'hui c'est jour de fête moi Anaïs j'ai l'autorisation d'écrire un article!T'as vu Maud! YEAH! Vos encouragements s'il vous plaît. .. Je rigole bien-sûr
Nous sommes le 15 juillet quand nous ressentons enfin ces 30 degrés tant attendus sur l' île de Tahiti. Quel bonheur!
Nous sortons de l'avion à 1h du matin, pour les colliers a fleurs c'est loupé mais nous avons quand même le droit à la petite danse vahinee. Il nous faudra patienter jusqu'à 5h30 avant de prendre le premier bus pour le ferry qui nous amènera en 30 min sur l'île de Moorea où nous avons décidé de passer nos 5 jours.
Arrivés sur celle ci il nous faut trouver un moyen de transport pour atteindre le camping nelson qui se trouve de l' autre côté de l'île. Après 40 min à attendre un bus qui ne semblait pas arriver nous optons pour un taxi qui nous coûtera quand même l' équivalent de 40 €. Notre conductrice de 80 ans (!!), va nous conforter dans notre choix en nous offrant une visite guidée, avec haltes pour les photos, de la moitié de l’île. Adorable la mamie!
Notre camping recommandé par plusieurs backpakers que nous avions rencontrés auparavant se situe au bord d'une plage magnifique et donne sur un superbe lagon.
La différence de prix étant vraiment négligeable nous laissons tomber la tente pour un dortoir de 3 lits. Notre première journée sera consacrée a la baignade. Que du bonheur! Nous établissons également notre programme des jours suivants : tour de l'île en scooter, snorkeling avec les baleines, plongée avec les requins citrons, spectacle polynésien... De quoi être vraiment impatient n'est ce pas?
Le deuxième jour nous louons donc un scooter pour visiter l'île. Nous commencons par un belvédère donnant sur la baie de cook et celle d'opunohu, les 2 étant séparées par un mont sacrée pour les habitants, le mont rotui, la vue est splendide.
Nous continuons par la visite de l'exploitation d'un lycée agricole, malheureusement étant en hiver les fruits et les fleurs ne se bousculent pas dans les arbres. Nous dégustons quand même un de leur jus d'ananas succulent, qui représente une grande partie de la production agricole de l'île. Ensuite après avoir emprunté la cahotique route des ananas nous offrants des paysages incroyables de montagnes verdoyantes, nous nous arretons à l'usine de jus de fruit Rotui.
Rentrant en ayant juste pour objectif de visiter l'usine et acheter quelques jus de fruits nous ne pensions pas ressortir avec un coup dans le nez! On nous offrit une dégustation de toutes les liqueurs qu'ils produisent sur place avec les fruits de l'île et il faut savoir qu ici ils ne sont pas radins sur les quantités... Après cette petite halte alcoolisée, nous nous dirigeons vers une de leurs plus belles plages qui ressemble vraiment a tout ce qu'on peut voir sur les cartes postales, la plage Temae.
L'heure avançant plutôt vite nous visitons le reste de l'île, qui fait quand même 60 kms de circonférence, plus rapidement afin de rendre le scooter a temps.
Le 3ème jour, c'est le tour baleines. Celui ci on l'attendait ! L'avantage de venir en hiver c'est que les baleines a bosses sont là et que c'est un des seuls endroits au monde où l'on peut se baigner avec elles. Ca fait rêver! Mais malheureusement cela restera un rêve car le vent étant assez fort ce jour là nous n'aurons pas la chance de les voir. C'est le jeux, c'est la nature. Malgré cette petite déception le reste du tour en snorkeling était vraiment top. Nous avons fait connaissance avec nos amis les requins, les pointes noires qui sont de petits requins (1m-1.5m) très nombreux ici et surtout inoffensifs (heureusement pour nous). Nous les verrons d'abord derrière la barrière du lagon, 15m de fond et une visibilité de fou. Bon j'avoue, descendre du bateau pour aller nager alors que 5 ou 6 requins nagent autour, on appréhende légèrement (j'ai laissé francois y aller en premier) mais une fois dedans c'est beaucoup moins effrayant. On nage vers eux, on les laisse venir, presque envie de les caresser (j'ai dit presque).
Nous continuons par la rencontre avec les raies grises très curieuses et joueuses qui se laissent carresser très facilement (bon la nourriture que le guide leur avait apporté aidait un peu c'est vrai) Impressionnant.
Nous finissons enfin par l'observation d'une énorme murène (un vrai dragon, au moins 2.5m de long) que notre guide caresse comme son animal de compagnie et que notre fou de Francois est allé toucher malgré l'hostilité qu'elle semblait lui porter.
Le soir nous nous offrons un restaurant polynésien le "Coco d'île" où nous dégustons des plats typiques vraiment succulents, leur thon cru au lait de coco et le mahi mahi poisson typique d'ici. Nous tentons également le vin blanc sec d'ananas, au goût assez surprenant.
Le 4ème jour débute par une session plongée. Le premier site où notre moniteur nous emmène n'est autre que la vallée des requins citrons, qui font eux partie de la catégorie des grands avec leur 3-3.5m de long en moyenne. Pas très rassurant tout ça! Sous l'eau les plongeurs se veulent nombreux ce matin ce qui me vaudra quand même de perdre mon groupe et d'en suivre un autre! Bref nous verrons 2 requins ce matin, mâle et femelle (plus grosse mais moins vive). Très beaux poissons certes mais moins impressionnant que je ne pensais. Encore une fois le fait d'être immergé avec eux rend les choses bien moins effrayantes qu'elles ne le sont en surface. Ils ont tout de même la bouche entrouverte pour mieux respirer, ils sont gros, bien profilés, on a pas vraiment envie de les voir venir droit vers soit à toute vitesse...
Le 2eme site, Tao-Toï, nous offre des fonds un peu plus colorés mais on remarque quand même les vestiges du cyclone de 2008 qui les a ravagés.
Accompagnés de nos petits pointes noires qui ne nous lâchent plus, nous pourrons observer des poissons aux multiples couleurs ainsi que des oursins, murène...
Nous sympathisons avec un couple de francais présent sur le bateau, eux aussi en tour du monde mais qui vont dans le sens inverse. Après avoir déjeuné tous les 4, nous ferons la connaissance d'un tatoueur polynésien Taniera. Il faut savoir que les tatouages polynésien sont très réputés et de nombreux touristes repartent tatoués. Celui ci est vraiment particulier car avant de te tatouer il commencera par la theorie concernant ton tatouage et l'analyse de ce que représente ce geste pour toi. Nous écouterons ce tatoueur psychologue pendant près d' une heure avant de ressortir tout pensif, ça donnerait presque envie...
Nous passerons notre début de soirée avec Céline et John avant de décoller pour un spectacle polynésien auquel nous devons assister. La troupe de Tiki Village, malgré que leur spectacle reste quand même très touristique, nous offrit de belles acrobaties avec le feux et des danses vahinees qui ont laissé notre ami François sous le charme... Il ne pût s'empêcher de réclamer son bisou à la fin.;)
Le 5ème jour sera plus calme et nous permis de profiter une dernière fois de ces paysages et plages paradisiaques. Je serais bien resté plus longtemps...
Le dernier jour nous avons juste le temps de faire un petit aurevoir a nos amis avec en prime une petite coupe de cheveux sur la plage par céline (c'est pas beau ça!) avant de commencer notre session stop pour atteindre le ferry. Bon malheureusement le stop ne fonctionne pas très bien ici mais heureusement pour nous contre toutes attente un bus passa! 30 min de ferry très mouvementé où je n'avais jamais vu François aussi blanc, un taxi et nous voilà a l'aéroport de Papeete pour la fin du séjour...
Rapa Nui ou l'ile des oeufs en chocolat
Le 03/08/2013
Nous arrivons le 11 juillet sur la très mystérieuse île de Pâques. Le temps est dégagé, l'avion nous offre une vue d'ensemble splendide, mais nous sommes encore trop haut pour pouvoir distinguer les Moai. Nous optons pour le camping situé face à la mer à seulement 15min à pied de la ville principale, Hanga Roa. Le vent y est relativement fort mais notre tente en a vu d'autre et puis la vue est juste incroyable! Qu'est ce que ça peut faire si la tente s'envole une fois ou deux, hein?
Il nous reste tout l'après-midi pour commencer notre exploration de la ville et préparer notre programme des jours à venir. Nous pourrons faire de la plongée, aller par nos propres moyens sur certains sites et prendre un tour guidé pour ceux, les plus importants, à l'autre bout de l'île.
Le lendemain, vendredi 12 juillet, nous avons ainsi rdv avec les profondeurs de l'océan : 3mois après avoir passé notre Padi en Colombie, nous allons plonger de nousveau. Les fonds sont moins colorés que dans les Caraïbes mais la visibilité est absolument éblouissante, 50 à 60m (aucune pollution). De plus les poissons sont étonnement peu craintifs, ils nous suivent et nous tournent autour avec curiosité. A plusieurs reprises j'arrive même à les toucher, notamment un gros mérou qui nous suivra avec son pote pendant les 35min sous l'eau. Assez pittoresque aussi, c'est la statue Moai qui gît à 24m de fond avec de gros oursins dans les narines en guise de pitounes. Il ne s'agit cependant pas d'un Moai d'époque mais d'une copie immergée par un local en hommage à son grand-père décédé. Et miracle, en toute fin de plongée nous apercevons une grosse tortue marine évoluant avec une grâce infinie à quelques dizaines de mètres du groupe. Elle est loin la bougre certes, mais cela nous ravit tout de même car nous attendions ça depuis longtemps.
L'après-midi nous entamons notre exploration de l'île, nous prenons donc nos pieds et marchons jusqu'à 'Orongo, site du cratère du volcan Rano Kau et d'un ancien village indigène coincé entre le cratère et les falaises plongeant sur l'océan. C'est dans ce village qu'était célébré le rituel de l'homme-oiseau durant la période post-moai, et jusque le milieu du 19ème siècle tout de même. Il s'agissait pour les chefs des différentes tribus de faire une course de gros cinglés (à tel point que je ne suis même pas sûr que Julien Gare aurait relevé le défi (enfin, à jeun en tout cas) : descendre la falaise abrupte à mains nues (100m de hauteur voire plus), nager jusqu'à l'île de Motu Nui, à 1,5km de là, y attendre plusieurs jours sans rien à boire ni manger que les oiseaux y nichant pondent leurs premiers œufs, en trouver un et faire le chemin inverse avec l'oeuf dans la main. Le premier à ramener l'oeuf était élu homme-oiseau de l'année... Voila... C'était la grande classe à l'époque, les nanas kiffaient bien je pense. Sinon les maisons restaurées nous montrent des demeures très basses, impossible d'y tenir debout, faites en empilement de pierres plates.
Quant au cratère, il est particulièrement imposant, parfaitement rond, avec une lagune au fond qui servait de réserve d'eau douce à l'époque et encore aujourd'hui d'ailleurs (j'espère tout de même qu'ils la filtrent car à la voir comme ça je vous assure que ça ne donne pas soif).
Le soir nous nous rendons sur le site de Tahai au nord de la ville en bord de mer, où 4 Moai tournent le dos à un couché de soleil flamboyant qui rend presque une apparence humaine à leurs imposantes silhouettes de pierre et redonne ainsi vie pour quelques minutes aux rois antiques dont les esprits sont enfermés à l'intérieur.
Étant donné que nous sommes extrêmement motivés, nous partons le samedi 13 juillet pour une marche de 5h passant par plusieurs sites Moai. Enfin je dis 5h parce que c'est ce que nous a dit la nana du centre d'information, mais il en faudra bien 6, et ça sera bien bien BIEN crevant! Premier site : la carrière où étaient sculptés les chapeaux des Moai. Ceux ci étaient fait dans une pierre rouge, plus légère que la pierre gris-jaune des Moai. Ils faisaient tout de même plusieurs tonnes. Le rouge vient vraisemblablement du fait que le premier roi à être arrivé sur l'île était roux... Et oui! C'est incroyable mais ici et à cette époque, être roux était signe de noblesse et de classe (et non pas de suppôts de satan (enfin sauf Paul, Julien tu sais bien, lui il a la classe, ha et sauf toi Yann;p)).
Deuxième site : les 7 Moai tournés vers la mer. En effet tous les Moai sortis de la carrière tournent le dos à la mer, sauf ces sept-ci. Mais pourquoi me direz vous?! Et bien c'est simple! Bien que les historiens et archéologues n'expliquent toujours pas comment un endroit aussi isolé (plus de 2000km de toute autre terre) a pu être colonisé par un peuple primitif, il y a une légende qui explique ça très clairement. Sur une île de Polynésie ou d'Asie du sud-est vivait un peuple très gentil. Sentant venir un énorme cataclysme qui engloutirait leur île, le roi décide de partir vers des rivages plus accueillants. Malheureusement toutes les îles aux alentours sont occupées par des tribus hostiles (à priori personne ne pouvait les blairer), ils n'avaient donc nulle part où aller:'( Mais ce qui est chouette c'est que leur chaman ayant la capacité de voir en rêve des trucs très loin, vut une île inhabitée par delà l'horizon adéquate pour les accueillir! Qui plus est il rêvat aussi de la route à suivre pour s'y rendre (et le temps de parcours, le volume d'essence nécessaire, en mode piéton ou en mode bateau, enfin bref le rêve bien complet façon google-map). Tout est donc au poil! Ils embarquent sur 2 gros bateaux et envoient en eclairage 7 explorateurs sur de petites embarcations rapides. Ceux ci arrivent sans soucis, repèrent une plage où pourront accoster les bateaux du roi et commencent à planter et à batir. Les autres par contre vont morfler un peu : plus de 4 mois en mer, à bout de force, ayant épuisé toutes les ressources emportées sauf 1 ou 2 animaux, ils ne survivront en arrivant que grâce à ce qu'auront pu déjà préparer les 7 éclaireurs. C'est donc en hommage à ces derniers que seront érigés les 7 Moai face à la mer! Yeah!
Nous finissons notre marche en longeant la côte sur plusieurs kilomètres. Côte de falaises abruptes noires sur lesquelles s'abattent des vagues puissantes, cela nous rappelle un peu la Bretagne (mais sans les bretons donc ça va...). A noter que pendant toute notre marche deux chiens ont décidé de nous suivre, deux bons gros adorables toutous à qui je donnerai les noms de Nikki (le noir) et Vince (le beige), comprendra qui pourra! Ils avaient tout de même un gros souci avec les chevaux. Dés qu'on en croisaient ils se ruaient vers eux pour leur aboyer dessus et claquer des dents, et à chaque fois superbement ignorés par nos amis équidés. Peut-être une sorte de rivalité entre les 2 meilleurs amis de l'homme, ou alors juste 2 chiens abrutis, je ne sais pas.
Bref revenons à nos Moai! Car le lendemain, dimanche 14 juillet (Cocorico!), nous partons en excursion guidée sur les sites principaux de l'autre côté de l'île. J'ai donc plein d'histoires à vous racconter! Tous les Moai étaient fabriqués au même endroit, dans les paroies du volcan Rano Raraku et tous étaient taillés sur place puis transporté en dehors de la carrière en attendant d'être acheminé vers sa place definitive, qui pouvait se trouver à l'autre bout de l'île c'est à dire sur plus de 30km! Pourquoi ne pas juste sortir un bloc de pierre, l'acheminer et le sculpter sur place (plus facile à transporter, moins de risque d'abîmer la sulpture...)? Et bien car c'était une pierre sacrée et seule la pierre ouvragée pouvait être sortie de la carrière (logique). Seuls les yeux etaient sculptés et ajoutés une fois le Moai dressé à sa place (et le chapeau, provenant d'un autre site, assemblé) car ce n'est qu'une fois que les yeux sont placés que le Moai prend vie. Les ossements du noble à qui est destinée la statue sont enterrés à proximité, l'esprit du mort passe alors des os à la statue. Mais les Moai n'étaient pas destinés à durer éternellement. Quand la pierre devenait trop abîmée par l'érosion, alors les yeux étaient retirés (afin que le mort ne puisse pas voir qui allait le faire) et la statue retirée et détruite. Une fois les yeux retirés, l'esprit est libéré et peu enfin rejoindre l'au delà, sa vie terrestre en tant que humain et Moai est achevée. La pierre sert ensuite à construire et agrandir les plateformes où sont érigées les Moai. Au cours des siècles les techniques évolues, les statues s'affinent et grandissent. Le plus grand jamais acheminé à sa place fait plus de 9m de haut sans le chapeau, ceux que l'on trouve sur les pentes de la carrière, à moitié enterrés sont les derniers jamais achevés, ils font presque 15m! Ils étaient dressés sur les pentes du volcan-carrière afin que les sulpteurs puissent faire le dos, puis devaient être amenés à leur place. Plus de 200 se trouvent encore à la carrière, à moitié ensevelis par les glissement de terrains!
D'autres encore sont toujours attachés à la montagne, partiellement sculptés. Parmi ces derniers nous distinguons un Moai de 22m! Mais il fut abandonné en cours d'ouvrage, l'ingénieur s'apercevant que jamais ils ne pourraient deplacer une telle masse (ça aurait peut-être été mieux d'y penser avant mon gars, mais bon moi je dis ça je dis rien...). Ce qui nous amène à la question du transport, comment faisaient ils pour les transporter sans les abimer sur de telles distances? On pourrait penser qu'ils les tiraient couchés sur des rondins de bois, mais non, les specialistes sont d'aujourd'hui quasi-sûr qu'ils étaient transportés debout! Cette théorie vient du fait que lors des premiers contacts avec leq habitants de l'île ceux ci répétaient aux colons qu'ils n'y avaient pas besoin de les transporter puisqu'une sorcière jetait un sort et les Moai marchaient tout seul jusqu'à leurs places. Les archéologues se sont dit que cette histoire abracadabrante, tellement ancrée dans la croyance de la population locale devait bien être basée sur une part de vérité. Des essais ont donc été fait et il s'avère qu'en mettant une sorte de ceinture de bois aux Moai dans laquelle on fait passer de longs rondins de chaque côté on peut faire avancer la statue beaucoup plus facilement en la faisant pivoter à gauche puis à droite et ainsi de suite. Cela presente de nombreux avantages : la pierre est moins abîmée, cela va plus vite, et cela renforce l'emprise de la noblesse et du clergé sur le peuple qui croyaient ainsi dur comme fer en leur pouvoir d'animer les statues.
Nous apprenons que plusieurs outils, gourdes et autres ustensiles ont été retrouvés éparpillé sur le sol de la carrière. Apparemment celle-ci fut abandonnée de façon précipitée... Qu'est ce qui a précipité leur fin ainsi ? Cette fois il ne semble pas que ça soit un cataclysme naturel, mais l'homme tout seul comme un grand. La construction de Moai, exigés toujours plus grand et plus nombreux par la noblesse, a nécessité toujours plus de ressources materielles et humaines. Ils ont donc fini par déforester complètement l'île, le sol initialement riche s'en est retrouvé très appauvri, bien moins productif pour les récoltes. De plus il y avait de moins en moins de personnes travaillant à produire ou chasser de la nourriture et plus de bois pour construire de nons bateau. L'analyse des restes de leurs fours en puit montre qu'initialement ils se nourissaient de gros poissons et mammifères marins, capables d'aller les pêcher en haute mer, puis seulement de petits poissons côtiers et pour finir uniquement des bernacles. En ces temps de famine, le peuple était opprimé par une noblesse qui ne leur laissait qu'une part infime de nourriture et cela à finit par aboutir à des guerres sanglantes entre tribus et au massacre de toute la noblesse. Nous sommes alors au 16ème siecle, tous les ingenieurs sont massacrés emportant dans leur tombe le secret de la fabrication des statues, l'ère des Moai prend fin. Toutes les statues sont renversées par le peuple qui y voyait une représentation de la noblesse haïe, c'est pourquoi les premiers colons à aborder l'île les trouveront toutes couchées. Ce n'est qu'à partir de 1950 que l'on commencera à les restaurer et les relever (pas toutes cependant).
Après la carrière nous avançons vers le site de Ahu Tongariki, où 15 Moai sont alignés, majestueux, au bord de la mer. C'est particulièrement impressionnant.
Seul un d'entre eux conserve son chapeau rouge, les autres ayant été trop endommagés par un tsunami au debut du siècle dernier pour être replacés. Ce site nous montre de façon éloquente, tout comme les 200 Moai en attente sur les pentes de la carrière, l'obstination fanatique d'un peuple pour ses croyances qui le meneront finalement à sa propre perte... C'est cette beauté tragique qui rend cette île si attrayante et qui la rend si particulière pour tous les voyageurs la traversant.
Mais ne pleurons pas, nous sommes le 15 juillet, il est temps de nous embarquer pour... TAHITI!!! Elle n'est pas belle la vie?
Le 19/07/2013
Désolé mais avec 1 mois de retard dans les articles par rapport à la vie réelle (oui parce que là on n'est même plus en Amérique du sud), il va falloir que je résume un bon coup! (je dis désolé mais vous êtes peut-être soulagés, qui sait).
Allez c'est parti!
Retour en Argentine. À El Caladate le 21 juin pour aller admirer le Perito Moreno dans la partie sud du parc des glaciers. Dans le précédent post vous avez pu admirer le glacier Grey, et bien le Perito Moreno l'écrase à plat de couture. Absolument giganteste, plus de 50 km de long pour 60m de haut et 3km de large, il est le seul glacier au monde à être en progression. Ici les plateformes d'observation permettent de s'approcher à quelques dizaines de mètres, en hauteur tout d'abord puis un autre chemin nous amène quasiment au pied. Nous restons plus de 3h à le contempler, attendant avec excitation que de grands blocs de glace se détachent et tombent à fracas dans la rivière 60m plus bas. Nous ne sommes pas déçus, le spectacle est titanesque, le bruit asourdissant! D'en haut nous pouvons voir sa glace d'un bleu intense allant se perdre au loin entre les montagne. Petit à petit le glacier avance (plusieurs mètres par an) et vient enjamber la rivière jusqu'à la rive opposée. Le courant creuse alors la glace, créant une arche de glace au dessus des eaux. Le glacier continuant à avancer, celle-ci finit par exploser. Cela s'appelle la rupture. Elle se produit en moyenne tous les 4 ans. Évidemment nous n'aurons pas la chance d'y assister (c'eut été trop beau).
El chalten, au nord du parc des glaciers, est célèbre pour le mont Fitz Roy, mais vu qu'ils prévoient un temps couvert pour les jours à venir ce n'est pas une bonne idée. Nous voulons donc remonter directement vers Bariloche, toujours dans les Andes, plus au nord. Malheureusement la route 40 (mythique en Argentine, un peu comme la 66 aux US) est fermée sur cette portion. Et oui l'hiver en Patagonie, c'est la fête! Il n'y a jamais d'imprévu;) Il nous faut retourner à Rio Gallegos, sur la côte Atlantique, rejoindre Comodoro pour enfin pouvoir retraverser le pays vers les Andes. Nous ferons la partie Rio Gallegos-Comodoro en stop (voiture cette fois, avec une desquelles j'ai pu conduire d'ailleurs), mais le soir arrivant l'option de dormir en tente sur une aire de station service ne nous a pas enchanté, nous avons donc finit en bus de nuit.
Bariloche - mardi 25 juin
Ville chic, proche de stations de ski huppées, Bariloche est une véritable Courchevelle andine. De plus, et ce n'est pas pour nous déplaire, c'est la capitale du chocolat argentin. Et! Et, nous sommes dans la région des lacs, du coup il y en a un grand qui borde la ville au nord. Bref vous avez compris, du paysage de fou en perspective! Nous choisissons donc un hôtel en concordance avec tout ça : situé au 10ème étage d'un immeuble, avec de grandes baies vitrées et balcons donnant sur le lac et les montagnes au loin.
Comme il fait beau nous en profitons pour nous rendre sur un point de vue, au sommet d'une grosse coline où nous montons en télésiège (mais sans neige, et donc sans ski). La vue à 360 degré y est eblouissante. Cette région des lacs porte très bien son nom puisqu'une multitude de ces petites choses bleues nous entourent, séparés les uns des autres par des îles, presqu'îles, bandes de terre, toutes recouvertes de forêts luxuriantes. Des montagnes enneigées ferment le décor un peu plus loin.
Le lendemain le temps se dégrade sensiblement. On se motive tout de même pour une marche de 3h dans une des forêts du parc national que l'on pouvait voir depuis notre point de vue la veille. C'est joli mais ça serait sans doute mieux l'été, sans pluie et sans se perdre au milieu des bambous géants parce qu'on a pas vu un panneau... Mohaha! Et le soir petite surprise : le groupe que nous avions rencontré à Puerto Madryn 2 semaines plus tôt fait son entrée dans l'hôtel : Linh Lan, Felicia et Riley. C'est fou ce genre de coïncidence!
Pour notre 3ème et dernier jour ici nous ne faisons pas grand chose, balade en ville, goutage de chocolat (une part de gateau au chocolat + dulce de leche absolument divin), et pour bien finir, une grosse soirée avec toute la bande plus d'autres gens de l'hôtel dans un bar boite du centre. Du coup le réveil le lendemain matin à 6h pour prendre le bus pique un peu.
Pucon (Chili) - Vendredi 28 juin
Et oui il est temps de repasser une nouvelle fois la frontière vers le Chili et de se rendre à Pucon! Wouhou! Et oui je sais, cela ne vous dit absolument rien... Mais c'est tout de même un coin très sympa. Nous arrivons donc le 28 au soir dans cette petite ville toute simple... Simple si ce n'est qu'elle est située au pied d'un gigantesque volcan enneigé. On peut le gravir (8h de marche dans la neige) et le redescendre à ski (en 10 minutes...)! Ca promet d'envoyer! Arf, malheureusement la chance n'est pas toujours de notre côté, nous attendrons 3 jours mais le temps ne nous permettra jamais de faire cette excursion, ni de simplement voir le volcan d'ailleurs... Le samedi 29 nous faisons donc une marche dans un autre parc national, tout à fait splendide! Celle-ci commence en forêt verdoyante en vallée mais grimpe rapidement dans la montagne. Le chemin et les arbres se couvrent alors d'un épais manteau de neige, ce qui donne, au milieu de ces arbres géants à flanc de montagne, un paysage fantastique. Nous continuons de gravir le chemin vers le col en suivant 2 traces de renards ayant emprunté le même chemin quelques heures ou minutes plus tôt. Nous finissons par arriver au bord de 3 lacs successifs, partiellement gelés, qui surgissent tout d'un coup entre les arbres. Ce décor en noir et blanc, dédoublé par la reflexion de l'eau, est très pur, très relaxant. Cela ne m'empêche tout de même pas de lancer de grosses boules de neige dans la têtes d'Anaïs (la bougre ne s'est pas laissée faire, ne vous inquiétez pas...).
Dimanche 30 juin sera un jour grisâtre de plus, mais comme d'habitude nous avons d'autres atouts à jouer en cas de contretemps. A la place du volcan aujourd'hui ça sera du Rafting. Ni Anaïs ni moi n'en avons déjà fait, on est donc bien motivés et attaquons d'emblée sur un classe 4! Bon en fait seule une petite partie sera de niveau 4, mais ça secoue quand meme beaucoup en niveau inférieur! Sur les 6 personnes du bateau personne ne tombera à l'eau (dommage, oui je sais), mais nous avons bien failli à plusieurs reprises (d'autant que le guide à la barre s'amusait à percuter le bateau sur les gros rochers lisses au milieu de la rivière...). Excellentes sensations en tout cas, nous finissons completement trempés, ravis et qui plus est, c'était sympa de faire travailler un peu les bras pour une fois:p
Le soir venu, qui voyons nous arriver à l'hôtel : mademoiselle Felicia, ENCORE!!;) (non cette fois ce n'est pas une coïncidence, nous avions arrangé ça sur fcb). Son séjour à Pucon sera toutefois de courte durée puisqu'après quelques hésitations elle décide de nous suivre vers le nord pour aller faire du ski près de Santiago. Nous n'avons pas pu en faire ni à Bariloche ni à Pucon, c'est donc la meilleure option que nous ayons pour tester les pistes des Andes.
La météo sur la station de La Parva prévoit du beau lundi et mardi, puis moche toute la semaine. Il faut donc nous dépêcher! Lundi 1ier juillet au soir nous prenons un bus de nuit pour Santiago, où nous arrivons le mardi à 5h30. Là nous allons déposer nos sacs dans une auberge du centre et reprenons le métro pour nous rendre à l'endroit où les navettes pour les stations de ski se trouvent. Nous y sommes à 7h30, pour un départ à 8h30. Epic!
La Parva - Mardi 2 juillet
La station n'est qu'à 1h de route de la capitale chilienne. C'est quand même top de vivre à la capitale et d'être à 1h des pistes de ski et 1h de la mer. Le temps de louer le matos, de prendre les forfaits (que nous aurons d'ailleurs à moitié prix grâce à la promo d'un opérateur mobile local) nous sommes tous les 3 au pied des pistes à 10h20, et il fait effectivement un temps radieux. Station assez haute (3200 à 3880m), suffisamment vaste pour bien s'amuser une journée, pistes rouges et noires en majorité, neige agréables, quasiment personne, quelques hors-pistes dans la poudreuse, tout cela suffit largement à mon bonheur!! Par contre encore beaucoup de tire-culs, et pas mal de pistes fermées du fait d'un enneigement encore non optimal (début juillet = tout debut de la saison ici). On en profite à fond toute la journée, enfin les filles feront leur feignasse et iront se poser dans un resto dés 15h. Pour ma part j'enchaîne jusqu'à 16h30, ce n'est pas tous les jours qu'on skie dans les Andes, et qu'on ouvre la saison de ski en juillet sacrénom!
Mendoza (Argentine) - Mercredi 3 juillet
Pas de repos pour les braves, après une nuit de repos bien méritée à Santiago nous prenons un bus pour Mendoza, la célèbre region viticole d'Argentine. Nous quittons donc une nouvelle fois Felicia qui reste au Chili.
A Mendoza nous trouvons par hasard un hôtel qui restera dans les annales de notre voyage : le Monkey hostel. Nous y rencontrons un autre français, Julien, arrivé en même temps que nous (littéralement en même temps). Dés le 1ier jour, Leo (le manager) nous met dans l'ambiance bon enfant : nous devons cuisiner pour le diner un repas français que nous dégusterons tous ensemble avec un autre employé et en partageant le coût. Immédiatement (et de façon très prévisible) Anaïs propose des crêpes... J'ai beau arguer que c'est un plat breton et non français, personne ne m'écoute! Mais ça sera une très bonne soirée, les crêpes réussies (encore bravo à la cuisinière) et du bon vin argentin! Le dernier soir, à notre demande, Leo organisera un Asado dans le jardin de l'hôtel, c'est à dire un barbecue géant. Nous serons une bonne quinzaine à manger une viande succulente et A VOLONTÉ!! Franchement j'étais à 2 doigts de vomir d'avoir trop mangé, mais je ne pouvais pas m'arrêter! Asado qui se transformera ensuite en grosse soirée n'importe quoi au bar de l'hôtel:))
Entre ces 2 soirées nous irons 2 jours de suite visiter des caves et (malheureusement) faire des dégustations... Le 1ier jour dans la région de Maipu, où nous passerons de caves en caves en vélo. La fin du trajet n'était peut être pas parfaitement rectiligne il est vrai. Nous y avons bu du très bon vin, notamment dans la première, Di Tomasso qui utilise principalement du Malbec (cépage français mais mieux adapté au climat et à la terre Argentine) et du cabernet-sauvignon. Petite et vieille exploitation (1870), nous avons pu visiter leurs anciennes installation de vinification, notamment leurs cuves en briques qui ne servent plus aujourd'hui qu'au stockage des bouteilles. Leur Cabernet-Sauvignon 2006 était une véritable merveille. Par contre le cépage argentin, Torrentes, avec lequel ils font du blanc, n'est pas extraordinaire. Bon mais assez simple et plutôt fruité. Nous gouterons de bien meilleurs blancs, des chardonnay, dans une autre cave de la région de Lujan le lendemain.
En ce qui concerne le décor, nous avons été un peu déçu. Je m'imaginais des petites routes de campagne dans un paysage vallonné recouvert de vigne, et ba non! Maipu est juste horrible. La route que nous parcourons en vélo est étroite, beaucoup de camions y circulent, ne sors pas de la ville, ne passe par aucun paysage qui vaille le coup d'oeil. Lujan est un peu mieux, la ville est plus riche, plus propre et les caves que nous croisons sont particulièrement classes. Nous visitons la cave Luigi Bosca, premier Malbec AOC argentin. Grosse exploitation, 8 millions de bouteilles par an, produisant plus de 30 vins différents, du petit vin de table aux grands crus, rouge principalement mais blancs également, mousseux (méthode champenoise), vendanges tardives etc...
La 3ème région de Mendoza à visiter est plus récente, il s'agit de la vallée de Uco, mais nous n'aurons pas l'occasion d'y aller.
Dimanche 7 juillet il nous faut repasser une dernière fois la frontière pour revenir à Santiago du Chili (les tampons du Chili et de l'Argentine commencent à prendre pas mal de place sur le passeport). Le lendemain nous nous baladons en ville, mais celle ci ne nous transcende pas particulièrement. Nous passons à côté du Palacio de la Moneda, le palais présidentiel, où a notamment eu lieu le coup d'État sanglant de Pinochet en 1973. Vers 15h nous retrouvons (et je vous jure ça sera la dernière fois) tout le groupe de Puerto Madryn et Bariloche : Felicia, Linh Lan et Riley. Avec eux nous montons au sommet du mont San Cristobal qui surplombe la ville. La vue pourrait être exeptionnelle mais une énorme chape de pollution nous cache en grande partie la ville. Du coup on meure d'envie d'y retourner respirer un bon coup:) Après un dernier café nos chemins se séparent, pour de bon cette fois.
Il nous reste alors plus que 2 jours et 3 nuits avant notre vol pour l'île de pâques, jeudi 11 matin. Apres 4 mois de voyage en Amerique latine, cela fait tout drôle, presque comme des vacances dans les vacances. Nous passerons ces 3 dernières nuits chez Melyna, enfin chez ses parents, que nous avions hébergée avec son copain lors de leur voyage à Paris en janvier. Ces 3 soirées et dîners avec toute la famille Sanders : Melyna, Eunice sa sœur, Max son frère, les 2 parents, et le petit copain de la sœur, ont été un véritable oasis dans ce monde impersonnel d'hôtels, restaurants, fast-food, comedors que nous abons cotoyé pendant 4 mois. Retrouver une ambiance familiale fut très agréable. Ils furent absolument adorables avec nous, nous cuisinant 3 repas chilien, nous faisant goûter leurs vins, et nous apprenant plein de choses sur leurs us et coutumes. Étant donné qu'aucun d'eux ne parlait anglais, cela a donné lieu à de nombreux quiproquos, moqueries et franches rigolades. Le dernier soir nous leur cuisinerons une tarte tatin, mais n'ayant pas trouvé la bonne pâte ce ne fut pas une réussite exceptionnelle (quoique pas un désastre non plus!). Je les remercie encore une fois pour tout.
Valparaiso - Mardi 9 juillet
Nous ne pouvons pas passer quelques jours à Santiago sans faire un tour d'une journée à Valparaiso, sur la côte Pacifique. Cette ville portuaire (1ier port du Chili) est fameuse pour ses maisons de toutes les couleurs perchées à flancs abruptes de colline. On atteint le premier sommet des falaises depuis la partie de la ville située au niveau de la mer soit pas des escaliers particulièrement raides soit par une multitudes de petits ascenseurs-téléphérique éparpillés aux 4 coins de la ville. La plupart des maisons sont faites en tôle, peinte de couleurs tres voyantes, avec sur la plupart des murs (publics comme privés) de magnifiques dessins et autres graphes surréalistes. C'est aussi ici que l'on trouve la maison du poète Pablo Neruda, d'où on a une vue imprenable sur la ville entière. Cependant il y règne un sentiment d'insécurité puisque à au moins 5 reprises, onviendra nous dire de faire attention avec nos appareils photos ou de ne pas aller dans cette direction, etc... Certains adorent Valparaiso, pour ma part, même si certains dessins sont justes splendides, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Départ pour l'île de pâques - Jeudi 11 juillet
Un taxi collectif vient nous chercher à 4h30 chez les Sanders à qui nous faisons nos adieux avec beaucoup d'émotion.
Après 4 mois et 6 jours, 9 pays visités (3 de plus traversés), et 405 heures de bus, notre périple en amerique Latine prend finalement fin! Nous nous envolons vers d'autres contrées avec impatience. Ce fut un voyage extraordinaire, nous avons vu des milliers de choses incroyables, rencontré des gens passionnants, vécu des expériences uniques, nous avons tout de même hâte de changer d'ambiance, de façon de faire et surtout de retrouver le soleil et la chaleur qui nous ont fait défaut le dernier mois.
Adios America, Buenvenido Polynesia!
Le 16/07/2013
Notre arrivée à Puerto Natales est plutôt folklorique. Comme c'est la basse saison au sud de la Patagonie et qu'il est 23h, autant vous dire que nous croyons marcher dans une ville fantôme enneigée. Les 2 premiers hostels que nous essayons sont fermés, le 3ème aussi cependant de la lumière et du bruit nous parvient depuis la fenêtre du salon. Je m'approche donc et toc à la vitre. Haha Je n'ai jamais vu personne sursauter aussi haut que les 2 personnes qui font face à la vitre à ce moment là! Bon je me mets â leur place, voir tout d'un coup à la fenêtre un grand barbu ressemblant à un bûcheron maléfique au milieu de la nuit, il y a de quoi s'inquiéter quelques instants! Ils nous ouvrent malgré tout la porte et il s'avère que ce sont 5 touristes français. L'un d'eux s'en va réveiller la proprio qui n'a alors pas l'air ravie du tout... Elle mettra un petit taquet au français qui nous a ouvert la porte, mais nous mène tout de même à notre chambre. Ouf!
Les nouvelles dont nous font part nos nouveaux colocataires ne sont pas bonnes. Selon eux, le parc Torres del Pain est quasiment fermé, à l'intérieur aucun chemin n'est ouvert et il n'y a qu'un bus par semaine pour partir de Puerto Natales, celui-ci se trouvant être le lendemain matin à 7h30... Il est minuit, nous venons d'arriver après 38h de voyage... Ce n'est pas vraiment le genre de chose que l'on a envie d'entendre... Mais en presque 4 mois de voyage on a appris qu'il ne fallait pas écouter les yeux fermés les gens qui vous disent "on ne peut pas...". On a pas tous les même envies, limites et/ou motivation. Et puis y a pas moyen que je me lève à 6h du mat pour reprendre un bus! Finalement on a bien fait, nous passons la journée du lendemain, lundi 17 juin, à organiser notre excursion au Torres del Pain. Le plus compliqué est finalement de se rendre sur place car basse saison oblige, il n'y a aucun transport public et plus de 120km à parcourir. Soit on prend un bus excursion d'une journée qui fait le tour des points de vue autour du parc sans y entrer et qui peut nous déposer à l'entrée, soit on prend un transport privé. Les 2 reviennent au même prix pour l'aller et retour si on est 2 personnes : 400 US$. La 1iere solution pose pas mal de problème : l'arrivée à l'entrée du parc se fait vers 14h, il est donc trop tard pour couvrir les 5h de marche menant au 1ier refuge, et pour le retour si on est un peu en retard, le bus ne vous attend pas. Par contre la 2ème option présente l'avantage d'offrir un prix fixe. Donc si on est plus que 2, le prix est divisé d'autant. Près d'un distributeur d'argent j'aperçois 2 touristes que j'interpelle donc et à qui j'expose notre projet. Coup de chance ils prévoyaient le même type de trek et se demandait comment s'y rendre. Le propriétaire de leur hôtel leur avait proposé de les y emmener et de venir les chercher 3j plus tard pour 400$. Parfait! Nous décidons de partir le lendemain matin à 7h.
Jour 1 - Mardi 18 juin (En hommage à Charles)
Notre chauffeur s'appelle Rodrigo et il est à moitié fou, ou tout du moins fort lunatique. Il s'agit d'un charpentier / aventurier / hermitte / guide de montagne qui a un vieux 4x4 noir qu'il appelle "El Condor Negro", qui a soit disant passé plus de 6 mois à vivre dehors en montagne tout seul, et qui fait preuve d'une logorrhée verbale sans interruption à propos de sa vie "hey François you want to know about my life?!" bref il est fabuleusement hilarant. Quant à nos deux compagnons, il s'agit de Janet et Chris, 2 canadiens anglophones. À 6h du matin il faisait beau, mais le temps de partir et une tempête de neige se met en place. Toute la route en est rapidement couverte mais le condor noir tient bien bon et nous arrivons à l'entrée du parc sains et saufs vers 9h30.
La neige qui a alors cessé de tomber recouvre le Torres del Pain d'un magnifique manteau blanc. Nous entamons ainsi notre marche d'ors et déjà éblouis par la beauté surnaturelle de ce sud chilien, presque au bout du monde. Pendant 5h notre chemin serpente dans la neige. Il longe tout d'abord une rivière que l'on pourrait aisément qualifier de fleuve, s'enfonce un moment à travers d'épais bosquets formant un tunnel de neige au dessus de nos têtes puis rejoint de nouveau la rivière au fond de la vaste vallée. Tout d'un coup la rivière nous quitte préférant remonter vers les montagnes sur notre gauche. Nous ne lui en tenons pas rigueur et continuons vers le refuge à travers une immense plaine.
Ce n'est pas de tout repos car nous portons tout de même sur le dos de la nourriture et de l'eau pour 3 jours, nos sacs de couchage et des changes. De plus le parcours se complique au bout de la plaine, de petits cours d'eau nous bloquent le passage. À 3 reprises il nous faut prendre notre élan, sauter (enfin l'équivalent d'un saut mais avec un sac de 10kg sur le dos, ce qui donne un truc pas très beau qu'aurait pu réaliser une troupe de crapaux paraplégiques et unijambistes). C'est simple, Anaïs, constante, mettra très exactement 3 fois chacun de ses pieds dans l'eau (le pied d'appui, trop loin, puis le pied de réception, trop court... Je détecte immédiatement un gros niveau en athlétisme, quel dommage d'avoir gâché sa jeunesse à faire du basket!).
Le décor devient alors de plus en plus esquinté, nous grimpons, passons à travers plusieurs forêts maléfiques, et arrivons sur un point de vue qui vaut toutes les heures de marche du monde (voir de l'univers). Un immense lac coincé entre les montagnes s'étend devant nous et nous renvoit ses reflets turquoises. Une multitude d'îlots le parsèment mais une trouée au loin nous laisse apercevoir d'autres mont enneigés à l'horizon. Malheureusement ceux situés juste à côté de nous ont leur sommet emprisonnés par la brume.
Enfin, au bout d'une heure supplémentaire de marche sur les bords escarpés du lac, nous arrivons au premier refuge. Immense hôtel de bois avec une salle a manger gigantesque, des dizaines de chambres et dortoirs, 3 ou 4 étages, et environ 15 personnes à tout casser. L'animation y est sans aucun doute débordante l'été, mais en cette journée d'hiver patagonien il tient plutôt de l'hôtel fantôme. Si vous avez lu Shinning, et bien voila c'est exactement ce à quoi je pense en le découvrant... De quoi passer une très, très bonne nuit ça dis donc. Seule une petite pièce commune est chauffée, les autres, dont les chambres, sont glaciales, l'électricité ne fonctionne que de 19h à 22h ainsi que l'eau courante (si une envie de pisser vous prend au milieu de la nuit et que vous avez le courage d'arpenter les couloirs noirs et glacés de l'hôtel Shinning, alors un tonneau d'eau et un seau vous permettront de tirer la chasse, sinon vous pouvez toujours faire pipi au lit, y'a pas à dire, ça réchauffe!) (mais non je n'ai pas fait pipi au lit, j'ai affronté les couloirs... Ca va oh! Shinning c'est juste un bouquin je sais!) REDRUM!!! Nous dinons tous ensemble et partageons avec nos amis canadiens une bouteille de vin que nous avons apportée à la sueur de nos fronts! Si c'est pas faire honneur à la France ça?!
Jour 2 - Mercredi 19 juin
Etant donné que nous ne sommes pas morts congelés durant la nuit nous pouvons refaire une journée de marche (youpi). Le parc de Torres del Pain se compose de 2 circuits principaux : le fameux W, 4 à 5 jours de marche, et le grand tour derriere les montagnes, 7 à 8 jours. Au moment où nous y sommes, seules 2 des 3 branches du W sont ouvertes depuis le refuge où nous venons de passer la nuit. Etant donné que nous ne souhaitons rester que 3j et 2n dans le parc et qu'il faut 1j pour relier le refuge à l'entrée du parc, nous ne pourrons faire qu'une branche du W : soit aller au glacier Grey sur la branche gauche, soit dans la valle frances formant la branche du milieu. Vu le temps, brumeux, venteux et pluvieux (là on vend du rêve aux parisiens) on nous conseille vivement d'opter pour le glacier car les pics et monts constituant l'intérêt principal de la vallée Frances ne seront pas visibles. Il nous faut faire l'A-R dans la journée, c'est à dire 7h de marche. Dans la nuit la température est remontée, il n'y a plus un gramme de neige à l'horizon par contre beaucoup de cours d'eau, de flaques et de gadoue (yeah encore du rêve à vendre). Le chemin se met à grimper rapidement dans un petit raidillon de pierre et débouche au dessus d'un lac, un peu similaire à celui observé la veille. Par contre ici le vent est absolument phénoménal! On arrive presque à se coucher en avant dans le vide en étant maintenu par les bourrasques. En tout cas pas question de se poser ici pour apprécier le paysage, le vent nous chasse de notre promontoire aussi facilement qu'un revers de main le fait d'une mouche.
Nous continuons de marcher malgré tout, et arrivons enfin au mirador du glacier Grey. Celui-ci se trouve à l'extrémité nord du lac homonyme et en occupe toute la largeur. Même à cette distance (nous sommes encore à 1h30 de marche) il est sacrément imposant et on peut deviner la couleur bleue foncée de sa glace, confirmée par les petits icebergs flottants en contrebas probablement détachés de leur papa-glacier et emportés par le courant.
Une fois le reste de la marche effectué nous lui faisons pleinement face seulement séparés par un petit bout de lac. Un tel glacier on en voit plus en Europe c'est sûr. 50m de haut, quelques km de large et des dizianes de long dont nous ne pouvons malheureusement prendre toute la mesure qu'en regardant la carte. De plus le sacripant est particulièrement bavard, il craque, grince, explose, siffle ; lorsque la nature vous parle avec une telle majesté il n'y a plus qu'à se taire et écouter.
Nous sommes en retard... Il est 14h30 et nous avons 3h30 de marche à faire pour rentrer au refuge... Avec un couché de soleil autour des 16h et la nuit noire à 17h, il y a des chances qu'on soit bien dans la merde. Janet et Chris ont une lampe torche frontale, mais nous non. De plus Chris s'est fait mal à la cheville, il ne peut donc pas presser le pas. Une petite lampe frontale pour 4, ça veut dire ne pas voir où on met les pieds pour au moins 2 d'entre nous. Anaïs et moi décidons donc de tenter le tout pour le tout : accélérer pour tenter un retour en 3h avant le noir complet. La pénombre nous tombe dessus relativement rapidement, le chemin n'étant pas des plus clair à suivre, nous finissons par nous perdre. Il fait de plus en plus noir, pas moyens de retrouver une balise et étant donné qu'un grand fossé s'ouvre devant nous, ça ne doit pas être le bon chemin. Mais alors où? S'est on beaucoup éloigné? Si les autres passent avec leurs lampes, pourra-t-on les voir? Haaaaa! Quel suspens! Bien entendu nous gardons notre sang froid (well...) et je finis par apercevoir un gros rocher en forme d'arc en ciel que j'avais observé à l'aller. Il nous faut revenir en arrière pour contourner le fossé, parvenir près du rocher, et enfin une balise se montre! Hallelujah! A partir de là il n'est plus question d'essayer d'éviter les flaques et autres cours d'eau, nous fonçons tout droit et après quelques chevilles tordues, les pieds trempés nous apercevons enfin les lumières du refuge!:)
Jour 3 - Jeudy 20 juin
Dernier jour au torres del Pain, même trajet que le premier mais dans le sens inverse. Cependant c'est un décor totalement différent que nous traversons puisque la neige qui recouvrait tout à l'aller a disparu! La grande plaine toute blanche s'est transformée en grande plaine de hautes herbes.
Celle ci ondule sous les bourrasques de vents tel la houle d'une mer jaunâtre. Oui parce que le vent il y en a et pas qu'un peu! Rapidement la pluie commence à tomber et fort heureusement le vent nous souffle dans le dos, rabattant la pluie sur nos sacs plutôt que dans nos yeux. En me retournant quelques instants pour regarder les autres derrière ce sont de véritables fléchettes de pluie qui me mordent le visage et les yeux, insoutenable. Nous croiserons quelques personnes faisant le chemin inverse, obligés de marcher courbés en 2. Je n'aurais pas aimé avoir ce temps là lors de notre 1ier jour, il y a de quoi en décourager plus d'un. 5h plus tard, trempés jusqu'aux os, nous parvenons finalement à l'entrée du parc, où les rangers ont la gentillesse de nous accueillir et de nous offrir du café. Rodrigo arrive avec le Condor Noir une heure plus tard comme convenu et nous ramène à Puerto natales sur les chapeaux de roue!
Même si le temps n'a pas été idéal le 3ème jour, le torres del pain restera un des temps fort de l'Amérique du sud. Ces paysages sud patagonien sont à couper le souffle et il est certain que nous y retourneront en été pour en faire un tour complet et pouvoir admirer ses fameux pics, cette fois cachés par les nuages. Le lendemain, vendredi 21 juin nous nous levons tôt pour prendre un bus nous ramenant de l'autre côté de la frontière, mais toujours dans les Andes, à El Calafate.
Le 06/07/2013
En nous réveillant à Puerto Madryn ce jeudi 13 juin nous n'avons qu'une idée en tête : voir des baleines. Le personnel de l'hôtel nous apprend que se rendre aujourd'hui sur la péninsule Valdes pour l'excursion en bateau est un peu risqué car il y a gros vent et les sorties risquent d'etre annuler. Cela dit il y a d'autre choses à faire en attendant : aller voir les baleines depuis une plage à 20km au nord, Punta Flecha, où ces majestueuses dames des océans (yeah poésie!) se rapprochent très près de la côte du fait d'un fond abrupte et il est également possible d'aller marcher au milieu des éléphants de mer, sur une autre plage, Punta Ninfas, à 80km. Des agences proposent ces balades mais contre un coût relativement exorbitant. La chance est cependant de notre côté (enfin pas sûr...) puisque nous rencontrons à l'hôtel 2 françaises et un canadien : Felicia, Linh Lan et Riley, avec qui nous pouvons louer une voiture et nous rendre dans ces endroits par nous-mêmes.
La première partie se passe parfaitement bien, nous arrivons au sommet de Punta Flecha et apercevons d'emblée les baleines au bord de la plage en contrebas. Nous nous hatons donc de remonter en voiture et de nous y rendre à tombeau ouvert. C'est absolument éblouissant, ces mastodontes aquatiques sont là à une dizaine de mètres de la plage, passant et repassant devant nous paisiblement. Certaines sont accompagnées de leur petit, d'autres s'ébatent plus au large et nous gratifient de quelques sauts et de plongeons faisant apparaitre leur queue immense au dessus de la surface. L'endroit est idéal pour ces baleines franches, car la configuration de la côte leur permet de placer leurs petits entre elles et le bord, les protégeant ainsi efficacement le temps de leur apprendre les trucs et astuces des baleines, et de les nourir au lait maternel (lait qui est en fait éjecté dans l'eau et non bu à la mamelle. Non les baleines n'ont pas de sein, désolé, et du coup il vaut mieux qu'elles le fassent dans des eaux calmes). Nous les observons et les écoutons donc de longues minutes évoluer devant nos yeux ébahis sans dire un mot, nous rassasiant de ce spectacle fabuleux, pas loin de nous faire arroser par les jets d'eau de leurs auvents. Si j'avais eu un maillot de bain ou en tout cas un change, je pense que je me serais jeté à l'eau le temps de prendre une photo sous marine, mais je n'ai malheureusement pas pu (bon et puis oui c'est interdit, mais on ne va pas s'arrêter à ce genre de considérations non plus, si?).
Il est difficile de nous arracher à ce spectacle mais nous finissons tout de même par y aller. Nous repassons par la ville pour nous rendre ensuite à Punta Ninfas, mais là notre chère conductrice que je ne nommerai pas (Félicia), s'arrange pour se faire rentrer dedans par une voiture effectuant un créneau (si si c'est possible; p). Il en résulte un légère éraflure sur le pare-choc avant. Ceci marquera le début de nos mésaventures motorisées! Je prends alors le volant et nous repartons, les cœurs haut, vers notre seconde destination. Nous arrivons rapidement sur une route de terre que nous devons emprunter sur 60km au milieu de la pampa desertique. Celle-ci est en piteux état, de nombreuses flaques d'eau et de boue la jalonnent nous obligeant à passer sur les côtés buissonneux généralement en laissant 2 roues dans la boue. Ce n'est cependant pas toujours possible il faut alors traverser les flaques immenses tant bien que mal. Nous nous embourbons une première fois mais parvenons à nous en sortir en poussant la voiture. Ça ne sera malheureusement pas le cas une seconde fois. La flaque est immense, aucun moyen de la contourner, nous restons bloqués en plein milieu... En ouvrant les portières l'eau s'engouffre presque à l'intérieur, nous nous mettons donc pieds nus, remontons nos pantalons et sortons pousser. Le spectacle devient alors tellement grotesque qu'il en est comique!:) Nous sommes 4 à pousser la voiture, enfoncés dans la boue glacée jusqu'à mi-mollet, avec un vent mordant pour kous encourager. Nous ne tardons pas, ainsi que la voiture intérieur comme extérieur, à être repeints en marron dégoulinant. Il faut imaginer les roues qui patinent à toute vitesse nous projetant des vagues de boue en pleine figure, c'est absolument génial! Afin d'avoir une meilleure prise pour pousser nous ouvrons les portières donc comme je le disais l'intérieur est repeint de la même manière... Fabuleux! Et tout ça pour rien, nous avançons bien un peu mais la flaque est juste trop grande, la voiture reste emprisonnée... A JAMAIS!!!! MOHAHAHA! Non en fait ce n'était pas très drôle sur le moment...
Dans notre malheur, la chance nous sourit cependant. Sur les 50km parcourus sur cette route nous n'avons croisé qu'une seule habitation, la ferme située à environ 500m de l'endroit où nous sommes bloqués! 3 gentils fermiers viennent nous tirer de là avec un camion. Nous les suivons ensuite à travers les buissons de la pampa afin de rejoindre la route avant la flaque, tout en priant pour ne pas crever un pneu. Au point où on en est ça n'aurait rien d'étonnant...Mais ça passe. Il n'est plus temps d'aller voir les éléphants de mer, il nous faut rentrer et essayer de sauver le désastre à 4 roues qu'est devenu la voiture. Rien que d'imaginer la tête de la loueuse si on lui rendait sa petite chevrolet dans cette état, on se marre, la crise cardiaque ne serait pas loin! Mais nous ne sommes pas si cruels, après une heure de taf dans un lavage auto, elle est compe neuve. Lorsque la loueuse vient récupérer la voiture, nous hésitons à lui faire part de nos mésaventures mais la prudence l'emporte et nous lui raccontons. Grand bien nous a pris puisque nous avions oublié de nettoyer sous le capot... Lorsqu'elle le soulève il ne fait aucun doute sur l'ampleur du chaos subit par la chevy:) Mais ce qui pose problème c'est surtout la rayure du pare-choc. Elle reviendra nous dire le lendemain soir combien un garagiste lui a pris pour la repeindre : 500 pesos. Nous avions préparé nos argiments pour contester mais elle nous divise la note par 2 car nous avons bien nettoyer la voiture. Nous sommes 5, la note par personne n'est donc pas trop salé et nous en finissons avec cette histoire une bonne fois pour toute. Le soir pour fêter ces elephants de mer inaccessibles nous nous preparons un festin de viande de bœuf argentine absolument gargantuesque, ce qui parvient parfaitement à nous consoler (en tout cas moi oui!).
Le vendredi 14 juin le temps est suffisamment clément pour la sortie en bateau nous nous rendons donc tous les 5 en bus jusqu'à Puerto Pyramid sur la péninsule Valdes d'où partent les bateaux. Bien entendu l'entrée sur la péninsule est payante en plus de l'excursion. Les argentins profitent de façon très lucrative de leur merveilleux patrimoine naturel mais qui pourrait leur en vouloir... Les consigne du guide sont claires, les baleines sont dans leur milieu narurel, peut-être aurons la chance d'en voir de prés, peut-être verrons nous des sauts, mais aussi peut-être ne verrons nous rien du tout... Tout cela est très rassurant apres avoir déboursé 70 $ chacun. Mais aujourd'hui la chance a tourné en notre faveur, rapidement le spectacle auquel nous assistons est grandiose : notre route croise celles de cétacés à plusieurs reprises et ceux ci viennent nous saluer juste à quelques mètres du bateaux.
Cette fois elle sont même assez proches pour que nous sentions l'eau de leurs auvents sur nos visages! Deux d'entre elles nous ferons une sorte de parade nuptiale endiablée avant de repartir vers les profondeurs.
Nous ne verrons pas les organes génitaux du mâle mais apprenons que le penis mesure environ 3m et que les testicules pèsent 500kg... De quoi vous laisser rêveuses mesdames n'est ce pas?;) Et enfin, incroyable, une autre se rapprochera de nous en exécutant 3 magnifiques sauts successifs que nous saisirons Anaïs et moi sur photo et vidéo mais sans égaler l'excellente qualité des photos prises par le photographe de bord.
Je pense que nous avons vu tout ce que nous pouvions espérer voir, et même plus. Nous n'oublierons pas de si tôt ce spectacle qui nous a tous littéralement subjugué et c'est donc ravi que nous passons notre dernière soirée à Puerto Madryn.
Le lendemain, samedi 15 juin, il est temps de rejoindre le bout du monde, le sud de la Patagonie. Le stop nous a pour le moment bien réussi nous continuions donc de cette manière. Un bus nous amène sur la route 3, là où nous avait déposé Mario (cf. Article précédent). À 9h30 un camion nous prend et nous amène à 100km de Comodoro. Sur le bas côté au autre camion est arrêté, je vais donc demandé au chauffeur s'il peut nous prendre mais il refuse. 10 min plus tard, sans doute accablé de remord, il nous fait de grand signe et nous dit que finalement il veut bien nous amener à Comodoro. C'est toujours ça... Et nous faisons bien car au final nous roulerons avec lui jusqu'à 300km avant Rio Gallegos dernière ville avant la péninsule de la Terre de feu et Ushuaia où nous arrivons à 1h du matin! Il fait froid, il y a du vent, mais pour pousser l'aventure à son paroxisme nous dormirons en tente sur l'aire d'autoroute... Bon dormir est sans doute un bien grand mot, mais c'est presque ça. Et à 7h du matin, après un petit café nous reprenons notre place au bord de la route, le pouce levé. Je vais tout de même solliciter les camionneurs arrêtés sur l'aire de repos ce qui s'avère payant puisque d'entre eux roulant de concert sont d'accord pour nous amener à Rio Gallegos, un dans chaque camion. Sur la route, le levé de soleil sur les terres désolées de la Patagonie est absolument splendide. 3h plus tard nos 2 amis chauffeurs nous déposent directement au terminal de bus. De là nous embarquons dans un bus pour Punta Arenas au Chili, ce sera le point le plus au sud où nous poserons les pied (à peine 150km plus au nord qu'Ushuaia), et finissons par un dernier bus pour Puerto Natales (Chili), où nous arrivons enfin à 23h après 38h de voyage dont 3 en tente!... Un peu de repos dans un bon lit nous fera le plus grand bien:)