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Still rocking 2023

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Le 15/05/2021

Still rocking

Dans Chine

De la Montagne Jaune aux rizières du dos du Dragon et aux pics de Yangshuo

Le 03/01/2015

La ville de Tunxi, province de Anhui, où nous arrivons le 23 novembre au soir est vraiment chouette. Je ne pourrai malheureusement pas l’illustrer par un support visuel car allez savoir pourquoi nous n’y avons pris aucune photo. Je pense qu’on se trouvait alors tellement dans une routine de voyage que le réflexe de la photo s’estompait. C’est finalement une note assez générale car il y a plein de moments en Chine durant lesquels nous n’avons pas pris de photo (certaines soirées, les auberges, Chengdu, les voyages en train, etc..), il est important de faire attention à ne pas perdre l’habitude de sortir son appareil.

Bon toujours est-il que cette vieille ville marchande de Tunxi est fort jolie. Arrivés en car le soir, nous prenons un bus depuis la terminal pour nous rendre à l’auberge que nous avions sélectionnée. 2 frère et sœur en visite dans leur famille nous indiquent très gentiment le chemin, ils iront même jusqu’à descendre du bus avec nous pour nous guider à l’entrée de l’auberge. Dommage ils ne nous proposent pas l’hospitalité chez leurs parents.

Nous avions prévu de partir dès le lendemain matin pour le Mont Huangshan, mais une française de notre auberge nous apprend que la météo prévoit de la pluie toute la journée là-bas et qu’il vaudrait mieux décaler notre planning. Etant donné que nous ne sommes pas pressés (je vous rappelle que nous devons de toute manière attendre que nos extensions de visa soient finalisées à Shanghai), on se dit qu’il vaut mieux effectivement repousser d’un jour et d’y aller quoiqu’il arrive le surlendemain.

Nous allons donc diner tranquillement et tombons sur un restaurant absolument fantastique. Le principe est simple, mais tellement pratique pour nous pauvres européens ne comprenant rien à la cuisine chinoise (qui soit dit en passant, n’a strictement rien à voir avec ce qu’ils nous servent dans les restaurant chinois de Paris (s’en est d’ailleurs à se demander pourquoi les cars de touristes chinois s’obstinent à aller dans les restaurant chinois à Paris vu qu’à priori ils ne retrouvent pas ce à quoi ils sont habitués, mais bon aller comprendre un touriste chinois après tout…)), principe simple donc qui veut que des échantillons de chacun des très nombreux plats, entrées et dessert proposés par le restaurant sont présentés sur un comptoir avec un numéro et un prix. A l’aide d’un petit papier et crayon distribués à l’entrée nous pouvons alors noter ce que nous voulons, le donner à une serveuse puis attendre l’ensemble à notre table. Le seul point à améliorer est l’absence d’une description des ingrédients en anglais à côté des plats. Mais nom de nom cela ne nous empêche pas de nous goinfrer en nous régalant !!

Le lendemain effectivement le temps est complétement pourri. Nous prenons tout de même un bus pour aller visiter le village historique de Hongcun, classé au patrimoine de l’Unesco. Le village au premier abord fait un peu penser à Xitang car il est situé au cœur d’un étang en forme de croissant lunaire (« Moon Pond ») que l’on traverse grâce à un très étroit chemin de pierre (sans barrière) au milieu duquel se trouve un magnifique petit pont en arche que l’on peut notamment apercevoir dans le film Tigre et Dragon d’Ang Lee.

Cependant, une fois passé l’enceinte du village, le reste est assez décevant et le temps détestable n’arrange rien. Quelques vastes demeures d’époque (dynastie des Song) notamment le Chengzhi Hall comptant pas moins de 28 pièces et datant de 1855 sont intéressantes, ainsi qu’une place hébergeant un très ancien et immense Ptérocaryer de Chine (non, c’est un arbre, pas un dinosaure volant), mais la pluie battante à relativement rapidement raison de nous et nous rentrons à Tunxi.

Bien sûr nous retournons diner dans ce fabuleux restaurant de la veille, et mettons en ordre nos sacs pour l’excursion du lendemain. 

Départ à 6h en bus pour Tangkou, d’où nous prenons une navette pour rejoindre le pied des marches de l’Est où nous arrivons à 9h. Il y a 2 manières de gravir le mont Huangshan depuis Tangkou : les marches de l’est ou bien celles de l’ouest (à priori plus longues et plus difficiles). A chaque fois il est également possible de prendre un téléphérique, mais ça c’est pour les feignasses avec beaucoup d’argent. Et puis quelle idée de faire en téléphérique l’ascension d’une montage sacrée sur laquelle des artistes et des ermites bouddhistes sont venus s’isoler du monde temporel et méditer durant des siècles ? Cela n’a aucun sens.

En tout cas nous avons vraiment bien fait d’attendre un jour de plus pour venir car aujourd’hui le temps est radieux, le ciel d’un bleu profond et uniforme.

Nous tentons une nouvelle fois de faire marcher nos fausses cartes d’étudiant et ça passe : 115Yuan au lieu de 230, ça permet de commencer l’ascension le cœur léger.

Il nous faut 1h20 pour parcourir les 7,5km de marches pour parvenir au sommet du premier ensemble de pics, en passant par la crête de l’Oie Blanche. Comme lors de notre excursion sur les monts Huashan avec Carole quelques semaines plus tôt, nous doublons de nombreux porteurs acheminant à dos d’homme tout ce que les touristes consommeront au sommet. Une fois de plus ç’a à l’air juste inhumain comme boulot.

Le mont Huangshan (aka la montagne jaune) est constitué d’un ensemble de pics granitiques très clairs plus ou moins escarpés et parsemés de pins aux formes tarabiscotées, entrecoupés par d’étroites vallées particulièrement touffues également. C’est sans exagérer à couper le souffle, partout où notre regard se porte on se croirait véritablement au milieu d’une peinture chinoise.

Depuis la crête de l’Oie Blanche nous débutons le tour des pics côté Est : le pic de la Mer du Nord, le pin du Tigre Noir et poussons jusqu’au pic du Lion.  Au loin la brume sur les chaînes de monts donne l’impression d’une mer étincelante c’est fabuleux.

Nous rejoignons alors le pic du nuage pourpre pour entamer une descente dans le Grand Canyon de Xihai. Ici il n’y a plus vraiment de chemin, le parcours est constitué par des marches bâties à même les parois abruptes de la montage, parfois aussi à travers certaines parois. C’est particulièrement impressionnant, il faut vraiment prendre le temps de faire cette boucle.

Par contre, il y a un problème… Ca descend. Ca descend même beaucoup, et pas du bon côté de la montagne. Il va donc indéniablement falloir remonter tout ça… C’est interminable, et au final nous sommes passés d’une altitude de 1700m à 1300m !

Cela dit il existe une station de téléphérique en bas, mais bien entendu elle est payante. Nous décidons donc de mettre à profit cette année d’exercices et de finir la boucle à pied. Il nous faudra d’ailleurs continuer à descendre encore un peu après la station pour rejoindre le chemin piéton permettant de remonter (ça ne fout pas du tout le moral dans les baskets ça, non non). Mais avant tout une pause s’impose, nous tombons sur un restaurant complétement isolé et parfaitement vide au milieu de la forêt dans la vallée. Comme nous avons notre pique-nique nous demandons si nous pouvons simplement nous installer à l’une de leur table dehors et prendre un peu d’eau chaude pour nos soupes de nouilles, ce à quoi ils accèdent gentiment. Attention tout de même, grands princes, nous leur achetons des snickers pour les remercier Sourire

Nous parvenons une nouvelle fois au sommet côté ouest vers 15h15, complétement morts, plus de jambe, plus d’énergie. Il faut cependant nous hâter pour pouvoir redescendre à temps et attraper la dernière navette vers Tangkou. Nous retraversons donc le haut plateau vers la crête de l’Oie Blanche et reprenons les fameuses marches de l’Est en sens inverse. Nos genoux tiennent le coup et  nous arrivons pour une des dernières navettes à 16h30 !!

La joie est de courte durée car à Tangkou le dernier bus pour Tunxi est déjà parti. Les taxis sont hors de prix, même partagés à 4 avec un autre couple dans la même situation que nous cela nous revient plus cher qu’une nuit d’auberge ici plus le bus le lendemain matin. Nous restons donc et trouvons une chambre privée pour presque rien tout à fait confortable. Nous sommes épuisés mais incroyablement satisfaits de cette magnifique journée sur la montagne jaune !

Seul inconvénient : nous ne retournerons plus dans notre restaurant favori de Tunxi En pleurs

Nous rentrons donc sur Tunxi le lendemain matin, même si trouver le bon bus ne fut pas chose aisée bizarrement. Personne ne nous comprend, personne ne parle anglais,  personne ne semble être d’accord alors que c’est censé être une ligne très courante… Nous montons dans un bus que l’on nous indique enfin, qui part dans un sens, fait une boucle, revient là où nous étions, puis continue enfin sa route vers Tunxi.

Là-bas, nous retournons prendre nos affaires à l’auberge de jeunesse où j’en profiterai pour oublier les Tankas bouddhistes que nous avaient offerts Dorjee et son frère à Xiahé (mais je ne dirai rien à Anaïs héhéhé…. Elle ne s’en apercevra que quelques semaines plus tard et m’engueulera tout autant mais sur le moment je suis sûr que c’était mieux de ne rien dire :p) et reprenons directement un bus pour Shanghai.  Nous y arrivons donc le 26 au soir, prenons quelques bières bien méritées et allons nous coucher. 

Le lendemain c’est repos. Toutefois lorsque nous souhaitons confirmer une nuit supplémentaire dans l’auberge le réceptionniste ne semble pas vouloir de nous. Il persiste à nous dire que c’est complet alors que notre dortoir est presque vide. Nous remontons en salle commune, regardons sur le site booking.com qui donne encore de la place en dortoir et réservons donc une chambre via internet. Lorsque nous descendons pour prévenir et confronter le réceptionniste, celui-ci est accompagné par une collègue. C’est elle qui nous parle en disant qu’il a dû faire une erreur. Quant à lui, il n’a pas oser lever le regard vers nous une seule fois. Incompréhensible… Peut-être un chinois raciste, allez savoir.

Le soir nous rencontrons une Hongkongaise parlant un français presque parfait, prénommée Jasmine. Elle étudie le français après avoir passer une année en tant que fille au pair en Alsace  et est venue à Shanghai pour passer un test à l’Agence Française qui lui permettra potentiellement de l’enseigner (nous apprendrons plus tard lorsque nous la recroiserons à Hong-Kong qu’elle n’aura malheureusement pas validé son test).

Jasmine me fait penser à un adorable petit lutin tout gentil, spécialement lorsqu’elle enfile son bonnet à pompon pour sortir. Ce que ne nous tardons d’ailleurs pas à faire pour aller faire un tour sur la promenade du Bund : et oui c’est nous qui servons de guide à une Hongkongaise à Shanghai, on aura tout vu ! Elle nous parle un peu de la vie à Hong-Kong, du fait qu’ils ont encore des libertés spécifiques par rapport au reste de la Chine, notamment en ce qui concerne internet, mais que le gouvernement chinois fait tout pour leur retirer coute que coute, et qu’elle pense qu’ils ne mettront pas longtemps. On voit aux récentes manifestations des jeunes hongkongais en septembre 2014 que malheureusement elle avait sans doute raison (oui j’écris bien ce post plus d’un an après les faits, que voulez-vous j’ai été très pris…. Oui très feignant aussi un peu c’est vrai).

Bref il est maintenant temps pour nous de quitter Shanghai pour de bon. Nous mettons donc nos gros sacs sur les épaules, passons enfin récupérer nos passeports contenant des extensions de visas toute neuves puis nous nous dirigeons vers la gare. Nouvelle partie de plaisir en perspective : 20h de train en place assise pour rejoindre Guilin, en province de Guangxi. Cela dit après les 30h entre Chengdu et Shanghai nous sommes rodés et ça passe donc plutôt bien. 

Le vendredi 29 novembre à 10h30 nous voilà ainsi arrivés en Guangxi, dernière grande étape de notre périple en Chine avant Hong-Kong. Nous commençons notre tour de la région par la ville de Guilin, où nous nous baladons après avoir déposé nos sacs à notre auberge de jeunesse Ming Palace International, plutôt bien située, proche de la rivière Li et du centre-ville.

Cela dit le centre-ville n’est clairement pas l’intérêt de cette magnifique ville de Guilin. En effet ce dernier est ultra-occidentalisé, avec ses grandes rues piétonnes aux centaines de magasins de marques, fast-food et autres produits de notre capitalisme bien-aimé on se croirait presque aux Etats Unis. Non la journée il vaut mieux en sortir, mais c’est à la nuit tombée que ce centre prend tout son intérêt, ou en tout cas une partie. Dans un ensemble de petites ruelles partant perpendiculairement de la rue principale, tout pleins de restaurants sortent leur grandes tables et leur bancs, des stands apparaissent un peu partout et une partie de la population de la ville se retrouve là pour diner de façon très conviviale. Il y a des familles mais ce sont surtout des jeunes et apparemment le jeune Guilinois adore les brochettes de poulpe. Nous faisons quelques arrêts à des stands pour goûter plusieurs trucs bizarres (mais, nous ferons l’impasse sur le poulpe visqueux, je l’avoue) avant de nous installer à une grande table de l’un des restaurants, entourés de locaux avec qui nous tenterons d’échanger quelques mots mais sans beaucoup de succès.

Je vous parle du diner mais avant cela il s’est passé une ou deux histoires valant la peine d’être contées en ces lignes. Guilin étant situé sur une plaine parsemée de pics karstiques, ces pics aux falaises escarpées sur lesquels poussent une végétation touffue (dans le style de ceux de la Baie d’Halong ou de Ninh Binh au Vietnam), ainsi que de petits lacs, le fond scénique que l’on peut observer derrière les maisons et immeubles est absolument grandiose.

Guilin est donc traversé par la rivière Li, compte pas moins de 5 lacs, et les pics karstique se succèdent aux alentours avec même quelques un qui s’élèvent au milieu des habitations au cœur de la ville ! C’est notamment le cas du pic de la Beauté Solitaire, au pied duquel se trouve le palais de Wang Cheng datant du 14ème siècle. Il est possible d’y grimper jusqu’au sommet mais il fait beau, il fait bon, nous préférons cette fois continuer sur le plat et nous élancer dans une promenade tranquille autour des 5 lacs.

L’aménagement au bord des lacs est très agréable, beaucoup de verdure, de passages en pierre et de ponts aux formes et à l’architecture évoluées permettant de rejoindre de petits ilots sur les lacs. De nouveau, et à plusieurs reprises, des personnes nous arrêtent pour nous prendre en photo, et d’autres  tentent leur chance à notre insu mais en manquant généralement de discrétion Innocent

Deux grandes pagodes surplombent majestueusement le premier lac. Celles-ci sont encore plus belles de nuit lorsqu’elles s’illuminent et se reflètent de mille feux dans le lac.

Nous continuons de suivre notre chemin autour des lacs, nous nous perdons au nord du 3ème dans ce qui doit apparemment être le quartier des ferrailleurs et des mécanos avant de retrouver les berges du 5eme, tout en longueur parallèlement à la rivière. Un mini Golden Gate Bridge nous permet cependant de le traverser sans avoir à compléter l’interminable boucle et de rentrer prendre un apéro avant de ressortir diner.

Le lendemain, samedi 30, nous prenons un bus à 8h00 pour Heping, base de départ pour les excursions dans les Rizières du dos du Dragon. De là une navette nous conduit jusqu’au village de Dazhai. Deux entrées principales pour les rizières, soit au niveau de Dazhai, soit au niveau de Ping’An, avec un long trek possible entre les deux.

Dans le bus nous rencontrons 2 étudiants français, Romain et Amar, qui font valoir leurs authentiques cartes d’étudiant à l’entrée des rizières. Nous tentons donc  d’obtenir moitié prix également avec les nôtres (légèrement moins authentiques) mais cette fois le contrôleur qui comprend notre alphabet, ne tombe pas dans le panneau… Tant pis, ça sera plein tarif.

Cette région autonome de Zhuang est principalement peuplée par l’ethnie Yao. Les femmes Hongyi Yao du village de Dazhai ont la célèbre particularité de se laisser pousser de très très longs cheveux, qu’elles s’enroulent autour de la tête pour plus de praticité. Une fois déroulée, leur incroyable tignasse noire et lisse leur descend généralement jusqu’aux chevilles. En entrant de le village, nous en croisons rapidement une, vêtue de son costume traditionnel noir et rouge, qui cherche à nous attirer dans son restaurant. Il n’est pas encore midi, mais nous décidons d’y déjeuner rapidement avant de commencer le trek dans les rizières. Sur la balustrade de la terrasse de son restaurant, 2 longues mèches de cheveux (coupées) semblent être en train de sécher. Si j’ai bien compris ce que nous a alors raconté cette charmante petite dame, il se passe qu’à seulement 2 reprises dans leur vie les femmes Hongyi Yao coupent tout leur cheveux (principalement pour les vendre) et se les laissent ensuite repousser de nouveau. Des cheveux d’une telle longueur sont évidemment extrêmement rares et donc prisés des perruquiers j’imagine.

Nous commandons un plat typique, le Zhutong Fan, qui consiste à du riz cuit lentement dans une grosse tige bambou placée au milieu des braises d’un feu de bois. Alors c’est super bon et tout et tout, mais  par contre nous mettons 1h à être servis ce qui nous mettra très en retard pour le trek que nous souhaitons faire. C’est donc en hâte que nous mangeons et laissons Romain et Amar restés prendre un dessert. Ils ont prévus de dormir une nuit dans l’un des villages, mais nous n’en avons malheureusement pas le temps du fait de notre programme chargé avant de partir pour Hong-Kong (et oui toujours l’éternel problème de devoir faire des choix).

L’hiver n’est  pas la meilleur saison pour voir les rizières, mais le paysage n’en reste pas moins époustouflant. Nous montons rapidement hors de la vallée sur un des flancs de montagne sur lesquels sont posés ces monumentaux escaliers de culture.

De là haut la vue est formidable. Tous les côtés de la vallée semblent avoir été transformés en rizières, et ce à perte de vue. L’incroyable ingéniosité et quantité de travail qu’il a dû falloir pour les concevoir et les construire sont aberrantes. C’est formidable.

Nous décidons d’entreprendre le trek allant jusqu’à Ping’An afin de sortir des sentiers battus et de traverser plusieurs villages ethniques dont certains datent de plus de 600 ans. Alors effectivement il y a moins de monde, voire personne du tout, sur les chemins mais pas beaucoup d’indication non plus. Déjà que nous ne sommes pas très en avance, nous tombons sur des culs-de-sac à plusieurs reprises, devons traverser des fourrés, des espèces de champs de joncs plus hauts que nos têtes, des forêts sans chemin, des ponts faits de bric et de broc, afin d’éviter de devoir trop redescendre dans la vallée. Nous n’en sommes pas sûr mais on s’en doute Ping’An est dans une vallée voisine, si nous descendons maintenant il faudra remonter. Bref c’est chaud et mais nous parvenons à priori à conserver une direction relativement constante. Nous arrivons à un premier village où quelqu’un arrive enfin à comprendre où nous souhaitons aller et à nous indiquer la direction. Au moins il ne nous dit pas de revenir sur nos pas, c’est déjà ça, mais nous ne nous sommes pas si bien débrouillés que ça car qui ne tardons nous pas à apercevoir devant nous sur le chemin, et oui je vous le donne en mille : Romain et Amar !

Nous faisons un petit bout de chemin avec eux mais ne tardons pas à les distancer de nouveau. Bon on s’est pressé mais nous prenons aussi le temps de nous imprégner de cette vue magnifique qui continue de nous époustoufler tout au long du chemin. A quelques reprises nous croisons des fermiers très sympathiques, portant généralement des trucs super lourd sur leur dos (c’est le propre du fermier Chinois je pense, ils ne sortent jamais sans leur 300kg de bois/parpaing/briques/bidons, au choix), ou encore des femmes au long cheveux qui acceptent de poser avec nous.

Nous courrons presque, le dernier bus à Ping’An est censé partir à 16h, mais les vallées et les villages s’enchaînent sans que nous n’y parvenions, en plus nous nous perdons une nouvelle fois, hésitant à un embranchement, ce qui nous vaudra de retomber une nouvelle fois sur nos 2 français.

Les villages se ressemblent un peu tous, mais aucun ne manque de charme et il est sans doute dommage que nous n’ayons pas pris le temps d’y passer une nuit. En effet à 17h nous arrivons à l’entrée de Ping’An. Un peu plus touristique que les autres, il y a des auberges de jeunesse et dans l’une d’elle on nous informe que le dernier bus est sur le point de partir. Nous courrons donc pour traverser le village et rattrapons le bus qui avait démarré et sortait du parking.

Au moins nos efforts n’auront pas été vain, mais si je peux donner quelques conseils au lecteur qui décidera de ce rendre dans ces rizières ça sera d’y passer une nuit, de faire le trek reliant Dazhai à Ping’An en prenant son temps et peut être de préférer la période entre mai et octobre.

Toujours est-il que nous rentrons donc à Guilin à 20h30, retournons diner dans les petits restaurants conviviaux du centre et allons prendre un repos bien mérité à notre auberge.

 

Guilin c’est terminé, place à Yangshuo, où nous nous rendons en 1h30 de bus le lendemain matin (dimanche 1ier). Situé au sud de Guilin, toujours sur la rivière Li, Yangshuo présente un décor un peu similaire de pics karstiques mais au nombre et à la densité bien plus importante. L’inconvénient peut-être serait qu’elle ressemble plus à une colonie de backpackers qu’à une ville chinoise mais ici c’est ce qu’il y a autour de la ville qui vaut le détour, et franchement le détour est mérité. Et puis j’exagère un peu car même si il est plein de touristes dans notre genre, le centre est assez agréable avec la rue principale « West Street », quais-piétonne, longeant un grand étang avant de rejoindre la rivière Li, et bordée par une multitude de restaurants typiques, de boutiques de souvenirs, d’artisanats et pleine de vie. Bien entendu, les prix s’en ressentent et on n’a pu vraiment l’impression d’être paumé au fin fond de la Chine rurale.

Comme beaucoup d’auberges de jeunesse de Yangshuo, la notre, Showbiz Inn (nom traditionnel chinois vous l’aurez reconnu), est située dans le centre et est surmontée sur son toit d’un bar en terrasse donnant accès à une vue très sympa sur les pics alentours.

Mais il est trop tôt pour une bière assis sur les bancs d’un bar ! Sitôt nos sacs déposés, nous courrons louer de formidable vélos roses (sans aucun doute les moins chers de la ville, mais ils feront leur boulot sans problème) à un loueur situé tout près d’un restaurant traditionnel « Maque Donhald » où nous dégustons ce plat typique appelé « Hâm-Burghere ».

Il y a beaucoup de parcours très sympas à faire autour de la ville, passant au milieu des champs, le long des rivières et des pics karstiques, traversant une multitude de petits villages. La réceptionniste de notre auberge nous conseille et nous choisissons pour ce premier jour une boucle au sud-est de Yangshuo, passant notamment par les villages de Dutou, Liugong et Muqiao (non je n’ai pas de carte sous les yeux j’ai gardé ces noms en mémoire tout ce temps !!).

Les paysages sont véritablement impressionnants et s’enchainent au fur et à mesure de nos coups de pédales. Rizières ou autres cultures en avant-plan de ces chaînes de pics verdoyants, le tout sur fond d’un ciel bleu éclatant, nous tombons facilement sous le charme de cette région. Il ne faut pas hésiter à sortir de la route pour passer par des petits chemins faisant le tour des champs. C’est notamment sur l’un de ces chemins que nous croisons un fermier menant son buffle d’eau avec qui nous échangeons quelques amabilités (avec le fermier, pas le buffle), amabilités limitées du fait de la langue bien-sûr, n’allez pas attendre d’un fermier chinois à ce qu’il parle anglais… enfin il faudrait être américain pour s’attendre effectivement à une telle chose je pense). Il nous invite en rigolant à venir observer et caresser son buffle ce que nous faisons, sans peur et sans reproche !

Les villages que nous traversons ne semblent pas très riches, beaucoup de vieux véhicules, certains abandonnés à tout jamais, et de bâtiments dont la construction n’est pas achevée. Mais ce qui est surprenant c’est surtout le fait que ces constructions n’ont plus rien à voir avec ce que nous avions pu voir de la Chine rurale jusque là. Elles ont perdu leurs caractéristiques asiatiques et font penser à n’importe quelle construction basique en Europe de l’Est, notamment dans les Balkans.

Nous finissons notre boucle en fin d’après-midi, rendons les vélos, et allons assister au coucher du soleil derrière les innombrables pics depuis le toit de notre auberge avec une bière à la main. Ca passe plutôt très bien je vous assure. Nous y faisons la rencontre d’une française voyageant à travers la Chine par elle-même pendant quelques semaines. Elle part se coucher relativement tôt mais non sans que nous lui donnions rendez-vous le lendemain matin pour commencer la journée en vélo ensemble.

Pour le diner nous tombons sur une gentille dame vendant des espèce de galettes à la viande et aux légumes qu’elle prépare devant nous sur son stand d’une main de maître. C’est succulent et ça ne coûte presque rien. Du coup nous en prenons 3 chacun et nous nous baladons dans ce centre toujours très animé (bon ok ok, j’en ai peut-être pris 5, mais c’était bon, d’accord ?!) .

La journée du 02 Décembre est plutôt bien remplie. Nous la commençons en nous rendant en vélo jusqu’aux docks de Chaoyang à l’ouest de la ville. Nous quittons ici la française rencontrée la veille qui continue la balade en vélo alors que nous montons sur une jonque en bambou pour descendre la rivière Yulong. Pas de problème pour les vélos, le camion allant récupérer les jonques au point d’arrivée sert aussi à y descendre les vélos des touristes (n’est ce pas formidable ?).

La jonque, un long et étroit radeau en bambou sur lequel est fixé un banc à deux places, est dirigée et propulsée à la main par un chinois, généralement depuis l’arrière, en poussant sur le fond de la rivière à l’aide d’une longue tige en bois. Cette mini-croisière fut vraiment un moment sympa d’une part pour les paysages que nous observons depuis la rivière serpentant entre les pics et les champs, et d’autre part du fait de la convivialité entre les perchistes et les passagers des quelques autres jonques (3 ou 4) voyageant de concert avec la notre. Nous rigolons bien, nous prenant en photo mutuellement, nous dépassant successivement, faisant des signes, mais c’est surtout grâce à un phénomène que cela se transforme en véritable festival.

Ce phénomène n’est autre qu’une touriste chinoise complétement exubérante qui passe son temps à chanter, à danser et à demander à qu’on la prenne en photo sur sa jonque. Au début nous pensons qu’elle est accompagnée d’un ami à elle, vu qu’ils sont deux en plus du perchiste, mais nous comprenons rapidement qu’elle ne l’a engagé que pour avoir quelqu’un qui puisse la prendre en photo. Et ça des photos d’elle, il en prend, encore et encore, dans toute sorte de poses. Elle parle avec tout le monde, les perchistes de toutes les jonques, avec les autres voyageurs, avec nous également dans un anglais pas trop mauvais. Du coup je lui demande de chanter « Happy Birthday Greg » pour la vidéo d’anniversaire que je prépare pour mon frère, ce qu’elle fait de façon remarquable et toujours hilarante.

A plusieurs reprises la jonque doit passer des petits dénivelés aménagés au milieu de lignes de rochers, plongeant alors la proue sous l’eau à l’arrivée en bas. Il ne faut pas oublier de garder les pieds en l’air sous peine de se les faire tremper (ce qui bien entendu nous arriva la première fois). Dans certains cas un petit stand flottant est positionné en aval pour prendre en photo les jonques passant ces dénivelés et proposant ensuite de vendre les clichés aux touristes mais nous n’en prendront pas. Il faut tout de même faire vivre le commerce local, lorsque les jonques accostent de petits restaurants (flottants eux aussi) au milieu du parcours, nous prenons du maïs grillé, une bière, plus une autre que nous offrons à notre perchiste.

A l’arrivée nous échangeons quelques mots avec notre phénomène et apprenons que c’est la première fois qu’elle voyage, qu’elle sort de sa région et qu’elle compte bien en profiter et s’amuser autant que possible (de ce qu’on a pu en voir elle sait bien s’y prendre). Malheureusement nous n’aurons pas l’occasion de la recroiser à Yangshuo.

Nous observons les employés empiler des dizaines de jonques sur de tout petits camion pour les remonter en amont puis récupérons nos vélos pour rouler jusqu’à la Gold Water Cave, fameuse grotte située non loin.

Il y a plusieurs grottes à visiter potentiellement dans le coin, celle de Gold Water a l’avantage de proposer 3 parties : les impressionnantes salles remplies de stalactites, stalagmites et autres formations rocheuses absolument farfelues, les immenses bains de boue naturels sous une cavité de la grotte, puis les sources d’eau chaude, toujours naturelles. L’entrée est un peu chère (et nos fausses cartes d’étudiant ne fonctionneront pas) mais comme c’est le cas pour la plupart des attractions touristiques autour de Yangshuo, vous pouvez acheter des billets moins chers à des petites vieilles sur le bord de la route. Pour la grotte nous ne leur ferons pas confiance et sans doute à tort, car ça marchera très bien pour l’Arche de la Moon Hill où nous irons après. Mais n’anticipons pas trop et revenons à notre grotte. La visite des salles est sympa, même si je trouve que l’éclairage très colorés qu’ils y ont installé gâche un peu le truc. Cela reste assez impressionnant et la guide (obligatoire) est plutôt intéressante.

Mais le plus fun est sans conteste la partie bain de boue puis la relaxation dans les sources d’eau chaude. Au moment d’arriver au gigantesque bain de boue, un petit vestiaire est aménagé (n’oubliez pas votre maillot de bain) pour se changer. Au moment où nous y arrivons, il n’y a personne d’autre, il fait très sombre, j’avoue que grimper le monticule de pierre/terre et mettre pied là dedans n’est pas très rassurant… Je finis par y aller, ça glisse, c’est gelé, le fond est visqueux mais j’avance et finis par avoir de la boue jusqu’au genou. Et puis, hé bien, il faut y aller. A genoux je plonge et ressort transformé en homme-boue. Anaïs semble enfin rassurée sur le fait qu’aucune bête n’est tapie au fond de la boue attendant qu’un touriste soit assez fou pour s’aventurer sur son territoire pour le gober et le digérer. Nous sommes donc bientôt 2 monstres de boue, rejoins par des touristes chinois qui semblent plus habitués que nous à cette pratique du bain de boue au fond d’une grotte sordide. Après quelques plongeons supplémentaires, de la boue plein les yeux et la bouche nous décidons que c’est suffisant, sortons nous rincer à une douche (froide) aménagée près du vestiaire pour enfin nous jeter dans les sources d’eau chaude salvatrices et savourer une séance de relaxation bien méritée.

Un peu plus loin sur la même route que la grotte se situe la Moon Hill, colline de la lune, ou encore Yueliang Shan en chinois, appelée ainsi du faire de la gigantesque arche rocheuse située à son sommet. Cette fois donc nous suivons une petite vieille qui nous demande moitié prix et nous fait rentrer et rejoindre les marches menant au sommet de la colline par une entrée dérobée. La légalité du mode opératoire n’est pas exactement limpide mais bon qui sommes nous pour juger ?

La visite normalement se limite à atteindre le sommet de la colline et donc le pied de la formidable et gigantesque arche se situant là, mais nous avons la chance de croiser en montant deux touristes d’Europe de l’Est qui nous apprennent l’existence d’un passage praticable menant au sommet de l’arche (passage débutant juste derrière un panneau « Interdit », allez savoir pourquoi). La vue depuis le sommet de la colline est déjà très sympa, mais elle n’a rien à voir avec celle, à couper le souffle depuis le sommet de l’arche. De là-haut nous sommes assez haut pour surplomber la plupart des milliers de pics karstiques visibles de ce point de vue. Jusqu’à présent il ne nous avait pas été possible de nous rendre compte qu’il y en avait autant, c’est époustouflant. Si vous monter sur la Moon Hill, il vous faut impérativement trouver  ce passage. Il faut passer sous l’arche, descendre un peu le chemin de l’autre côté, puis vous verrez un panneau interdit sur votre gauche cachant un passage à travers les fourrés.

C’est donc ravis et fascinés que nous redescendons de notre perchoir et reprenons nos vélos pour rentrer. La route du retour est très agréable, le soleil est couchant, les couleurs sont magnifiques. En traversant le pont enjambant la rivière Li je demande à grand groupe de touristes chinois de crier Bon anniversaire en chinois pendant que je les filme, ce qu’ils font très sympathiquement.

A noter que durant ces quelques jours, et de façon générale durant nos 5 semaines en Chine, c’est en grande majorité des touristes chinois que nous croiserons. Il est clairement avéré que ces derniers voyagent énormément au sein de leur propre pays, qui a il est vrai plus les dimensions d’un continent.

Le soir nous donnons rendez-vous aux 2 français Romain et Amar rencontrés dans les rizières du dos du Dragon avec qui nous sommes restés en contact par email, et passons une soirée très sympa avec eux et 2 amis les accompagnant à boire des coups et jouer au billard. La serveuse au bar terrasse de notre hôtel avec qui nous avons sympathisé la veille est cependant trop timide pour se joindre à nous.

Le lendemain, mardi 03 décembre (anniversaire de mon cher frère) signe la fin de notre périple en Chine. Après plus de 5 semaines à en arpenter les contrées, de Pékin jusqu’à Shanghai en passant par la route de la soie et les portes du Tibet, nous prenons un bus de nuit pour la frontière Hongkongaise (oui je sais que Hong-Kong fait partie de la Chine, mais j’aime à les différencier pendant qu’on le peut encore).

Durant la journée, c’est plutôt calme : dernière visite de Yangshuo en flânant entre les nombreux étales du marché, écriture du blog, classement des photos, et commande de 5 ou 6 galettes à notre petite vendeuse avant de nous diriger vers le terminal où nous attend notre bus-couchette. On s’est dit cool un bus couchette, on va pouvoir dormir dans un bus pour une fois. Mais c’était sans nous rappeler que nous sommes dans un pays où la taille moyenne doit avoisiner les 1m60. Si on comptait pouvoir allonger nos jambes c’est rater, seule la position du fœtus sur le côté sera envisageable… C’est mieux que rien c’est vrai.

再见中国 - Zàijiàn zhōngguó !!

Dans Chine

Shanghai vs Xitang

Le 28/12/2014

Notre auberge à Shanghai se trouve au nord du quartier du Bund, cette fameuse promenade le long de la rivière Huangpu, face au quartier des affaires qui s’illumine de mille feux la nuit tombée. Une fois nos sacs posés nous prenons donc le temps d’y faire un tour avant de nous coucher. La fameuse Pearl Tower est bien là entourés des grands buildings parés d’écrans à LED projetant films publicitaires et autres animations en continu.

De notre coté, les immeubles bordant la promenade sont une véritable surprise. On se croirait presque de retour à Paris, tant l’architecture rappelle le style haussmannien et n’a en tout cas plus rien à voir avec ce à quoi nous avions été habitués jusqu’à présent en Chine et notamment à Pékin. Une église est là d’ailleurs, que son éclairage extérieur met très bien en valeur, entourée d’hôtels forts luxueux. De nombreuses personnes se baladent ce soir là, tranquillement, à nos côtés, mais le froid en a sans doute rebuté quelques uns. Ca ne tarde d’ailleurs pas à être notre cas et nous rentrons bientôt nous coucher.

Le lundi 18 novembre marque donc notre première journée à Shanghai où nous passerons pas mal de temps du fait du temps interminable que l’administration mettra à produire nos extensions de visa avec nos passeports de côté. Nous lançons donc les démarches de bon matin, apprenons qu’il faudra presque 9 jours calendaires et qu’un certificat de résidence de notre auberge est nécessaire… Fort heureusement l’employé accepte de mettre à disposition son téléphone pour que je contacte l’auberge et leur demande de nous faxer ces certificats, et là chose absolument improbable, ils s’en occupent avec succès dans les 5 minutes qui suivent ! C’est décidément une bien belle journée qui s’annonce, de bonne humeur nous décidons ainsi de rentrer à pied à travers le quartier des affaires (vous l’aurez deviné, c’est au fin fond de ce dernier que se trouve le bureau des visas). Grands buildings après grands buildings, surplombant les larges avenues au quadrillage parfait, nous finissons par arriver au pied de la Pearl Tower.

Dans les environs, pour faciliter la circulation des nombreux piétons, des énormes passerelles doublent les trottoirs en hauteur et passent au-dessus des avenues et des gigantesques carrefours. La vue sur la tour depuis ces passerelles, avec la vieille ville au loin en toile de fond, est particulièrement appréciable. Quel bonheur ça serait de monter au sommet de cette tour formée de boules et de tiges !! Ah mais mon bon monsieur il vous en coutera la somme de 220 Yuan par personne (30€ !!) ou bien si cela vous semble ridiculement trop pour un simple point de vue vous pouvez ne dépenser que 150Yuan pour aller au premier étage, mais là effectivement je n’en comprends pas vraiment l’intérêt. Nous passons donc notre chemin. Après avoir tenter de traverser la rivière par un tunnel-attraction également hors de prix, nous optons pour le métro (également en tunnel, mais sans attraction) qui ne nous coûtera que quelques yuans.

Nous consacrons l’après-midi à la visite du quartier de la concession française, ancien quartier résidentiel de la ville et notamment la petite enclave de Tianzifang, véritable ville dans la ville constituées de 3 rues parallèles liées entre-elles par un dédale de ruelles et de petits passages aux bâtiments d’architecture plus traditionnelle (en complet contraste de ceux, résidentiels rénovés, de la concession) dédiés à l’artisanat, à l’art et bien entendu à la vente de petits bibelots et souvenirs en tout genre aux nombreux touristes qui s’y pressent. Même si effectivement cet endroit, situé entre les rues  Taikang et Middle Juango, sent le piège à touriste à plein nez (il n’y a qu’à regarder le prix des cafés et restaurants), il est très agréable d’y flâner un petit moment.

C’est aussi l’occasion de passer faire un tour dans les halles au marché de la rue Taikang. A l’entrée on pourrait se croire revenu dans un marché français : salades, tomates, carottes, pommes de terre, choux, poissons, côtes de porc se partagent les étales. Mais en s’enfonçant un peu, des présences inhabituelles commencent à apparaître… Les vendeurs/vendeuses aussi sont remarquables. Ici une vieille sorcière sans doute âgée de 120 et quelques années et ne mesurant pas plus d’1,20m, vend des serpents entassés dans des bacs d’eau, des tortues à la carapace molle emprisonnées les unes sur les autres dans des filets, des œufs aux couleurs inattendues, des insectes et tout un tas de trucs innommables que je préfère oublier (en fait je préfère oublier que des gens sur Terre mangent ces trucs).

Nous rentrons ensuite tranquillement à pied en rejoignant le sud de la promenade du Bund, le long de la rivière Huangpu, et en la remontant jusqu’à notre hôtel. Le crépuscule est proche, les lumières sur le quartier des affaires de l’autre côté sont chaudes et agréables (même si une fine couche de pollution donne toujours cette impression de brouillard à laquelle nous sommes malheureusement maintenant habitués).

C’est durant cette marche que nous rencontrons un photographe français avec sa fille mettant à profit ce voyage pour compléter un projet photo en cours consistant à prendre des portraits d’inconnus en différentes places de notre chère planète. Ca n’a pas loupé, ma barbe et coupe de cheveux incongrues m’ont valu l’honneur de servir de modèle. La célébrité n’est pas loin, je le sens !!

 

Le soir après avoir diner dans un petit boui-boui servant ces délicieux (mais sempiternels) raviolis à la viande et soupes de pâtes, nous suivons les conseils de ce cher Lonely Planet et allons prendre un verre au bar d’une autre auberge de jeunesse, Captain Hostel, ayant une terrasse avec une belle vue sur la rivière et le quartier des affaires en face. C’est effectivement joli mais la bière est hors de prix et puis pour changer, nous sommes crevés et décidons donc de rentrer nous coucher. 

Le lendemain c’est au tour de la vieille ville de subir nos assauts et plus particulièrement les fameux jardins de Yuyuan.  Fondés en 1559 par la famille Pan, riches fonctionnaires de la dynastie Ming, ces jardins ont mis 18 ans à être établis. Bombardés durant la guerre de l’Opium en 1842, puis détruits par …humm… les français, en représailles aux attaques des rebelles Taiping, ils ont été parfaitement restaurés et sont absolument incontournables à Shanghai.

Ensemble de petites cours pavées, d’alcôves ombragées, de bassins, de ponts enjambant ces derniers, de rocailles, de kiosques, et bien entendu d’une grande diversité d’arbres, buissons, bambous, et fleurs, ces jardins entourent une multitude de pavillons, servant initialement d’habitation à la famille Pan, et dont l’architecture vous rappelle sans erreur possible que vous êtes en Chine (au cas où vous l’auriez oublié, ce qui est relativement peu probable c’est vrai, et si c’est effectivement le cas vous devriez peut être rester allongé dans votre chambre d’hôtel (voire même à l’hôpital) plutôt que de visiter ces jardins de toute manière).

Bref l’ensemble est tout de même vraiment sympa, il y a aussi plein de statues, notamment des dragons du folklore chinois absolument tops, et les bassins sont remplis de carpes chinoises très rigolotes. Elles sont énormes et d’un orange flamboyant, et apparemment prise d’une fringale telle qu’on en est à se demander si elles ne seraient pas capables de nous bouffer entièrement et en quelques instants si le malheur nous prenait de tomber à l’eau.

Je dois vous préciser aussi que la caissière à l’entrée des jardins était plus maligne que la moyenne et n’a absolument pas voulu croire que nos vieilles cartes Hosteling International étaient des cartes d’étudiant. Nous avons donc dû payer le plein tarif pour visiter les jardins. Sacré nom de non !

Nous nous baladons ensuite dans l’impressionnant bazar jouxtant les jardins puis à travers les étales de chaque côté des rues voisines. Il y a de tout et de rien, les prix sont ridicules mais on ne se laisse pas faire pour autant et nous nous amusons à négocier autant que possible. Anaïs a parfois un tel culot que je dois sortir du magasin pour ne pas exploser de rire. Cela dit les vendeurs sont plutôt sympas ici et prennent cela avec le sourire et beaucoup de bonne humeur.

 

Nous reprenons alors le métro pour revenir vers People’s square et le parc Renmin en centre ville, d’une part pour le visiter mais d’autre part pour aller déjeuner dans l’un des nombreux petits restaurants de la rue Nanjing (ou Fuzhou je ne sais plus bien).

Arrivés à proximité de la rue en question, 2 jeunes chinoises nous demandent de les prendre en photo avec leur appareil, ce que nous faisons avec diligence. Elles se mettent alors à nous parler dans un anglais parfait, nous demandant d’où nous venons, comment nous nous appelons puis rapidement ce que nous comptons faire là tout de suite.  Une fois préciser que nous nous apprêtions à aller manger, elles nous disent qu’à cette heure-ci les restaurants sont blindés et nous proposent d’aller boire un thé avec elles dans une maison de thé sympa et pas loin. Je m’empresse donc de leur dire d’accord, quoi de plus sympa que d’aller dans une maison de thé chinoise avec 2 chinoises pour guide ? Et nous voilà partis, elles marchent vite, et parlent constamment, l’une avec Anaïs et l’autre avec moi, sans interruption. De mon côté, ne réfléchissant pas beaucoup, je trouve tout cela absolument sympathique et plaisant (le fait que la petite chinoise me parlant soit fort jolie n’y est absolument pour rien, bien entendu), mais Anaïs a un peu plus de jugeote. Elle finit par parvenir à me rattraper à un passage clouté et à en placer une malgré la diarrhée verbale dont sont prises nos 2 chinoises. « Rappelle toi l’avertissement sur les arnaques à Shanghai que l’on a lu juste hier soir dans l’ascenseur de l’auberge, ça ne t’évoque rien ? » me dit-elle. Et là je sors enfin de l’hypnose dans laquelle j’étais et la lumière se fait. « Si des jeunes chinois parlant un anglais parfait vous propose de les suivre dans une maison de thé, c’est très probablement une arnaque, vous paierez votre thé plus de 2000Yuan »… Ah oui tiens… Maintenant que tu le dis :p Immédiatement je leur dis que nous avons changé d’avis et que nous préférons aller manger tout de suite. Leur comportement changea alors instantanément, agressivement elles nous reprochent de leur avoir fait perdre leur temps. Je leur dis alors en rigolant que si elles avaient effectivement l’intention d’aller boire un thé au moment où elles nous avaient rencontrés, elles pouvaient toujours y aller, et finis par un petit « Fuck off » qui fait du bien. Toujours est-il que sur ce coup là c’est bien Anaïs qui nous sauva  la mise, avec brio. Moi je m’étais fait avoir comme un bleu.

Ce qui est vraiment drôle c’est que pas plus tard qu’après le déjeuner, un autre groupe de jeunes chinois nous abordera de nouveau pour nous proposer de les accompagner dans une maison de thé. Ils ont quand même pris le temps de nous poser quelques questions avant (d’où nous venions, etc…) auxquelles nous avons répondu en attendant celle de la maison de thé. Lorsqu’elle arriva, nous explosons de rire tous les 2 en même temps. Ils n’ont pas insisté.

L’après-midi nous faisons un long trajet en métro pour rejoindre une espèce d’ancienne usine remisée en un ensemble de galeries d’art. Anaïs voulait y aller et vu ce qu’il s’était passé à midi, je pouvais difficilement placer un veto. Bon je crois tout de même qu’elle sera d’accord pour dire que ce n’était pas au top du top, même si le concept est assez original.

Nous rentrons vannés, prenons quelques plats et boissons dans le petit supermarché à côté de notre hôtel, et rentrons manger tout ça. 

Mercredi 20 novembre nous décidons d’aller visiter un des nombreux villages d’eau aux alentours de Shanghai. Nous optons pour Wuzhen, mis en avant par le Lonely Planet, et nous nous préparons à aller prendre le bus qui s’y rend quotidiennement près du stade à 9h00. En passant sur le chemin de la station de métro, nous nous arrêtons acheter notre petit déjeuner chez un vendeur de grosses boulettes de pain farcies à la viande en sauce. C’est délicieux et ça ne coûte presque rien. J’en prends un plein sac. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls, cela semble être habituel aux shanghaiens qui y font la queue, certains en costume cravate.

Ce que l’on avait pas prévu c’est que la sortie du métro au stade est à l’opposé du terminal de bus par rapport à ce dernier… Il ne nous reste que 5 ou 10 min avant 9h, c’est donc en sprint que nous faisons le tour et arrivant, juste avant 9h devant les guichets, en sueur peut-être, mais glorieux !..... Tout ça pour s’entendre dire qu’il y a effectivement un bus pour ce village tous les jours, SAUF le mercredi…. Oh joie… Ca faisait longtemps que nous n’avions pas eu la poisse, il fallait bien que ça revienne un jour. Mais tout n’est pas perdu, une espèce d’agence touristique est présente dans le terminal, et elle nous conseille sur d’autres villages d’eau tout aussi intéressants à voir dans les environs. Ca sera Xitang, qui a la double qualité d’être apparemment très joli et d’avoir un bus au départ dans 15min.

Vous l’aurez compris par l’appellation « village d’eau », Xitang fourmille de canaux plus ou moins large. Il s’agit d’un ancien village, très bien restauré, dont les petites maisons bordant les canaux ou les petites rues étroites et pavées, ont su garder leur caractère traditionnel en alliant des caractéristiques modernes d’aujourd’hui (enfin, relativement moderne hein, on est dans un petit village chinois après tout).

Certaines de ces maisons donnent directement sur les canaux par de ravissantes terrasses individuelles auxquelles les habitants accèdent avec leurs vieilles barges, d’autres sont séparées des cours d’eau par de petites allées généralement couvertes soit par des petits toit en bois reposant sur des piliers, soit par les balcons des maisons s’avançant au dessus de ces trottoirs. La perspective très ouverte sur le canal principale est absolument grandiose.

 

Tourisme oblige, les magasins pullulent, les petits restaurants, les étales, et les boutiques. Dès que nous voyions un vendeurs proposant des mets inhabituels et à l’apparence et l’odeur alléchante, nous nous laissons tenter. Une sorte de beignet fourré à une espèce de confiture sucrée mais non identifiée retiendra particulièrement notre attention et nous y reviendrons ensuite avant de partir.

Nous faisons un stop dans un spa à poissons, ces endroits où vous mettez vos pieds dans un aquarium plein de tout petits poissons qui viennent picorer vos peaux mortes. C’est assez marrant mais difficile de s’y relaxer tellement ça chatouille.

Le ticket d’entrée au village donne également accès à différents lieux remarquables comme d’anciennes demeures transformées en mini-musées. C’est particulièrement instructif sur le mode de vie à l’époque des grandes dynasties du 18ème. Pour faire simple, la vie semblait assez rustique voire spartiate à l’époque il faut bien le dire.

Le soir venu, les centaines de lanternes accrochées aux balcons des maisons bordant les canaux s’illuminent, transformant l’atmosphère du village. Cela dit, je me base sur les photos que nous verrons ensuite pour dire cela car nous ne resterons pas jusqu’à la nuit. Toute une journée à circuler dans ce petit village est largement suffisant et nous n’avons pas le courage d’attendre encore plusieurs heures pour y assister. Oui oui je sais ce n’est pas très glorieux mais c’est ainsi et nous reprenons donc le bus pour Shanghai.

Le soir, alors que nous nous reposons dans notre dortoir avant d’aller diner, un groupe conséquent d’étudiants chinois y fait irruption. Après un moment passé à observer la chambre ils nous disent qu’ils sont étudiants en français et qu’ils sont venus avec leur école à Shanghai pour rencontrer des français dans les auberges. Ils nous demandent alors si nous sommes français. Ce qui se passe ensuite est complètement surréaliste. Après notre confirmation, un grand « oooooooohhhh » émerveillé s’élève du groupe, ceux à l’arrière se bousculent et se mettent sur la pointe des pieds pour nous observer. Et puis…. Et bien c’est tout. Nous leur disons Bonjour en français, ce qui les fait rire, mais rien d’autre. Je leur demande alors s’ils ont des questions, mais cela ne semble pas être le cas car sur un timide au-revoir les voilà repartis. Nous ne les reverrons plus. Je dois dire que l’intérêt de leur voyage scolaire m’échappe encore…

La journée suivante servira plus ou moins à la relaxation et au repos (bien mérité si si !). Chacun d’entre nous vaquera à ce que bon lui semble. Je retournerai pour ma part faire un petit tour à la concession française, puis je me motiverai pour le Shanghai Museum. Mais la file d’attente devant ce dernier m’en dissuadera (j’ai bien conscience de vous décevoir une nouvelle fois après le départ avant la nuit au village de Xitang, mais que voulez-vous… C’est ainsi).

Je ne sais plus trop ce qu’a fait Anaïs, mais on peut sans doute dire sans prendre trop de risque que ça tourne autour du shopping.

Le soir nous nous lançons dans une partie de carte à l’auberge et faisons ainsi connaissance avec 2 françaises, dont j’ai absolument et irrémédiablement oublié les noms. Je me rappelle cependant qu’elles étaient infermières ce qui est vraiment très très intéressant, je vous l’accorde.

Je me rends compte qu’il n’y a pas beaucoup d’informations passionnantes dans ce dernier paragraphe. J’espère pour vous que je vais me ressaisir parce que sinon ça va devenir lassant. Mais vous pouvez toujours faire une pause ou même pour les plus intrépides, sauter une partie, je n’en saurais probablement jamais rien.

Toujours est-il que nous partons ensuite en soirée avec nos 2 infirmières, direction Hengshan road à l’ouest de la concession française où les bars et clubs sont foison. Comme nous sommes 4 et un peu flemmards sur ce coup là, c’est en taxi que nous nous y rendons et bien nous en pris car le chauffeur, jovial et parlant un anglais presque correct nous conseillera efficacement sur les bars sympas à essayer. Les boissons sont relativement chères à Shanghai mais cette fois cela ne nous arrête pas et la soirée bat son plein avec notamment l’un d’entre nous qui finira par danser debout sur le comptoir. C’est dans ces quartiers nocturnes que l’on s’aperçoit du grand nombre d’expatriés résidant et travaillant à Shanghai.

Allez, rassurez-vous les banalités sur le rien-foutisme à Shanghai prennent fin et les aventures reprennent : le vendredi 22 novembre nous prenons le train pour nous rendre à Tunxi, base de départ pour les excursions sur le Mont Huang Shan, sans doute l’une des plus belles montagnes de Chine.

Dans Chine

Les miroirs de Jiuzhaigou

Le 28/12/2014

Nous arrivons dans la petite ville de Langmusi le mardi 12 novembre au matin. Située aux pied de pics enneigés, entourée de plaines herbeuses et de forêts pointues, à l’intersection des régions de Gansu, Qinghai et Sichuan, elle nous plonge dans l’univers pittoresque du Tibet aussi surement que si nous nous trouvions au cœur du pays. Il s’y trouve non pas un mais deux monastères bouddhistes tibétains. Le plus grand, Kerti Gompa, se trouve coté Sichuan et héberge 700 moines. Le 2ème, Sertri Gompa, se trouve sur une colline côté Gansu mais en plus d’être payant il est beaucoup moins impressionnant. Du coup, fidèle à nos principes de parcimonie nous n’allons visiter que le premier.

Avant cela nous avons tout de même dû trouver un logement et en basse saison dans ce petit village reculé, ce ne fut pas chose aisée. Nous avons presque l’impression d’une ville fantôme, toutes les agences touristiques sont fermées et seulement un hôtel sur deux est ouvert… Celui que nous finissons par choisir s’avère être l’un des plus insalubres que nous aurons le bonheur de croiser en Chine, mais comment pourrait-on se plaindre alors qu’il y a un toit (en tôle), de la moquette (noire de crasse), 2 lits (aux draps suspects), des toilettes communes (marron de crasse cette fois, c’est multicolore au moins), du chauffage (radiateur mobile de la taille d’un grille-pain) et des douches (froides) ? J C’est bien plus qu’il nous en faut enfin ! Et puis ce n’est pas cher (il ne manquerait plus que ça, me direz-vous… C’est pas faux). On y fait la rencontre d’une chinoise sympa mais un peu lunatique en vacance avec sa fille de 5 ans. Elle nous propose d’aller déjeuner avec elle avant la visite des monastères, nous emmène dans un restaurant, s’assoit avec nous puis s’en va au bout de 2 minutes sans expliquer vraiment pourquoi et ne revient pas… Bon ba oui on peut manger tout seul aussi pas de problème vous savez… Elle ne semble même pas être de mèche avec le restaurateur, juste complètement à l’ouest à priori.

Nous partons ensuite à travers les petites rues bordées de neige où nous nous faufilons jusqu’aux bâtiments impressionnants de Kerti Kompa. On retrouve l’architecture typiquement tibétaine des temples que nous avions admiré à Xiahé, mais cette fois le reste de la ville fait plus penser à un petit village rural des montagnes alpines qu’à un centre urbain rempli de HLM abandonnés, ce qui est particulièrement agréable. On se balade quelques temps dans les rues  du monastère, croisons quelques moines sympas sur le chemin de prière faisant le tour, mais décidons de ne pas visiter l’intérieur des temples. Nous en avons beaucoup vu à Xiahé et préférons donc optimiser notre temps ici pour parcourir la nature alentour, également très réputée.

Nous nous dirigeons donc vers la gorge de Namo qui débute à l’est du village (un vieux moine rigolo nous en indique le chemin) par un étroit passage aux bords très escarpés au fond duquel coule une petite rivière. De chaque côté de la gorge plusieurs grottes percent les parois et de hauts pins culminent sans cacher complètement les hauts pics qui promettent des paysages fabuleux en second plan. Cette première partie est sacrée, les drapeaux de prière claquant au vent sont innombrables et certaines grottes servent clairement de lieu de méditation et de prière.

La gorge finit par s’ouvrir en une vallée serpentant entre des pics restant tout de même très rapprochés les uns des autres. Ceci fait que dès que l’on passe un virage on a envie d’aller jusqu’au suivant, pas très loin, pour voir ce qu’il y a derrière et qu’on ne s’arrête jamais de marcher jusqu’à la mort. Bon, on finira tout de même par faire demi-tour je vous rassure. C’est la neige qui aura raison de ma volonté, recouvrant complètement le chemin, haute jusqu’au genou et s’étendant à perte de vue jusqu’au premier col il semblait peu utile de persévérer surtout sans équipement étanche.

Mais cette balade vaut définitivement la peine. Attention tout de même, les guides tels que le Lonely Planet disent de s’arrêter à la grande prairie marquée par 3 grands cairns et même s’il est vrai que le panorama y est particulièrement splendide, il l’est encore plus un peu plus loin au pied de cette longue montée vers les cols dont je parlais il y a quelques lignes. Donc persévérez jusque là sérieusement !

En rentrant nous croisons sur le chemin de prière deux petites vieilles le parcourant en papotant. Nous prenons initialement l’une d’elles pour un homme du fait de son crane rasé mais il s’avère en fait que c’est une moine. Elles nous sourient en passant et nous échangeons 2-3 mots sur le guide que nous tenons à la main mais la barrière de la langue devient vite un obstacle embêtant. Dans la rue principale nous tombons de nouveau sur notre chinoise un peu fofolle qui nous double en taxi. Elle nous propose de nous emmener avec elle ce qui est gentil c’est vrai mais pas vraiment super utile puisque nous nous trouvons alors à 100m de notre hôtel. Lorsque nous la retrouvons sur le trottoir elle nous explique être allé dans un petit village à 3km de là et avoir assisté à une scène de cannibalisme, ou plutôt de nécrophagie. Un petit vieux récemment décédé aurait été découpé devant elle et le reste du village puis cuisiné et dévoré…. Mmmh mmmh oui oui oui tout à fait. Et la marmotte elle met les restes dans le papier alu ? En fait soit elle est tombé sur un village de psychopathes congénitaux, soit elle s’est un peu emmêlée les pinceaux avec la coutume tibétaine qui veut que les morts soient offerts aux animaux sauvages et donc laissés nus, potentiellement découpés au préalable, dans un endroit bien précis. On y assiste alors à un véritable festin pour les corbeaux (si tu nous lis au lieu de bosser au prochain tome George, elle est pour toi celle là) et autres charognards en tout genre.

Le soir, ville à moitié abandonnée oblige, nous parcourons sans succès les rues à la recherche d’un restaurant typiquement tibétain (dernier soir dans ces régions d’influence tibétaine) pour finalement revenir au petit boui-boui chinois à coté de notre hôtel. Il n’est pas trop mal hein, je dis pas, mais bon on mange ce qu’on va se taper tous les jours pendant encore 4 semaines donc on aurait pas été contre un petit sursis !

Après une formidable nuit dans notre hôtel pouilleux, nous sortons attendre le bus à 7h. Il fait encore nuit noire et la température est glaciale, du coup les autres passagers font un grand feu avec des cartons au milieu du trottoir, not a single fuck given J On ne se fait pas prier pour se mettre autour en tout cas.

Le bus tardant arriver nous décidons avec 8 autres touristes d’accepter l’offre d’un gentil monsieur nous proposant de nous emmener dans son van pour la modique somme de 30Yuan par personne (au lieu des 25 du bus).

Je m’aperçois que je ne vous ai toujours pas dit où nous nous rendons de si bon matin. C’est fâcheux et vous m’en voyiez contrit, votre impatience est palpable à travers l’espace-temps qui nous sépare en ce moment (enfin, en CES moments devrais-je dire, n’est ce pas ?). Mais bref revenons plutôt à notre histoire. Nous nous rendons tout simplement à Zoïgé au Sichuan, où nous prendrons ensuite un bus pour Songpan et de là un nouveau bus vers la réserve naturelle de Jiuzhaigou. Il était important que nous y arrivions le soir afin de pouvoir en commencer la visite dès le lendemain matin à l’ouverture. On a toutefois failli passer à côté de notre plan puisque le dernier bus passera devant l’entrée du parc et les nombreux hôtels voisins sans s’y arrêter.  Rien n’est écrit en anglais, nous ne sommes  donc pas complétement sûrs d’être au bon endroit et puis on se dit alors que si ça avait été là il se serait forcément arrêté. Mais km après km, inlassablement, ce damné bus continue sa route emportant avec lui nos espoirs d’une optimisation impeccable de notre temps dans la région. Enfin arrivés et arrêtés dans la grande ville suivante, à au moins 30km de ce que nous pensions être l’entrée de la réserve (avec justesse au final), on hésite sur la marche à suivre. Rester dormir ici ou prendre un taxi pour y retourner dès maintenant. Après toute une journée de voyage nous rageons de ce temps perdu qui aurait facilement pu être évité. Nous faisons donc un dernier essai sans y croire vraiment avant de baisser complètement les bras : un bus public se dirige dans la bonne direction mais comment un tel bus pourrait-il avoir un parcours de 30km sur des routes de montagne ?! Et bien si… Sa route passe devant la réserve et il ne coute que 5yuan ! Du coup j’arrête de pester contre l’univers (au grand soulagement d’Anaïs) et nous parvenons enfin à destination. Nous nous trouvons une bonne petite auberge de jeunesse près de l’entrée, faisons les courses pour le lendemain, dinons, et tentons de faire une lessive : au bout de 30 min rien n'a encore été lavé, car il faut en fait remplir le tambour manuellement via un tuyau d'arrosage avant de lancer le programme.... Ah ok! Bon mais du coup l'eau va rester froide non ? Enfin froide, je veux dire glaciale. Oui oui! Ca ne va rien laver du tout du coup et on va se retrouver avec des vêtements à moitié humides demain matin pour rien, c'est ça ? Voila, mais c'est toujours 5Yuan la machine s'il vous plait. Bref c'est pas la panacée mais nous finissons par y arriver (idem pour l'essorage, au bout d'un moment la machine chauffe alors s'arrête, il faut la relancer, etc...) étendons la "lessive" dans notre chambre à -5°C, essayons le wifi (sans succès)  et éteignons les lumières. Petit plus tout de même, les lits sont chauffants. Tel un siège auto, le matela chauffe doucement sous votre ventre c'est un véritable délice dans une chambre sans chauffage au milieu des montagnes chinoises.

Certes nous nous levons avant à l’aube, dans un froid mordant qui nous assaille dès les couvertures retirées mais c’est après une bonne nuit de sommeil et c’est vraiment ce qui compte étant donné la journée qui nous attend (même si nous n’en prenons pas encore toute la mesure à ce moment précis).

La réserve naturelle de Jiuzhaigou est un véritable bijou. Composée de 118 lacs à l’eau turquoise et absolument translucide, elle s’étire le long d’une rivière dont les embranchements  courent à travers 3 vallées (Zechawa, Shuzheng et Rize) et d’où s’élèvent de hauts pics enneigés à plus de 4000 d’altitude. Les forêts particulièrement denses par lesquelles passent la rivière sont partout sur les flancs des montagnes, et supposément abritent quelques pandas à l’état sauvage (que nous ne verrons malheureusement pas). L’endroit est étonnamment bien préservé pour la Chine et c’est tant mieux.

L’entrée du parc est par contre particulièrement chère (220 Y), et c’est sans compter le bus que l’on peut prendre pour parcourir les 30km de vallée séparant l’entrée du point le plus reculé du parc, la forêt vierge au pied du mont Ganzigongaii, (sans compter la 3ème branche du parc, 18km vers le « Long lake »). Ce bus n’est pas obligatoire  mais il va sans dire que pour visiter une grande partie du parc, il est indispensable. Un ticket hop-on / Hop-off coute 90Y et permet donc de monter et de descendre autant fois que l’on souhaite. Tout cela c’est bien beau mais complètement hors budget. D’autant plus que Bouddha n’est décidemment pas en notre faveur : les tarifs d’hiver commence à s’appliquer le 18/11, soit 4 jours plus tard seulement, diminuant le prix d’entrée à 80Y ! Mais nous avons plus d’un tour dans notre sac, et confortés par notre expérience de la fausse carte d’étudiant à Xi’An, nous renouvelons l’expérience pour avoir moitié prix. Cette fois la guichetière est plus difficile à convaincre (comment se fait-il qu’il n’y est pas de photo sur votre carte d’étudiant ? etc. etc.), mais sans nous démonter, à force de larmoyer et d’insister sur notre bonne foi (tout à fait légitime évidemment) nous finissons par obtenir nos entrées à moitié prix. Comme d’autres voyageurs rencontrés la veille nous ont dit qu’il n’y avait aucun contrôle dans les bus-navette mis à part à la première station à l’entrée du parc, nous ne prenons pas de billet et décidons de marcher jusqu’à que la fatigue où la montre nous commande de faire autrement. C’est parti pour une marche qui durera finalement 19 km ! Comme nous sommes les seuls à entreprendre cette visite à pied, les chemins nous appartiennent complètement.

Au bout de 5km le premier lac s’ouvre devant nous, Bonsai Shoals, petit mais tenant toutes ses promesses d’une eau turquoise presque surnaturelle. Ensuite les lacs s’enchainent les uns derrière les autres paisiblement, de plus en plus grand, tel que le Shu Zheng, resplendissant avec ses chutes en amont, de faible hauteur mais d’une largeur impressionnante.

 

Un peu plus haut, sur le flanc de montagne se situe un petit village tibétain, charmant mais perdant un peu de son attrait du fait qu’une majorité de ses bâtiments abritent des magasins de souvenirs pour touristes. Il y a dans cette vallée 9 villages (les autres plus reculés par rapport au tracé du parc doivent certainement avoir gardés leur authenticité mais nous restent du coup invisibles), d’où le nom du parc, Jiuzhaigou, signifiant « la vallée aux 9 villages ». Une légende dit également que c’est la déesse Semo, jalouse et en colère contre son amant Dage le dieu de la guerre, qui en cassant le miroir que ce dernier lui avait offert en fit tomber les morceaux sur Terre, 118 morceaux créant ainsi les 118 lacs de la vallée.

Au bout de 14 km de marche, nous arrivons à l’embranchement des vallées, où deux options s’offrent à nous : vers l’ouest et la forêt vierge, avec encore beaucoup de lacs sur le chemin, ou bien vers l’est et le Long Lake et la piscine aux 5 couleurs. Etant donné que nous voulons continuer à marcher la première option nous semble la plus indiquée et c’est donc vers l’ouest que nous nous dirigeons. Juste avant cela nous passons au pied des incroyables chutes de Promising Bright Bay s’étendant de nouveau sur une largeur spectaculaire et cette fois d’une hauteur non négligeable.

 

Le lac suivant l’embranchement, le lac miroir, porte bien son nom, un bleu impossible, reflétant parfaitement les immenses montagnes alentours. Mais l’endroit n’a pas fini de nous couper le souffle, un peu plus loin une nouvelle chute, la chute des Perles est superbe, avec un chemin en bois aménagé de façon à en surplomber une partie, et à passer au-dessus de la rivière s’étalant sur tout le flanc de montage pour arriver à la chute.

Après le lac Panda (où ne voyons pas de Panda, non…), et 19km de marche, nous décidons de tenter de prendre un bus pour nous emmener jusqu’au bout de la route au mont Ganzigongaii. Effectivement personne ne nous demande rien et nous roulons tranquillement jusqu’au point culminant de la vallée. C’est toutefois un peu décevant car la forêt vierge n’est pas accessible aux touristes et même si la vue sur le mont est bonne, elle n’est pas non plus particulièrement  transcendante. Il est sans doute préférable de faire l'autre branche de la vallée plutôt que de pousser jusque là sur celle-ci.

L’après-midi étant bien avancée nous reprenons un bus pour descendre, faisons quelques stops rapides pour admirer des paysages pas vus dans le sens inverse, puis reprenons la route. Nous décidons tout de même d’arrêter le bus 5km avant l’entrée du parc, et ce pour 2 raisons : d’une part il y a un petit temple tibétain sur un chemin partant vers l’est avant l’entrée du par cet nous voulons le visiter, et d’autre part Anaïs a peur que l’on se fasse contrôler à la sortie du bus en arrivant en bas. Mieux vaut être prudent c’est vrai,  la police chinoise n’est pas réputée pour son indulgence et sa demi-mesure. Mais bon…. 5km avant, on avait tout de même de la marge c’est tout ce que je dis… Juste avant le chemin menant au temple par exemple… Enfin passons, la marche c’est bon pour la santé ! Nous allons donc voir ce temple, dont la pointe dorée de son énorme chorten se laisse apercevoir au dessus des arbres avec les montagnes en arrière plan. Rien que pour cette vue cela valait le petit détour, et d’ailleurs presque seulement pour cette vue puisque le temple s’avère fermé et complétement désert.

 

Ceci clôture notre longue marche à travers Jiuzhaigou d’où nous sortons tranquillement alors que le soleil se couche. Avant de perdre toute motivation, nous faisons le km qui nous sépare de la gare routière pour aller acheter nos billets de bus du lendemain matin, puis les 1,5km jusqu’à notre auberge. C’est donc rapidement que nous dinons avant de nous écrouler au lit, exténués mais aussi enchantés par Jiuzhaigou (cela dit, nos vêtements étendus la veille au soir dans la chambre ne sont toujours pas secs Clin d'œil).

Ainsi de bon matin de ce vendredi 15 novembre, nous mettons le cap vers Chengdu, ville principale de cette région du Sichuan, où nous arrivons en début d’après-midi. Le bus nous dépose à proximité d’une station de métro qui nous emmène à proximité d’une auberge repérée dans le Lonely Planet, près des quais très animés de la Brocade river et du High Fly café. A peine sortis de la bouche de métro, les sangles de mon sac à dos principales, déjà rafistolées au Mexique et misent à rude épreuve depuis, lâchent pour de bon. C’est donc à bout de bras que je le porte jusqu’à l’auberge (ce qui d’ailleurs motivera notre décision d’y rester plutôt que d’aller en visiter d’autres, bon et puis également le petit patio intérieur et la table de ping-pong à disposition). Je dédis donc cet article à mon cher ancien manager Beijaflorien qui me vendît ce merveilleux sac. Pour les 2 mois de voyage restants, il ne me semblait peu judicieux budgétairement d’investir dans un nouveau sac, étant donné que je pouvais très bien le transporter dans la house d’avion en bandoulière. Non je ne me suis pas du tout fait mal au dos 30 fois durant les 2 mois qui ont suivi, c’était parfait !

Une fois installé dans notre auberge, nous décidons de prendre le reste de la journée pour vaquer à nos occupations favorites. Anaïs est donc allé faire les courses (la veinarde) et de mon côté, je rattrapais un peu de mon retard par rapport au blog.

Le soir nous rencontrons un anglais (Edward il me semble, mais rien n’est moins sûr), particulièrement sympa (oui ceci est surprenant) vivant et enseignant sa langue maternelle à Shanghai, avec qui nous rejoignons un groupe composé de quelques français et autres membres de pays européens, sur les quais de la Brocade pour quelques bières en plein air. Nous nous mettons ensuite en quête de la rue festive de Chengdu : bars, clubs, restaurants, petits bouis-bouis à brochettes s’y disputent l’espace et l’attention du visiteur nocturne. Un groupe de chinois très en forme, assis à une grande table extérieure prêt d’un stand de brochettes, où l’alcool avait du coulé à flot depuis un certain temps, nous invite à les rejoindre. L’ambiance est absolument improbable, à coups de Gambai ! les tournées de bière et de brochettes s’enchaînent et les discussions anglo-chinoise se font de plus en plus facilement et joyeusement. Comme nous l’avions déjà remarqué à plusieurs reprises, les chinois sont très généreux quand il s’agit de boire et prennent très à cœur de partager leurs cigarettes dès qu’ils en allument une. Petit à petit notre groupe se décompose, certains partent vers des bars, d’autres vers des clubs, Edward finit par en rejoindre certains. De notre côté nous restons avec nos amis chinois jusqu’à leur départ puis rentrons nous coucher.

Notre auberge propose plusieurs excursions vers les attractions principales de Chengdu et de ses alentours mais semble prendre une bonne marge par rapport au coût effectif du transport et des entrées éventuelles. Il vaut donc bien mieux se débrouiller par soit même pour se rendre à ses différents endroits.  La veille nous avions également pris un peu de temps pour organiser nos prochaines journées, et notamment notre long voyage vers Shanghai où nous souhaitons arriver en début de semaine pour faire nos prolongations de visas, et ceci en perdant le moins de temps possible (si 5 jours ouvrés suffisent). Le train Chengdu-Shanghai prenant environ 30h il nous faut donc partir en fin d’après-midi samedi pour arriver dimanche soir. Etant donné que les chinois sont de grands malades, plus d’1 milliards et toujours en vadrouille, ce genre de trajet abominablement long (insupportable pour le commun des mortels), est pris d’assaut tous les jours et les places couchette premier prix sont donc toutes réservées plusieurs jours à l’avance. Les classes supérieures sont hors de prix, nous nous rabattons vers les places assises avec une anticipation pour ce voyage qui promet d’être particulièrement agréable.  Mais attendez nous ne sommes tout de même pas venus à Chengdu pour rien,  notre sens inné de l’organisation nous donne le temps de nous rendre au parc zoologique des grands pandas. Un bus public à 1 ou 2 yuan nous y emmène très facilement (vraiment pas besoin de payer d’excursion). Nous tentons d’obtenir le prix étudiant avec nos fabuleuses cartes contrefaites (avec une habilité remarquable), mais cette fois ce sont seulement les étudiants chinois qui ont droit à la réduction. Nos talents en contrefaçon et en maquillage sont battus, nous payons plein tarif.

C’est sûr que cela aurait bien de pouvoir les observer en liberté mais vu qu’il n’en reste qu’environ mille à l’état sauvage c’est fortement compromis et le parc de Chengdu fait une substitution parfaitement honorable. Les enclos à l’extérieur sont nombreux, variés,  et espacés. Les animaux y semblent à l’aise pour dormir, jouer (mais pas trop parce que c’est épuisant) et passer plusieurs heures à ingérer leurs 40kg de bambous quotidien.

Ces animaux adorables, branche distante de la famille des ours et vieux de plus de 8 millions d’années, ont survécu au profond bouleversement climatique de la période glacière en changeant leurs habitudes alimentaires, passant d’un régime carnivore à un régime bambouhivore. Leur système digestif n’étant pas du tout fait pour assimiler ces plantes, c’est pour cette raison qu’il leur faut en ingérer plus de 40kg par jour pour se sustenter. En plus d’avoir la libido d’une nonne effarouchée, les pandas sont des partenaires exigeants et ne se reproduiront qu’avec un congénère leur plaisant physiquement (rien à faire de la beauté intérieure, de la personnalité de l’autre, c’est tout bonnement écœurant, je ne vous le fais pas dire !). Cela explique donc leur faible nombre mais on se demande surtout comment ils ont tenu 8M d’années.

Toutes ces considérations ne nous empêchent pas de nous extasier devant ces animaux fabuleux, par groupes de 2, 3 ou 4, ou même en gros solitaire, leur perpétuel air pataud et maladroit est très amusant. Nous tombons ensuite sur 3 petits séparés quelques temps de leurs mères pour une raison ou une autre, pas encore très à l’aise dans leurs mouvements mais pas peu joueur pour autant.

L’un d’eux se met subitement à geindre de façon touchante, toujours à moitié dans son sommeil ce qui finit par faire accourir une employée (dont je pense à ce moment précis tout le monde enviait le travail) qui le prend dans se bras, le caresse et le berce pour le réconforter.

Nous finissons notre visite par les 2 enclos des petits pandas rouges, à mon avis les animaux les plus adorables au monde (même si à un moment l’un d’eux se fait pourrir par 2 ou 3 autres et à moitié exclure du groupe,…On se serait cru dans une cour de collège). Un musée vaut également le détour, nous y apprenons quelques infos intéressantes dont j’ai parlées plus haut et voyons un documentaire sur les tentatives de reproduction naturelles qui sont faites dans le parc, complétées en majorité par des inséminations artificielles.

De retour à l’auberge nous nous mettons en route pour la gare et nous nous préparons psychologiquement pour le voyage interminable qui nous attend.

30h de voyage au milieu d’une véritable cour des miracles chinoise, entassés à 3 par banquette à dossier parfaitement droit. C’est évident que ce fut pas le meilleur moment de notre périple, mais pas non plus aussi déplaisant qu’on aurait pu s’y attendre. Une certaine bonne humeur règne dans ces wagons surpeuplés et même si nous ne parvenons qu’à dormir quelques heures, le temps passe plutôt vite. Il me semble que c’est durant ce trajet qu’un monsieur se mit à chanter de très belles chansons chinoise à la manière d’un ténor d’opéra. 1 ou 2 personnes successivement se joignent à lui spontanément, mettant tout le wagon sous le charme. A chaque fin de chanson les applaudissements pleuvent et les remerciements répétés du fameux chanteur « shéshé, shéshé » se font entendre, ce qui ne cessent de m’amuser.

Après donc une dizaine de chansons, 4 repas à base de soupes de nouille, 200 pages de livre lus, quelques épisodes de Shameless visionnés, 2 ou 3 bracelets tressés, 20 tentatives d’endormissement avortées et des kilomètres de paysage observés, nous arrivons enfin dans la grande ville de Shanghai, dimanche soir, où notre auberge, réservée sur internet la veille, nous attend à bras (et surtout lits) ouverts Sourire

Dans Chine

Xi'An et Xiahé sont dans une jonque

Le 18/01/2014

C’est le lundi 3 novembre que nous arrivons à Xi’An, ville fortifiée de la province de Shaanxi, marquant le début (ou la fin, ça dépend dans quel sens on regarde) de la célèbre route de la soie. Cette ville et ses environs fourmillent de lieux historiques, elle est incontournable lors de tout voyage en Chine qui se respecte. Les remparts de la vieille ville forment un carré parfait, il est possible d’y grimper et d’en faire le tour en vélo (ou à pied, mais du coup c’est long). Mais n’imaginez pas pouvoir yvous y rendre sans ouvrir votre bourse au préalable, comme absolument TOUTE activité en Chine, c’est payant et pas donné (finalement on n’y est pas allé, mais ce n’est pas qu’on soit radin c’est surtout que Carole était toujours avec nous et qu’elle l’avait déjà fait cette bougresse !).

Après avoir déposé nos sacs dans un hotel vraiment sympa juste à coté de la sortie sud de la vieille ville (Shuyuan youth hostel), nous nous aventurons à la découverte du quartier musulman. Ca aussi Carole l’a déjà visité, mais bon il s’y trouve un grand nombre de petites boutiques, d’étales et autres vendeurs de rue, donc étonnament cela ne la dérange pas d’y retourner ;) Pour ma part ça me lasse assez vite et je fais donc cission pour partir de mon coté voir la Grande Pagode de l’Oie Sauvage au sud de la ville. Celle-ci, d’une impressionnante hauteur et richement ornementée, fut construite en 652 AD pour abriter des textes bouddhites sacrés (Sustras) par le moine Xuan Zang, ramenés d’Inde et qu’il passa 19 années de sa vie à traduire avec une équipe de linguistes. Le réseau de bus de Xi’an, comme dans beaucoup de ville en Chine d’ailleurs, est extrèmement développé. Il doit y avoir plusieurs centaines de lignes, et pour chacune d’elles les bus s’enchaînent à peu près toutes les 5 minutes, voire moins sur certaines lignes (nous voyons des bus s’enchaîner toutes les 30 secondes environ…). C’est juste complètement fou ! Mais bon, c’est vrai qu’ils sont beaucoup ces chinois. Bref du coup il est très facile de circuler en transport en commun, pas besoin de dépenser plus en taxi.

Le lendemain nous partons à la conquête du mont Hua Shan, l’une des cing montagne sacrée du Taoisme. La légende veut que des hermits taoistes de plus de 500 ans y vivaient, ne subsistant que d’épine de pin et d’herbes sauvages. Pour s’y rendre il suffit de prendre un bus à la gare pour 22Y, qui couvre les 130km en 2h. Si vous comptez faire l’A-R dans la journée, partez très tôt afin d’avoir le temps de faire autre chose que monter et redescendre. Pour notre part nous comptons dormir au sommet et assisiter au lever du soleil depuis le pic Est. On a tous en tête les dessins de montages chinoises que l’on voit sur les vieilles tapisseries, les vases etc… Un assemblage de pics presques verticaux, de couleur claire, et surmontés et parsemés par des groupes d’arbres verts et tarabiscotés, et s’élevant au-dessus d’une mer de brume bleutée. Et bien c’est exactement ça. Du coup l’ascension n’est pas de tout repos, les chemins ne font pas beaucoup de détours et sont donc très raides  la plupart du temps. Au mont Hua Shan il y a 2 chemins possibles (ce qui permet de varier pour la montée puis pour la descente) : coté Est, où se trouve le fameux chemin des soldats (et le téléphérique pour les riches feignants), et coté ouest. Le chemin des soldats est plus court mais bien plus abruptes et 2 sections de 50m sont pour ainsi dire verticales, marches très étroites taillées dans la roche avec une chaîne courant sur le coté pour se tenir (et ainsi ne pas mourir). Mais c’est finalement décevant puisque aujourd’hui ces grandes sections verticales sont fermées et des escaliers normaux permettent de les contourner. C’est pour descendre que nous emprunterons ce chemin qui n’est tout de même pas de tout repos puisqu’il n’est constitué QUE de marches. Et descendre des marches abruptes pendant 3h je peux vous assurer que ça vous flingue les genoux et les mollets bien comme il faut.

Pour l’ascension nous prenons donc le chemin de l’ouest partant du village Hua Shan. Au départ de ce dernier nous faisons la rencontre de 3 suédois avec qui nous marcherons jusqu’au lendemain (désolé j’ai complètement oublié les noms… hmmm… pas très grave, ils ne liront vraisemblablement pas ces lignes vu les 2 mois que j’ai mises à les écrire). Le chemin de l’ouest est moins abrutpes, en tout cas au début puisqu’il commence par 4km de chemin de pierres pavées serpentant sur les contre-forts du mont, mais la dernière partie passe tout de même par plusieurs escaliers taillés dans la roche quasiment verticaux. C’est fatiguant mais on relativise lorsqu’on voit les vieux chinois portant des centaines de kilos de provision en tout genre sur leurs épaules, pas après pas, vers les restaurants et hotels aux sommets des 5 pics. Cela doit coûter bien moins cher à ces derniers de faire monter leurs provision à dos d’homme plutôt que par le téléphérique… En gérant bien son stock (parce que bon du coup faut pas avoir un besoin urgent de margarine ou de café), pourquoi s’embêter à payer plus c’est sûr.

Le mont Hua Shan est en effet constitué de 5 pics : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre. L’ascension se fait sur le pic nord, depuis lequel il est ensuite possible de passer de pic en pic (sans avoir à redescendre dans la vallée, Dieu merci). Nous arrivons sur le pic nord après 3h de marche, en milieu d’après-midi. La vue est epoustouflante, d’une part sur les nombreux monts aux alentours qui percent la brume tout autour de Hua Shan et d’autre part sur les 4 autres pics, fanstastiques et majestueux avec leurs arêtes abruptes, leurs rochers imposants, les buissons survivant dans les failles de leurs paroies et les forêts aux arbres tordus s’étalant sur leurs sommets. C’est d’ailleurs une gigantesque arrête abrupte qu’il faut emprunter pour rejoindre les autres pics. C’est impressionnant mais sans doute pas autant qu’il y a quelques dizaines d’années. Aujourd’hui des marches y sont taillées alors qu’avant les visiteurs devaient la passer à quatre pattes… Ca laisse rêveur. Depuis le pic central nous nous dirigeons avec Carole et nos amis suédois vers le pic Est où nous comptons passer la nuit, afin d’être en position pour le lever du soleil. Ici le chemin passe soit par des escaliers, soit par une section verticale (et même avec un léger surplomb) taillée dans la roche, type chemin du soldat, sur une quinzaine de mètres. Evidemment nous l’empruntons et finalement c’est heureux de ne pas avoir à monter ce genre de passage sur plus de 50m ;) Partout sur les barrières en chaîne des milliers et milliers de cadenas à prière avec de petits foulards rouges sont attachés et fermés par les locaux et les touristes espérant ainsi voir leurs vœux se réaliser. Les prix des hotels sur les différents pics sont assez exhorbitants, 200Y pour la plupart, mais nous finissons par en trouver un bien pourri qui nous offre gracieusement un lit dans un dortoir de 16 non chauffé pour seulement 100Y :p 

La nuit finit par tomber et la température ne tarde pas à la suivre. Nous faisons donc un rapide festin de nos soupes de nouilles apportées en haut à la sueur de nos fronts et allons nous coucher relativement tôt (pas grand chose d’autre à faire dans la nuit froide et en plus il va falloir se lever tôt pour le lever de soleil). Le dortoir ne tarde pas à être envahi de touristes chinois reprenant ainsi la majorité sur l’Europe que nous représentions vaillamment à 6. Le matin, pas de surprise, la température est toujours glaciale. Ce n’est donc pas très amusant d’attendre que ce fichu soleil daigne se montrer, mais au final le spectacle en vaut la chandelle et c’est sous les applaudissements des nombreux touristes se trouvant sur les bords du pic est que celui-ci apparaît enfin. Nous finissons ensuite notre tour des pics du Hua Shan : sud, ouest puis de nouveau le pic nord pour entamer la descente par le chemin du soldat. Au pied de ce coté de la montagne il faut aussi prendre une navette pour rejoindre le parking où arrivent et partent les bus pour Xi’An, mais cette fois, allez savoir pourquoi, elle est payante et aussi chère que le bus pour Xi’An. Vu le prix d’entrée pour le mont, ça fait un tout petit peu chier finalement mais bon ce n’est pas la première fois ni la dernière que le nombre de choses payantes en Chine nous laissera pantois.

 Après être revenu sur Xi’An et avoir pris une bonne nuit de sommeil (au chaud), nous décidons d’aller visiter le tombeau de l’Empereur Jingdi. Pour cela nous suivons les indications (jamais erronnées comme nous le savons bien) du Lonely Planet. Ils nous disent de prendre le bus 4 depuis le mur nord de la vieille ville jusqu’à une proche banlieue, puis de prendre un autre bus 4… Déjà c’est suspect, soit dans la tête de l’auteur il n’y a que des bus 4 à Xi’An, soit il y a une faute de frappe, soit le réseau de bus de Xi’An n’est pas très pratique à suivre. Etonnament donc le bus 4 ne viendra jamais mais après renseignement pris auprès d’un passant, nous trouvons le bon bus. A l’embranchement pour le second bus nous demandons donc de nouveau à une passante. Celle-ci, parlant un anglais impeccable, nous propose de l’accompagner chez son frère travaillant à proximité pour qu’elle regarde sur internet. Une fois dans la boutique de son frère cela devient du grand n’importe quoi. Ils nous offrent du thé, des cigarettes, puis son frère nous dit qu’il n’y a pas de bus pour se rendre au tombeau. Il propose de nous prêter sa voiture pour y aller…  WTF ? Je lui dis que je ne suis pas sûr d’avoir le droit de conduire sa voiture mais que s’il m’indique le chemin, pourquoi pas. On nage tout de même en plein délire. Mais il change d’avis et nous propose finalement de nous emmener et de venir ensuite nous chercher… Heuuu OK mec, mais bon nous si tu nous indique juste quel bus prendre ça nous va tu sais. La fille, Ruby, nous propose alors de venir avec nous et de nous servir de guide si on lui paye son billet d’entrée. Nous acceptons donc et partons avec elle, son frère et une amie à eux pour le tombeau. Son frère repart, nous payons le billet de Ruby, son amie paye le sien (on est un peu dég car à quelques jours près on passait en basse-saison et le prix chutait de moitié) et nous nous dirigeons vers l’entrée. Toutefois juste avant d’entrer nous apercevons un bus 4 arriver sur le parking… Il existe donc bel et bien ! Tant pis, la situation est plus amusante ainsi, avec cette famille bizarrement gentille.

L’intérêt principal du tombeau de Jingdi réside dans les 21 fosses étroites, excavées, où se trouvent plus de 50 000 petites figurines en terre-cuite représantant toutes sortes d’éléments à la fois de la vie militaire, mais surtout de la vie quotidienne : des centaines d’animaux de ferme, des chariots, des gens de la cour, des ustensils de cuisisne etc… L’empereur entendait ainsi continuer sa vie dans l’au-delà sans changement, comme si de rien n’était. Les fosses (à priori la majorité n’est pas encore excavée) sont positionnées telles les rayons d’un soleil autour d’une colline, le tout était entouré par un mur d’enceinte dont une toute petite partie subsiste, restaurée mais en mauvais état. Les fosses sont aujourd’hui situé très profondemment dans la terre, le musée donnant accès à 21 d’entre elles est donc sous-terrain, c’est assez marrant et plutôt bien amménagé. Nous nous baladons ensuite dans les forêts avoisinantes. Celles-ci nous semblent banales mais Ruby nous dit que ces arbres aux feuilles jaunies par l’automne sont particuliers (pour une raison qui nous échappe finalement). Mais elle doit dire vrai car tout plein de chinois s’y promènent et posent de longues minutes pour des photos dans des positions absolument grotesques. Mais bon, on le savait les chinois raffolent des photos et Ruby ne fait pas exeption. Dès notre entrée dans la forêt elle et sa pote nous demandent de les prendre en photo. Elles se mettent alors à enlacer les troncs, à se courber, à se balacer tout en faisant des têtes bizarres sur des dizaines de photos. J’ai beaucoup de mal à ne pas éclater de rire…

Le retour vers Xi’An est encore plus surréaliste que l’aller. Ruby nous dit que finalement son frère ne pourra pas venir nous chercher, mais que comme il y a effectivement un bus ce n’est pas gênant… Ba voyons. Le problème c’est qu’il n’y a qu’un bus par heure et que ça doit être le seul de toute la Chine qui n’accepte pas plus de passagers qu’il n’y a de sièges… Et vu le monde devant il est clair que nous n’aurons pas les 2 suivants.  On commence légèrement à désespérer lorsque Ruby repère un petit groupe partant à pied dans une autre direction. Il s’avère qu’un chinois connaît un chemin menant à un village à 10 minutes de là d’où nous pouvons prendre un autre bus. Nous les suivons donc à travers la rase campagne et même si cela nous prend bien plus de 10 minutes nous passons un moment juste complètement improbable. Le Chinois que nous suivons est complètement rond ! Il chante, crie des monologues, tente de nous parler sans se soucier que nous ne comprenons pas un traitre mot de ce qu’il peut bien racconter, pose avec nous et les autres chinois nous accompagnant sur des dizaines de photos et vidéos. Ruby nous apprend que c’est un ancien avocat qui n’exerce plus (vu son état en milieu d’après-midi c’est sans doute mieux ainsi). Le chemin s’éternise un peu et je commence à douter que notre guide sache où il se trouve (ou même qui il est) lorsque finalement une bonne âme s’arrête avec son van et nous emmène jusqu’à l’arrêt de bus un peu plus loin. L’odeur de liqueur émanant de notre ami est insoutenable mais c’est toujours aussi drôle. Dans le bus ensuite, c’est un festival ! En plus de l’attraction principale imbibée qui continue ses extravagances, nous en constituons une aussi étant donné que les personnes dans le bus n’ont jamais dû voir le moindre touriste sur cette ligne. Presque tout le monde participe, les photos pleuvent dans tous les sens, les tentatives de communication également. Extraordinaire ! Enfin le bus arrive près d’une station de métro pouvant nous ramener dans le centre de Xi’An, il est temps, la mort dans l’âme de dire au-revoir à tout nos amis, dont Ruby et de rentrer à notre hotel. Le soir nous prenons un dernier verre avec Carole dans le bar très animé de l’hotel pour fêter son départ. Carole, au grand désespoir d’Anaïs, retourne à Pékin pour prendre son avion vers Paris le lendemain matin.

Après ce déchirant départ le vendredi 7 novembre (tous les nantais sont enfin rentrés !:p), Anaïs et moi mettons le cap vers le site de l’Armée des guerriers en terre-cuite, Terracotta. Cet incroyable endroit héberge l’un des plus impressionnant aperçu de la Chine antique. Environ 6000 guerriers en terre-cuite, grandeur nature s’il vous plait et tous différents les uns des autres, ont monté la garde sous terre sur l’âme de leur empereur, Qin Shi Huang, unificateur de la Chine, pendant plus de 2 millénaires !! Apparemment celui-ci entendait ainsi continuer son règne dans l’au-delà. Règne qui fut, en tout cas dans le monde des vivants, remplis d’accomplissements importants : création d’un gouvernement centralisé qui servira de modèle pour toutes les dynasties à venir, standardisation des mesures, de l’écriture, et de la monnaie, construction de presque 7000km de route et conquête de 7 royaumes principaux, le tout avant d’avoir 40 ans. Bon apparemment c’était aussi un peu un tyran fanatique qui aurait fait enterré vivant 460 érudits qui auraient osé le critiquer. Oui il était assez sensible à la critique, voilà c’est tout. Pas de quoi en faire une histoire, il suffit de le savoir et puis on garde son avis pour soit. Même si c’est vrai que l’idée de construire 6000 bonhommes en terre-cuite n’a pas dû faire l’unanimité tout de suite, ce n’était pas la pire non plus. Il aurait pu décider de construire un mur de 7000km dans la montagne comme ses successeurs. Alors hein ?! Et puis le gars il a bossé quand même, peut être qu’il la mérite son armée. Bande d’ingrats ! J’en finis avec l’Histoire pour vous dire que le site a été découvert en 1974 par des paysans qui creusaient un puit. Pas d’eau du coup, mais bonne journée quand même.

L’entrée du site est franchement honteux pour la Chine : 150 yuan, soit presque 20 euros. Mais une guide nous proposant ses services nous donne une idée. Elle nous dit qu’elle coute 180yuan mais qu’en montrant nos permis de conduire français aux guichets elle peut les faire passer pour des cartes étudiants et nous avoir ainsi moitié-prix. On ne prendra pas la guide, mais son idée oui héhéhéééééééé ! Et ça marche comme sur des roulettes, entrée à 75 yuan SVP !

Le site comprend 3 fosses et un petit musée. Il vaut mieux commencer par la n°3, puis la n°2 et finir par la plus grande, la n°1, sinon vous risquez d’être déçus par les n°2 et 3, bien moins impressionnantes. La n°3 est la plus petite, elle ne comprend que 72 guerriers et chevaux. Il est pensé qu’il s’agit des quartiers généraux avec les principaux chefs d’armée. Elle est petite certe, mais du coup on voit les statues de près. Le détail des visages et des habits est véritablement bluffant. La n° 2 est immense (censée contenir 1300 statues) mais la très grande majorité de la fosse n’est pas excavée. Il est cependant intéressant de voir le bois fossilisé des poutres soutenant le plafond effondré en lignes régulières sur le contenu des salles, encore remplies de terre aujourd’hui. On observe aussi le travail d’excavation, beaucoup de statues sont brisées en de nombreux morceaux à moitié ensevelis ici et là. L’assemblage doit prendre un temps fou. Ceci nous est confirmé dans l’impressionnant fosse n°1. Absolument gigantesque, contenant plus de 6000 guerriers, dont une bonne moitiée excavée, elle abrite aussi le lieux de travail des archéologues. De nombreux puzzles 3D de statues y sont en cours. Sur la moitié excavée et restaurée de la fosse, les centaines et centaines de statues sont alignées dans un ordre impressionnant et sur des longueurs interminables. D’en haut on a vraiment l’impression d’être à la place d’un empereur de la Chine antique face à son armée prête à partir au combat. C’est saisissant et tout comme pour la Muraille de Chine (dans un degrè moindre, certes), la quantité de travail que tout cela représente est simplement exténuante.

Après une rapide visite du musée, où sont notamment exposés deux magnifiques carrosses (et chevaux) en or qui se trouvaient également dans les fosses, nous retournons à Xi’An et embarquons dans un train de nuit ves l’est, Langhzou dans la province de Gansu. A notre arrivée au petit matin nous prenons immédiatement un bus pour la petite ville tibétaine de Xiahé, située en bordure du Qinghai voisin, dernière région historiquement chinoise avant le Tibet (Houlalala engagement politique de Spin The World pour un Tibet libre !!). C’est à Xiahé, jolie petite ville au milieu d’une vallée montagneuse, que se trouve l’un des 6 principaux monastère tibétains, le monastère de Labrabg. Il s’agit de la ville tibétaine principale en dehors du-dit Tibet. Du coup si comme nous vous ne pouvez pas aller au Tibet (c’est faisable mais il faut partir en groupe organisé et guidé pour un budget minimum de 120$ par jour, dépense malheureusement non envisageable pour nous), c’est un excellent compromis.

Nous en sommes repartis 3 jours plus tard, le mardi 11 novembre et y avons passé un moment incroyable avec les locaux. Mais commençons par le commencement : le déjeuner du samedi 8 pour lequel nous nous précipitons vers un restaurant tibétain avec une belle vue sur le monastère pour gouter les spécialités locales : momos et thé au beurre de yak. Les momos sont des sortes de raviolis chinois, fris ou à la vapeur, généralement à base de viande de yak (mais pas seulement, loin de là), et le thé au beurre de yak, et bien c’est exactement ça, comme dans 7 ans au Tibet. C’est bon mais ça sent assez fort, c’est indéniable.

Le monsatère est en fait une véritable ville. La plus grande partie est occupée par les habitations des moines (4000 durant son heure de gloire, 1200 aujourd’hui), le reste étant constitués de temples, salles de prière, chörtens, chapelles dans différents bâtiments au style tibétain bien reconnaissable. Le tout est relié par un réseau labyrinthique de petites rues de terre dans lequel on peut se balader librement et croiser ainsi les moines vaquant à leurs occupations, dont les enfants-moines à la vocation précoce jouant comme tout autre gosse de leur âge. En nous baladant nous faisons la rencontre de Dorjee, un jeune tibétain faisant ses études à Lhassa et originaire de Xiahé. En visite dans sa famille avec 4 amis de Lhassa, il nous propose dans un anglais correct de nous servir de guide à travers le monsatère et ses environs. Nous visitons avec eux le Gongtang Chörten, haut de 31 mètres et contenant des décorations intérieures absolument magnifiques, il offre depuis son toit une vue spectaculaire sur le monastère. De là haut nous prenons évidemment plusieurs photos avec nos nouveaux amis et ceux-ci prennent également le temps d’une rapide prière devant une représentation bouddhiste. Nous visitons ensuite un des temples principaux, le temple Manjushri je crois, abritant comme la plupart d’entre eux une grande statue de Bouddha, une multitude d’autres représentations bouddhistes, et plusieurs receptacles à beurre de yak que les pélerins placent ici en guise d’offrande. L’odeur à l’intérieur, du fait des nombreuses bougies et de tout ce beurre de yak, est unique en son genre.

Nous parcourons ensuite une partie du Kora, chemin de prière faisant dans sa petite longueur  tout le tour du monastère sur 3km (la version longue passe dans les montagnes surplombant le monastère (cf. plus loin)). Il est parcourut par les nombreux pélerins dans le sens des aiguilles d’une montre soit debout en marchant normalement, soit, pour les meilleurs des meilleurs (légèrement fanatiques), en se mettant à genoux, puis s’allongeant de tout son long dans la poussière, se relevant, faisant 2 pas, et recommençant. Le tour doit leur prendre un temps tellement long que ç’en est innimaginable. Nous les observions pendant le dejeuner, en 30 minutes 2 d’entre eux avaient du parcourir à peu près 100mètres je pense… Tout le long du trajet se trouvent les roues à prière (1174 en tout) qu’il faut faire tourner en passant (mais ça va ceux qui marchent en s’allongeant tous les 2 pas n’ont pas à les faire tourner, les règles sont plutôt bien faites). Nous finissons la marche en passant à gauche d’un chörten (toujours passer à gauche), et observons certains pélerins qui en font le tour encore et encore inlassablement. De règle générale le pèlerin tibétain aime bien faire le tour des choses (littéralement j’entends (remarque peut être aussi au sens figuré, qui sait)), nous les verrons aussi faire des tours des différents temples du monastère.

Ayant passé une nuit catastrophique assis dans le train depuis Xi’An, nous donnons rendez-vous à Dorjee le soir et rentrons à notre hotel pour siester. Vers 20h il nous emmène dans le petit atelier de son frère, situé dans une rue de terre parallèle au monastère. Son frère est un peintre de Tanka. Les Tankas sont des peintures bouddhistes très appréciées à travers le Tibet et le Népal. On en trouve bien entendu dans tout monastère tibétain, et chez les croyants. On y représente Bouddha dans différentes positions, décors et situations, des démons protecteurs de Bouddha et autres personnages de l’histoire et de la mythologie boudhiste (nous apprendrons que la plupart des prénoms tibétains en sont issus, l’un des démons se nomme d’ailleurs Dorjee). Le rez-de-chaussée de l’atelier, dans lequel nous restons car c’est là que se trouve le poël, est petit et investi par les très nombreuses toiles en cours mais nous y tenons tous, Dorjee, son frère, 4 ou 5 apprentis, 2 petites amies, Anaïs et moi, assis sur de petits tabourets ou par terre. Les tibétains sont par tradition très généreux avec leurs invités, durant toute la soirée (et les 3 jours qui suivront d’ailleurs) ils fourniront bières, cigarettes et nourriture en refusant systèmatiquement que nous participions aux frais. Cela nous gênait mais il devint rapidement clair qu’ils seraient tout aussi gêné (voire plus) qu’un invité paye quoique ce soit. Bien que seul Dorjee parle anglais la soirée est extrêmenent conviviale et nous rigolons bien. Ils nous demandent à un moment donné de leur attribuer des prénoms français à chacun. Nous aurons donc Damien pour Dorjee, Jean-Michel pour son frère, Alain, Guillaume, Alexandre pour les apprentis et Sabrina pour l’une des copines. Nous en avions donné un autre à l’un des apprentis (David) mais apparemment cela voulait dire ‘Stupide’ en tibétain donc après s’être bien fait charrier par ses potes il nous en a demandé un autre. La soirée finit tard et en hôtes remarquables ils nous raccompagnent tous à notre hotel. Nous faisons un boucan incroyable dans la rue et comme l’entrée de notre hotel est fermée sans que nous ayons eu d’indication sur la manière de procéder dans un tel cas de figure nous faisons tous le tour et allons tambouriner sur le portail du parking arrière. Cela fonctionne, le gardien (et sans doute tous les habitants des environs) finit par se réveiller. Avant de nous séparer Dorjee nous fait promettre de quitter l’hotel dès le lendemain pour venir habiter chez ses parents. Top !

Le lendemain, après avoir fait une balade tranquille dans le monastère nous retrouvons la bande à Dorjee et mettons le cap en taxi vers les grandes plaines de Sangké entourées de monts enneigées à 14km à l’extérieur de la ville. C’est là que les tibétains font paître leur troupeaux de yaks, mais c’est surtout le cas en été lorsque l’herbe est haute et verdoyante. Du coup il n’y a pas grand chose à voir hormis le paysage. Dorjee et son frère vont alors acheter des bières et quelques snacks dans un petit village voisin et nous nous enfonçons dans la plaine en suivant un petit cours d’eau pour déguster tout cela tranquillement assis dans l’herbe, tels des lycéens au Parc de Sceaux après les cours. Nous passons encore un excellent moment même si Anaïs et moi laissons les snacks de coté : il s’agit de couenne de porc crue assaisonnée… C’est juste horrible, rien que de les voir croquer là dedans à pleine bouche me soulève le cœur. Nous retournons ensuite chez Jean-Michel (après avoir marché un bon moment sur le bord de la route car il n’y a pas de taxi dans le coin, un lointain cousin de la famille passe en van et se propose de tous nous ramener, dieu merci je ne me voyait pas faire les 14km à pied) pour prendre un apéritif bien mérité. Après avoir dîné de momos au restaurant, nous allons tous ensemble faire un karaoké dans un endroit spécialisé dans le genre de celui que nous avions vu à Pékin mais bien moins grand of course et moins sophistiqué.  A ce moment là nous comprenons que la seule source financière qui paye tout et à tout le monde depuis le début est le frère de Dorjee. Les parents de Dorjee n’ont plus de travail, Dorjee est étudiant, et les apprentis sont nourris et logés chez leur professeur. C’est Jean-Michel qui fait vivre toute sa famille, qui comprend également sa femme et leur nouveau-né ! Il nous dit donc qu’il attend de l’argent du monastère où il a vendu des toiles et après s’être excusé au moins 20 fois (sans exagérer) nous demande si on peut payer les bières au karaoké ce soir. Bien-sûr nous refusons et outrés, partons en claquant la porte ;) Nous prenons donc une caisse de 24 bières et le grand n’importe quoi du karaoké avec une bande de jeunes tibétains commence ! On s’aperçoit bien vite être entouré d’une troupe de chanteurs semi-pros et qu’on va avoir beaucoup de mal avec nos voix de casseroles (enfin surtout Anaïs vous le savez bien) à représenter la France. Après, même si elles sont jolies, les chansons tibétaines se ressemblent toutes plus ou moins, toujours dans un style mielleux, amour et eau fraîche, crooner lover. Mais que mes fans se rassurent, j’ai tout de même chanté ‘Comme elle vient’ acapela, enchaîné  par une superbe version du ‘Maréchal’ par Anaïs. Grand grand moment de musique française. Quand enfin on pensait la soirée prendre fin (depuis 2 jours j’avais l’impression de boire de la bière non stop et je n’en pouvais plus), 2 chinois de quarante ans environ qui étaient dans une salle voisine proposent de se joindre à nous et payent une nouvelle caisse de 24 bières…. HAAAAAAAAA ! (On pourra se demander qu’est ce qui peut bien pousser 2 gars de 40 ans à venir passer une soirée dans un karaoké en mode salle privée… perso si je suis tout seul avec un pote, ce n’est pas la première idée que j’aurais, mais bon, chacun son truc). Nous continuons donc et ça devient un peu bizarre, le frère de Dorjee enchaîne les chansons et commence à danser très serré avec l’un des 2 gars. Ca reste un bon moment mais vers 2h du matin je n’y tiens plus et propose à Dorjee d’y aller. Nous partons donc à pied chez ses parents qui habitent un petit village dans les hauteurs au-dessus de Xiahé. Nous mettons bien 30 minutes à y parvenir et chose très surprenante (sympa mais surprenant), le frère et ses apprentis nous accompagnent alors qu’ils retournent ensuite dormir à l’atelier (sans doute à 1h de marche de l’autre côté de la ville) !!

Le lendemain matin nous faisons la connaissance de toute la famille et découvrons la maison, entre-aperçue dans le noir la veille. Il y a donc les 2 parents, la femme de Jean-Michel et leur bébé. La maison est formée d’une sorte de grand atrium central couvert, entouré par les différentes pièces sur les 4 côtés : chambres, cuisine et débarras. Il n’y a pas de salle d’eau : les toilettes (enfin le trou dans une cabane en bois) sont à l’extérieur et ils se nettoient à partir d’eau dans un bac chauffée sur le poël. La cuisine et les chambres contiennent chacune un poël à bois pour le chauffage. Pas d’eau courante, mais tout de même l’électricité. C’est donc très rudimentaire mais charmant.

Les parents nous montrent aussi une grande hospitalité et nous servent un petit déjeuner à base de thé vert, de pain et de beurre de yak. Enfin c’est plutôt la belle-fille qui nous sert. Au fur et à mesure que nous les observons et échangeons il nous apparaît qu’elle n’a pas une position très agréable. Elle a quitté sa ville natale, sa famille et ses amis pour venir s’installer dans sa belle-famille et son mari ne rentre qu’une fois par semaine (et encore). Elle est quasiment constamment en train de faire telle ou telle corvée, parfois aidée par la mère. Lorsque le père est là elle doit anticiper ses désirs, remplir sa tasse de thé dès que celle-ci commence à se vider, lui servir à manger etc etc. C’est limite si elle ne reste pas debout à côté de lui en attendant qu’il lui demande ou montre un signe d’un quelconque besoin. Et la pauvre n’a que 20 ans. Je remarque aussi qu’elle ne prend que rarement part à la conversation et lorsqu’elle le fait les autres n’accordent leurs attention à ce qu’elle dit qu’une fois sur deux. Nous sommes un peu triste pour elle, mais si c’est peut-être traditionnel, et regrettons de ne pas pouvoir lui parler nous-même à cause de la langue. Autre fait marquant : le bébé ne porte pas de couche mais un pantalon ouvert devant et derrière afin qu’il puisse faire ses besoins sans rien salir. Cette astuce me laisse dubbitatif puisque s’il lui prend l’envie d’uriner alors que quelqu’un le tient dans ses bras, c’est le pull et/ou le pantalon de ce dernier qu’il faudra nettoyer (ce qui arrivera au moins une fois le temps de notre séjour chez eux).

Nous partons ensuite avec Dorjee parcourir le grand chemin de prière qui passent dans les montagnes surplombant le monastère. En passant dans un village nous croisons un grand groupe de personnes travaillant à la construction d’une maison. Une vingtaine de femme sont assignées au transport de la terre sur le toit (pour l’isolation) à l’aide de panier d’osier qu’elles portent dans le dos autour des épaules. Nous nous arrêtons et leur proposons de les aider un peu à leur tâche. Cela les fait rire et elles acceptent avec plaisir. Tous s’arrêtent alors quelques instants pour nos observer et nous prendre en photo. Au bout de 2 aller-retours on commence à les plaindre, elles qui doivent faire ça toute la journée, mais l’ambiance de travail a l’air est très joviale et légère, tout le monde est souriant. Le chef du chantier nous accueille ensuite chez lui et nous offre un bol d’eau bouillante dans lequel il jette un gros morceau de beurre, du pain à tremper dans le bol (ça va plus vite que de tartiner le beurre, c’est pas mal) et du lard. Nous continuons ensuite notre marche dans la montagne et parvenons à un magnifique point de vue au-dessus de la ville et du monastère. L’envergure de ce dernier nous apparaît alors pleinement, c’est impressionnant.

En début d’après-midi nous participons à une visite guidée du monastère qui nous permet, accompagné d’un moine, d’entrer dans des temples jusque là inaccessibles. Certains contiennent des statues immenses de Bouddha, plaquées or, qu’il a été nécessaire de placer là avant la fin de la construction des murs. Nous visitons également la grande salle de prière capable d’accueillir les 1200 moines pour la prière du matin. Plusieurs emplacements sont plus ou moins surélevés pour les moines de haute hiérarchie, les Lamas (maîtres spirituels), dont le plus élevé réservé exclusivement au Dalaï Lama ou au 2ème chef spirituel, le Panchen Lama, considéré comme une émanation du Bouddha de lumière infinie (« Amitabha »). Le Dalaï Lama est venu dans ce monastère de Labrang pour la dernière fois en 1956 avant son exil en Inde en 1959 pour protéger sa liberté voire sa vie à la suite d’une révolte tibétaine à Lhassa. Le pouvoir du Dalaï Lama avait été plus ou moins maintenu après l’annexion du Tibet à la Chine de Mao Zedong en 1949, mais il disparaîtra de fait après l’exil. Lorsque nous la visitons la salle de prière est vide, il vaut donc mieux faire la visite guidée le matin. Il est alors permis d’entrer pendant la grande prière et de la parcourir avec les pélerins qui, fidèles à leurs habitudes, en font le tour encore et encore.

Nous allons ensuite prendre un thé au lait dans une ravissante maison de thé puis retournons à l’atelier du frère de Dorjee. Un des apprentis nous fait à manger avant que nous rentions chez les parents avec les 2 frères pour passer la soirée en famille. Avant d’arriver Dorjee nous demande de ne pas mentionner devant ses parents que lui et son frère fument des cigarettes et boivent de la bière. Encore une différence culturelle assez marrante. Mais du coup je me dis qu’au moins on ne boira pas de bière ce soir là et c’est très bien. Malheureusement je me fourvoyais… Le père veut trinquer avec moi, Dorjee part donc acheter des bières et le bougre revient avec 6 bouteilles de 660ml !! Fuck…. Ce qui est drôle c’est qu’il n’y a que le père et moi qui buvions. Les fils ne sont pas conviés, et les femmes (dont Anaïs) encore moins. Le père se moque de moi parce qu’il boit plus vite sa 3ème bouteille ; ne pouvant pas lui expliquer tout ce que ses fils nous ont fait boire pendant 2 jours je me contente de sourire :p

Ils nous proposent ensuite d’essayer des vêtements tibétains traditionnels, ce qui donne une petite séance d’essayage bien fun. L’habit masculin a une des manches qui est très longue (elle dépasse la main de bien 50cm) mais je n’ai pas bien compris pourquoi. Il faut donc la retrousser pour retrouver l’usage de sa main. Ultra pratiqe ;) Enfin toujours est-il que ces habits sont particulièrement ravissants.

En fin de soirée Dorjee puis ses parents nous demandent de rester une journée de plus. Dorjee l’avait déjà fait la veille et nous avions accepté mais cette fois-ci il est vraiment temps que nous poursuivions notre chemin. C’est donc avec regret et politesse que nous refusons et après une courte nuit de sommeil nous allons prendre le bus pour Langmusi, plus au sud. De nouveau Dorjee et son frère nous accompagne à la station, où nous avons la surprise de retrouver certains des apprentis. Tous ont l’air très émus de notre départ, l’un d’eux nous offre des écharpes de prière, ça fait vraiment chaud au cœur !

Ces 3 jours de vie avec les tibétains resteront certainement dans nos souvenirs comme l’une des plus belles expériences de notre voyage.

Dans Chine

Beijing and around

Le 29/12/2013

Comme je le spécifiais à la fin du post précédent, nous arrivons à Pékin le 29 octobre à 1h du matin. Le choix des moyens de transport pour rejoindre le centre-ville est limité à cette heure-ci mais n’en est pas réduit au simple taxi hors de prix, il y a aussi des bus de nuit. Le challenge est alors simplement de savoir lequel prendre… Rien n’est indiqué en anglais et personne ne parle autre chose que le mandarin.

Pour faire nos visas chinois depuis Bangkok nous avions besoin d’une adresse et avions donc réservé 3 nuits dans une auberge du quartier de Zhangzizhong.  Je montre ce mot en chinois à un proposé du premier bus, et miracle c’est bien celui-ci qu’il nous faut prendre, 2ème arrêt, 25 min de trajet. Je prends en photo le nom de l’arrêt, vais au guichet, leur montre la photo, achete 2 tickets et nous montons dans le bus. Tout va bien jusqu’à que celui-ci nous dépose au milieu d’une énorme avenue, où nous n’avons aucun point de repère pour nous orienter… Il est 3h, pas grand monde pour nous aider. On sort la carte du quartier sur l’ordinateur et prenons la direction d’un croisement un peu plus loin de l’autre coté de l’avenue. En chemin nous croisons enfin quelqu’un à qui nous montrons notre destination. Très serviable, après nous avoir fait comprendre qu’il fallait retourner dans l’autre sens, il nous accompagne. Tout en marchant il nous racconte des trucs en chinois sans sembler se soucier que l’on comprenne ou non, du coup on lui répondait en français. Une fois du bon côté de la rue, il hèle un taxi, lui dit quelque chose et nous fais signe de monter dedans… On essaye de protester, de faire comprendre que nous souhaitons marcher, mais dépités devant un tel barrage linguistique, nous finissons par monter dans le taxi. Et finalement ce n’est pas pire, celui-ci ne roule que 5 min et ne coûtera que 14Y (1€ = 8Y). Enfin nous arrivons à notre hotel Les 9 Dragons qui a fort heureusement une permanence 24/24, et nous nous écroulons sur nos lits. Bienvenue en empire de l’orient.

Après une courte nuit, le grand jour est enfin arrivé pour Anaïs : les retrouvailles avec son amoureuse Carole ont lieu !!! Oh joie !! Oh Exubérance !! Des cris ultrasoniques sont poussés, des avant-bras sont levés et gesticulent dans tous les sens, c’est émouvant. Julien et elle nous rejoignent donc à notre hôtel,  et nous partons tous les 4 en excursion dans Beijing.l Nous commençons par nous rendre à pied jusqu’à la place Tian’anmen, à travers les Hutong de Beijing. Ces anciens quartiers de ruelles étroites pleines de vie, de petites cours, aux maisons basses et de guinguois constituent une véritable plongée dans le Beijing du début 20ème, c’est saisissant.

Arrivés en ce lieu fort en histoire qu’est la place Tian’anmen, à la fois pour la Chine, c’est ici que les chars et les militaires encerclèrent les manifestants réclamant la démocratie en 1989 et pour le partie communiste, Mao y proclamait devant une foule immense ses discours durant la révolution culturelle, nous sommes légèrement déçus. Ce n’est finalement qu’une grande place rectangulaire de 44ha (à priori la plus grande place publique du monde), entourée par de grands bâtiments publiques dans le plus pur style soviétique des année 50, très gais donc, sans fioritures, sans végétations, sans œuvres d’art. De plus l’étendue de la place nous est cachée par des constructions (temporaires ?) au centre. Pas grand chose à voir donc, à part la fameuse entrée de la Cité Interdite surveillée par le portrait du grand timonier (et par certainement des centaines de policiers en civil un peu partout sur la place).

C’est donc naturellement vers la Cité Interdite que nous dirigeons nos pas. Pénétrer à l’intérieur de la demeure ancestrale des empereurs des dysnaties Ming et Qing (le dernier des Qing fut déchu par l’avénement de la « démocratie » chinoise), restée pendant 500 ans interdite d’entrée à quiconque sous peine d’execution immédiate, y pénétrer donc a quelque chose de fascinant. Une fois franchi le haut mur d’enceinte donnant sur la place Tian’nanmen il nous faut traverser une première rivière, passer une seconde porte, la porte de la Paix Celeste, pour enfin être solliciter pour acheter les billets et les fabuleux audio-guides :) Nous en prenons 2 pour 4 et partons explorer ce gigantesque dédale, véritable ville dans la ville. La cité-palais proprement dite commence ici avec la grandiose Porte du Midi qui enjambe les douves entourant sur une largeur de 50m le palais, à l’intérieur du premier mur d’enceinte. Sur tout l’axe nord-sud du palais on découvre un majestueux enchainement d’esplanades, de portes et d’édifices cérémoniels. On imagine sans peine les gardes et soldats de l’empereur en rangs serrés sur la grande esplanade centrale, sous l’œil intransigeant de l’empereur et des généraux du haut des marches menant à la salle de l’Harmonie Suprême. Cela devait être fantastique. Après la porte du Midi un premier espace pavé, traversé par la rivière aux eaux en or, elle-même enjambée par 5 petits pont en pierre, mène à une 2ème porte richement ornementée, la Porte de l’Harmonie Suprême. Derrière, nous découvrons la magnifique esplanade centrale qui pouvait accueillir une audience de 10 000 personnes, entourée par des galeries entrecoupées de portes menants aux sections est et ouest de la cité, utilisées pour les appartements, les bâtiments administratifs, l’école, les jardins,…

De l’autre coté de l’esplanade l’édifice cérémoniel le plus important nous fait face : la Salle de l’Harmonie Suprême. Celle-ci était utilisée pour les cérémonies fastes telles que l’anniversaire de l’Empereur, les intronisations de chefs militaires, etc… Pour y accéder (sans toutefois être autorisé à y pénétrer) il nous faut gravir un magnifique escalier de pierre gardée par de grandes statues de lion en bronze et décoré par une fresque de 16m de long sculptée en son milieu. L’audio-guide nous débite des information à une vitesse parfois difficile à suivre, mais nous apprenons que le plus petit batiment derrière est la salle de l’Harmonie du Milieu et qu’elle servait de vestiaire à l’Empereur, il y mettait ses habits de cérémonie, y répétait ses discours, faisait des échauffements, prenait de la coke enfin toutes ces choses que font nos dirigeants avant une apparition publique stressante. Dans la continuité nord-sud nous avons ensuite la salle de l’Harmonie Préservée où était donné les banquets. Oui parce que dans cette dernière il n’y a pas de colonnade et donc plus de place pour mettre des tables. L’audio-guide nous informe que les Empereurs voulaient se montrer concernés par les problèmes des différentes classes sociales de la population. Ils leur arrivaient donc d’organiser des banquets pour les personnes agées et d’en inviter un panel de 1000 autour de sa table. Idem pour les paysans. Les récoltes étaient un sujet très important évidemment, il y avait beaucoup de cérémonies dédiées aux bonnes moissons.

Aller pour le plaisir je vous racconte 2-3 trucs que nos fabuleux audio-guides nous ont appris. Tout d’abord la nomination du successeur de l’Empereur. C’est bien sûr lui qui choisissait (généralement parmis ses fils), et qui le notait sur un papier qui serait ouvert après sa mort. Mais ce système posa problème plusieurs fois, un fils qui accuse l’autre d’avoir changé le papier, clash, mini-guerre civile, ce genre de dispute familiale classique quoi. Du coup un Empereur changea la méthode : il n’y avait plus 1 mais 2 papiers indiquant nom de du successeur (malin !). L’un gardé par l’empereur lui-même et l’autre par des conseillers. Comme on peut s’en douter ce fin stratagème rendait toute intrigue politique absolument impossible (et oui, remplacer 2 papiers est physiquement impossible, et puis a-t-on déjà entendu parlé d’un conseillé impérial soudoyé ?). L’autre histoire est celle d’une petite fille de campagne vendue à la cour par ses parents et qui, du fait qu’elle n’était pas moche et que surtout elle connaissait plus de 1000 poèmes par cœur, se fait rapidement remarquée et grimpe les échelons internes. Jusqu’au jour où, se balandant un soir dans ses jardins, l’Empereur entend une petite voix déclamer de magnifiques poèmes et la remarque à son tour. Bien sûr il tombe sous le charme et la fait concubine (c’est sympa d’être Empereur). Elle devient sa favorite, il lui fait un enfant. Une fois grandi, celui-ci est gentiment envoyé dans une province lointaine par les héritiers légitimes et sa mère qui doit rester à la Cité n’a pas de ses nouvelles pendant plus de 30 ans. Entre temps l’Empereur meurt, la mère perd son statut privilégié et vit dans la solitude. Lorsqu’elle a enfin de ses nouvelles c’est pour apprendre la mort de son fils. Submergée de chagrin elle pleurt alors non-stop, nuits et jours, pendant 2 ans et finira par en devenir aveugle…. Voilà ! C’était l’une des merveilleuses histoires de l’audio-guide, toutes pleines de joie et de bonne humeur !

En ce qui concerne l’éducation supérieure c’est bien uniquement dans les écoles de la Cité Interdite qu’elle avait lieu. Dès qu’un enfant présentait quelques signes d’érudition dans une des matières nobles il était envoyé à la cour où il passait un concours d’entrée parmis plusieurs centaines d’autres candidats. Je crois me rappeler que le concour avait lieu 1 fois tous les 3 ans mais je n’en suis plus tout à fait sûr.

Nous finissons la visite en flânant à travers le labyrinthe constitué par les allées, les immenses portes en bois et les différentes salles des appartements de la Cité, puis par les jardins. Nous sortons par la porte nord après 3h de visite et franchement c’est tellement vaste qu’on pourrait facilement y passer 3 de plus. Nous gravissons alors la colline du Parc Jingshan de l’autre coté de la rue pour profiter d’une vue formidable sur Pékin et en premier plan sur les toits rougeâtres de la Cité Interdite. C’est magnifique, notamment avec le soleil couchant que nous avons la chance d’avoir en prime.

Le soir nous retrouvons Amanda et Fred, 2 autres amis d’Anaïs, qui se trouvent également être à Pékin au moment de notre passage, c’est bien cool ! (même si ça fait beaucoup de nantais aux alentours d’un seul coup ;p). Nous allons tous ensemble diner dans un restaurant typique de la fameuse rue fantome illuminée par des dizaines de lanternes rouges et jaunes, typiquement chinoises. Il s’agit alors de choisir une dizaine de plats que l’on place en commun au centre de la table sur une plaque de verre tournante. Chacun peut alors à sa guise faire tourner la plaque jusqu’au plat de son choix, essayer d’attraper un morceau avec ses baguettes, rater, en mettre partout sur la nappe, le rattrapper avec ses doigts, le mettre dans son assiette personnelle et tenter une nouvelle fois de le prendre avec ses baguettes (en tout cas pour moi ça se passait comme ça) :) Au bout d’un moment une serveuse nous apporte 5 bières supplémentaires sans que nous n’en ayons commandées. Il s’avère qu’elles viennent de la table voisine, 2 coréens et une chinoise nous trouvant sympathiques nous invitent à trinquer avec eux ! Nous passons alors une heure à rigoler et à boire avec eux, tentant de communiquer par toutes sortes de chemins détournés, leur anglais étant très limité et notre chinois ou coréen encore plus. Mais l’ambiance est excellente, nous passons un très bon moment. Alors c’est vrai ce qu’on dit sur les chinois finalement, ils ne sont pas si nuls ;)

Le lendemain il est temps pour nous 6 de démontrer notre « bravitude » en allant gravir la Grande Muraille ! Comme disait Mao avant Ségolène, « n’est point homme celui qui n’a pas gravi la Muraille ». Depuis Pékin, il est possible d’y accéder en plusieurs endroits. Le plus proche, Badaling, est aussi le plus fréquenté et notamment par les centaines de milliers de touristes chinois. Donc à moins de vouloir ne voir qu’une nuée de casquettes et de chapeaux colorés marchant derrière leurs guides, il vaut mieux s’abstenir. Des autres endroits potentiels nous optons pour le plus éloigné, Jinshanling (il faut compter 3h de bus pour s’y rendre), censé être peu fréquenté et particulièrement impressionnant. Une fois sur place l’accompagnatrice nous conseille vivement de prendre le téléphérique pour nous rendre au pied de la muraille afin d’y optimiser notre temps. Ca sent fortement la grosse arnaque et la large commission pour l’accompagnatrice sur le prix du téléphérique car ce dernier est d’une lenteur extrême, durant toute la montée j’observe en contre-bas une petite vieille faisant le trajet à pied et progressant presque plus vite que nous… Elle arrivera moins de 3 minutes après. On ne m’y reprendra plus ! Mais bon peu importe nous y sommes enfin et c’est époustouflant. D’une part nous avons la muraille qui s’en va serpentant sur la crête des montagnes des 2 cotés à perte de vue et d’autre part le paysage ouvert à 360° sur les innombrables monts aux alentours.

La construction de la Grande Muraille fut initiée quelques siècles avant JC mais n’était alors qu’une grosse butte de terre. Elle fut agrandie, améliorée, transformée en une véritable mur d’enceinte en pierre, jalonnée régulièrement par des tours pouvant abriter les troupes, restaurée, par les empereurs successifs (sans qu’apparemment un seul d’entre eux ne se disent que peut-être (PEUT-ÊTRE) c’était une idée à la con). La dernière restauration/amélioration date du XVIe siècle, pour donner à la muraille une longueur totale de 6000km tout de même ! Le volume de travail que cela a dû représenter est juste affolant ! Surtout quand on sait que comme on pouvait s’y attendre (en s’arrêtant pour y réfléchir 2 minutes), elle n’aura jamais servi à rien. La Chine se fera envahir maintes fois, soit par voie de terre, soit par la mer, la Grande Muraille ne posa jamais de souci aux envahisseurs.

Aujourd’hui le tronçon le plus long s’étend sur environ un dizaine de km, on ne peut donc pas y faire de randonnée sur plusieurs jours sans en descendre et en dormant dans les tours de garde… Dommage. Ah et puis tant que j’y suis je vais aussi tuer le mythe, elle n’est absolument pas visible depuis l’espace. Enfin le spectacle n’en est pas moins impressionnant depuis la terre ferme et c’est en prenant plein les yeux que nous la parcourons pendant 3 bonnes heures. Certaines parties de ce gigantesque chemin de ronde sont d’ailleurs bien abruptes, ce n’est pas de tout repos. Pendant tout ce temps une troupe de vendeuses mongoles nous suit à la trace piaillant sans arrêt comme des poules sous amphét. C’est rigolo au début car elles répondent à certaines questions que nous avons sur la Muraille, mais ça devient tout de même rapidement soulant. Nous finissons donc par leur acheter 2-3 babioles pour qu’elles nous laissent en paix (ce qui ne sera effectif qu’une dizaine de minutes environ…)

Le soir nous sortons nous balader autour du lac Qianhai, où de nombreux bars, restaurants, marchés de nuits et boites de nuits en illuminent les rives. Nous comprenons à quel point les chinois sont accrocs au karaoké en voyant sur les trottoirs des personnes avec un PC, un micro et un ampli montés sur roulettes proposer aux passants une petite séance payante en public. Ce qui remportait un apparent succès (auprès des chinois), et créait une belle cacophonie à certains endroits.

Le lendemain, jeudi 31 octobre c’est au tour du Palais d’Eté de nous accueillir, Carole, Anaïs, Julien et moi. Résidence secondaire où toute la cour de l’empereur se réfugiait l’été pour échapper à la chaleur suffocante de la Cité Interdite. Elle est principalement constituée d’une gigantesque citadelle située sur une colline boisée, la colline de la longévité, surmontée par le majestueux Pavillon des fragances bouddhistes, le tout se reflétant dans l’immense lac Kunming. Le panorama, que ça soit depuis le lac ou depuis le sommet de la colline est complètement gaché par le nuage de pollution qui recouvre Pékin ce jour-là (certains jours, dans la rue, la pollution est telle que l’on ne voit pas plus loin que la première rangée d’immeuble, le reste disparaissant… comme effacé de la réalité (on est alors fort content de respirer tout ce bon air pur)). Mais bon ce voile sur le Palais d’Eté ne nous empêche pas d’en apprécier la splendeur (de près :p). Au bord du lac, longeant le pied de la colline, un superbe corridor en bois dont chacune des poutres est ornée d’une petite peinture unique permet de rejoindre le grand bateau de marbre immobile sur le côté nord-ouest du lac. C’est l’impératrice Cixi (oui il y a véritablement eu une Cixi Impératrice, Lanfeust sera content de l’apprendre) aimant particulièrement ce palais qui le fît construire. Elle appréciait notamment les longues promenades sur les chemins autour du lac à l’ombre des sauls pleureurs, et allait souvent prier sur la petite île sud du lac sur laquelle on se rend en franchissant un grand pont de pierre à 17 arches.

En se baladant au sommet de la colline de la Longévité on arrive tout de même à perdre Julien qui voulait faire son malin en prenant un « chemin plus court ». Boaf ce n’est pas très grave, il a juste fait 3 fois l’ascension de la colline en nous cherchant alors qu’on l’attendait tranquillement au bateau de Cixi :)

Il est temps ensuite de retrouver Amanda et Fred et de rejoindre un nantais de plus (ne vous inquiétez pas ce sera le dernier) Luco et sa femme Dong, tout 2 habitant ici à Pékin. Luco nous emmène dans un restaurant typique où nous dégustons tous les 8 une succulente fondue bourguigonne-chinoise. Ok, je m’explique : Chacun a sa propre petite marmitte à côté de lui, contenant un bouillon aux épices de son choix et au centre de la table, sur un plateau tournant, se trouvent tout plein de mets, viandes et légumes crus, dans lesquels nous picorons pour les mettre à cuire dans notre bouillon. Comme dans tout restaurant chinois qui se respecte nous avons notre propre petite salle privée, et des serveurs à disposition auxquels, si on suit l’exemple de Luco, il faut absolument parler comme à de véritables larbins… C’est la manière chinoise, et il a pris le pli ça ne fait pas de doute :)

Nous allons ensuite tous dormir dans l’immense demeure de Dong et Luco, très classe ! Et puis comme on est tous crevé et bien on va se coucher (y’en a qui bossent en plus le lendemain mohohahaha).

Bien bien bien ensuite il ne se passe pas grand chose je dois avouer. On profite de notre soudain petit confort pour grasse-matiner, glander, se balader dans la banlieue pékinoise en perpétuelle construction, pousser les chinois pour rentrer dans les bus, et aller au supermarché afin d’essayer de préparer un diner français à Luco. Le supermarché chinois c’est assez folklo. On y sent de subtiles différences entre nos cultures, comme par exemple le rayon à sauce soja qui ici s’étale sur 2 rangées, avec gondoles et propos des bidons de 10L, ou encore le riz qui ne se vend pas à moins de 5kg (véridique)… Mais bon ca reste subtil hein, il faut un œil entrainé pour remarquer tout ça. Le diner est une semi-réussite, c’est à dire qu’il était bon mais pas exactement exactement français. On goûte tout de même le vin chinois qui n’est pas si mauvais que ça, non non et Luco nous montre son nouveau pijama chinois absolument remarquable (voir la section photo:p). Ce soir là Amanda et Fred nous quittent pour rentrer en France (enfin, à Nantes ;p) et nous le lendemain on continue de glander un peu, enfin surtout Julien et moi car les filles s’en vont au marché. Grand bien leur fasse :)

Nous les rejoignons au Temple du Ciel. Celui ci est situé au cœur d’un parc de 270ha, constitué de plusieurs petits édifices de différentes formes et aux couleurs chattoyantes, il était destiné aux célébrations et rites pour les bonnes moissons.

Nous enchainons par le marché aux perles, où l’on trouve tout plein de belles choses absolument authentiques, telle que des ceintures Hugo Boss, enfin Hunga Boos (mais on va pas pinailler pour si peu), des tennis Convirse et des pulls Polo en véritable cashemire que l’on négocie de 800 à 70 Yuan en 5 minutes…

On retrouve ensuite Dong et Luco pour une soirée KTV (Karaoké), dans une véritable institution : gigantesque batiment où doivent se trouver à peu près 250 salles de karaoké privées. Des néons fluos de toutes les couleurs éclairent chaque parcelle de l’endroit, un buffet se trouve à l’entrée où l’on récupère donc sa nourriture et ses boissons avant de rejoindre sa salle et c’est parti pour 2h endiablées de karaoké musicalement atroce (enfin dans notre cas je veux dire :p).

Nous perdons ensuite Julien, pour de bon cette fois puisqu’il reprend l’avion le soir même pour Paris.

Dimanche 2 novembre sera notre dernier jour à Pékin. Nous déjeunons une dernière fois en compagnie de Luco et Dong, une sorte de pierrade corréenne, puis prenons le train de nuit pour Xi’an avec Carole qui nous accompagne encore quelques jours. Attention ici train de nuit ne veut pas dire train-couchette ! Petit budget oblige nous voyagerons en place assise avec les centaines de chinois perpetuellement en vadrouille d’une ville à l’autre. Ce n’est pas très très propre (ils gardent leur habitude de cracher même dans le train), mais c’est intéressant on va dire. Et puis tout de même, il y a un robinet d’eau chaude à disposition pour aller remplir nos bols de noodle soup, si ça c’est pas la classe !

Dans Vietnam

Rock the Catba dans la baie d’Halong

Le 29/11/2013

Arrivée à Hanoi le 24 octobre en milieu d’après-midi. Etant donné que nous n’avons pas beaucoup de temps, il nous faut optimiser. A peine nos sacs posés à l’hotel nous sortons parcourir les rues à la recherche d’agences touristiques proposant des tours de la baie d’Halong pour le lendemain.

Nous nous étions déjà un peu renseignés tout de même et avons donc en tête les principales caractéristiques de ce que nous souhaitons faire / ne pas faire :

-       Ne pas prendre le premier prix qui est décrit de façon unanime sur les forums comme abominable à tous points de vue (transport, nourriture, bateau, chambres).

-       Pousser un peu plus loin qu’un simple tour de la baie d’Halong en 2 jours en mode touriste assisté.

-       Passer par l’île de Catba (la plus grande île de la baie d’Halong) et de là soit voir avec les pêcheurs du coin pour qu’ils nous emmènent dans la baie voisine, Bai Tu Long, à priori tout aussi belle mais avec l’avantage de ne pas être surchargée de touristes, soit nous rendre à Ninh Binh en ferry pour visiter la “baie d’Halong terrestre”.  On aurait bien voulu faire les 2 mais nous n’aurons pas le temps.

Après 3 agences nous en trouvons une particulièrement amicale et pas avare d’information. Elle nous propose pour 56$ un package sur-mesure comprenant le transport jusqu’à Halong, le bateau à travers la baie, la visite guidée de la plus grande grotte de la baie, du kayak, soirée et nuit sur le bateau, tous les repas inclus, débarquement sur Catba le lendemain, et avant de quitter le groupe un mini-trek dans le parc national de l’île. Parfait.

C’est ainsi que nous arrivons à Halong le lendemain matin après 1h ou 2 de bus et que nous embarquons sur un des innombrables bateaux qui attendent avidemment les centaines de touristes venus voir cette 8ème merveille du monde. Depuis peu tous les bateaux touristiques naviguant dans la baie doivent être peints en blanc (pour quelques obscures raisons gouvernementales, allez savoir), ce qui est un peu dommage, ça rend moins bien qu’une flotte de bateau en bois apparent. Enfin ce n’est que pécadille, nous sommes dans la baie d’Halong, et oh joie, le temps est superbe!!

Rapidement on nous attribue nos cabines puis nous faisons connaissances avec nos partenaires d’excursion autour d’un déjeuner pendant que le capitaine met le cap sur les premiers fameux îlots de la baie à l’horizon. Nous avons donc Tim, un anglais bien sympa et parlant un français impeccable (après 10 ans à faire les saisons de ski dans les alpes, c’est aussi bien), un groupe de 3 autres anglaises/anglais dont j’ai oublié les noms, Nikki une américaine toute timide (oui c’est rare en effet), 2 petites vietnamiennes rigolotes visitant leur pays, 1 couple de vieux chinois, un couple de français mais qui resteront bizarrement dans leur coin et ce qui semblait être des polonais ou ukrainiens qui ne parleront pas aux autres non plus.

Mais voici qu’enfin nous parvenons aux premiers des presque 2000 îles/îlots de la baie. Le nombre officiel est de 1969, sans être parfaitement exact il rend hommage à Ho Chi Minh en référence à l’année de sa mort. Le spectacle est à couper le souffle, devant, derrière, à gauche à droite, partout autour du bateau, ces énormes formations rocheuses courronnées de végétation s’élèvent en falaises abruptes au dessus des eaux. Comment une telle incongruité naturelle a-t-elle pu prendre forme ? C’est incroyable! Le guide nous donne une première explication mais celle-ci ne me convaint pas complètement : dans des temps reculés, un dragon géant s’élevant des eaux (Ha Long = dragon qui monte) se serait battu dans le ciel avec un autre dragon passant par là. De ce combat féroce et cataclysmique, les dragons ont perdu des écailles (ba oui forcèment) qui en tombant dans la baie…… ont formé les 2000 îles. Voila, si vous pensiez à des bétises telles qu’érosion, tremblement de terre, ou encore éruption volcanique, et bien rabillez vous! Ca vient de 2 dragons géants en colère ! En même temps l’histoire est sympa donc on s’en contentera pour le moment. Le bateau continue son périple dans la baie, de plus en plus d’îles se dévoilent, certaines en petits groupes, certaines isolées, et lorsque la vue se dégage c’est pour en voir encore plus en 2ème, 3ème, et Nème plan.

Nous jetons l’ancre là, à proximité d’un petit village flottant, habité par une petite communauté de pêcheurs, vendeurs et… loueurs de kayaks. Les petites maisons faites de bric et de broc et flottant sur des grosses caisses de polystyrène (ça y ressemblait en tout cas) semblent vraiment insalubres mais des familles vivent bel et bien là. Nous embarquons sur un kayak biplace et pagayons pendant une heure autour des îles du coin. Nous irons jusqu’au milieu du village flottant mais sans nous y attarder par peur de paraître impoli voire voyeur. Quelques petites grottes au ras de l’eau jalonnent notre parcour mais elles ne sont guère profondes. Nous finissons ce petit tour au milieu d’un vaste espace dégagé offrant ainsi depuis le kayak un panorama éblouissant.

En débarquant nous remarquons être couverts de tâches verdâtres, sur les vêtements, la peau, les lunettes, etc. Il ne nous faut pas longtemps pour comprendre qu’il s’agit des éclaboussures envoyées par les pagaies… Et oui, l’eau de cette partie de la baie d’Halong est tout simplement dégueulasse. En même temps rien qu’autour de nous, de vue, je compte presque 30 gros bateaux… Et nous sommes en basse saison…. Tous les jours comme ça depuis des dizaines et des dizaines d’années, comment ne pas transformer l’endroit en espèce de géante mare polluée ?

Bon l’endroit est particulier aussi, c’est ici que se trouve l’une des plus grande grotte de la baie, Hang Sung Sot, située en hauteur dans la paroie rocheuse d’une grande île. Du coup forcèment il y a du passage. L’annexe de notre bateau nous y conduit d’ailleurs sitôt rentrés du kayak. Découverte par un français, elle est juste incroyablement immense. Composée de plusieurs salles, la plus grande s’enfonce sur plusieurs centaines de mètres dans la roche. Une multitude de formes particulières que notre guide s’amuse à nous faire remarquer apparaissent dans la roche ici et là : des éléphants, un lion, un singe autour d’un stalactite, un viel homme en colère, un dinausaure, un couple s’embrassant etc… On y trouve également un énorme rocher clairement phallique pointant justement en direction d’un trou dans le plafond, que le guide après avoir rigolé appellera le doigt vers l’étoile (c’est ça!), et puis un gros rocher en forme de tortue protégé par un cordon de sécurité. Au Vietnam la tortue est signe de chance et de richesse. La tête du rocher-tortue est ainsi tout poli par tous les visiteurs l’ayant carressé pour attirer la bonne fortune sur leur famille, il y a même quelques billets autour en guise d’offrande. Du coup après avoir carressé la tête j’ai fait mine de ramasser tous les billets en criant “ça marche!” mais le guide a voulu que je les repose… Dommage ça aurait donné un peu de crédit à leurs croyances.

Chose intéressante, le plafond des différentes pièces de la grotte est tout creusé, rappelant la surface d’une mer agitée. C’est effectivement la mer qui lui a donné cette forme : il y a longtemps la grotte était immergée. Se situant aujourd’hui a facilement 80m au dessus du niveau de la mer, cela donne une certaine idée de l’amplitude des bouleversements qui ont dû transformer la région au fil du temps.

Il est alors temps de retourner au vaisseau-mère pour diner et passer la nuit au milieu des îles de la baie d’Halong, c’est classe. Avant de dormir toutefois il nous faut assister au coucher du soleil, qui ici envoit sacrèment du lourd, puis participer à une mémorable soirée karaoké. Les 2 vietnamiennes sont ultra-fans, le vieux chinois aussi avec d’ailleurs une étonnament belle voix. Je chante quelques chansons, mais avec Tim qui est chanteur dans un groupe (oui mais lui il est même pas docteur d’abord), les 2 anglaises qui se lancent dans des duos impeccables et bien marrants sur les spice girls (cliché alert!) et le vieux chinois à la voix d’or, j’ai du mal à justifier ma place ;) Mais peu importe, on rigole bien jusque tard et cela devient rapidement du gros n’importe quoi chanté à tue-tête. Pendant la soirée des vendeuses du village flottant viennent sur leurs petites barques pour nous vendre leur marchandise. Elles vendent la bière moitié moins cher que sur le bateau mais on n’avait soit disant pas le droit d’apporter de l’alcool de l’extérieur… Boarf aller! Seulement dans l’idée pure et belle d’aider la population locale je prends le risque de braver l’interdit, j’achète quelques bières à ces charmantes dames. Si ça, ça ne vous fait pas pleurer je ne sais vraiment plus quoi faire. Tant de compassion à l’égard de son prochain!

Le lendemain, nous naviguons de nouveau dans la baie pour rejoindre la plus grande île, Catba island. 354km2 de montagnes et de fôrets, une ville principale, plusieurs petits villages, des ports, un parc national, des routes pour relier tout ça, on est loin du petit îlot de base de la baie. Il est possible de louer des scooters, de faire le tour de l’île, de visiter les anciens hôpitaux militaires creusés dans les montagnes pour les protéger des bombardements américains, de faire trempette et tout plein d’autres choses. Nous ne ferons malheureusement rien de tout ça faute de temps, car notre décision est prise il nous faut rejoindre Ninh Binh ce jour afin de pouvoir en visiter les merveilleux environs le lendemain avant de rentrer à Hanoi. Avant de quitter notre groupe et de prendre un ferry pour le continent nous avons tout de même le temps pour une balade de 2h dans le parc national. Celle-ci se résume en fait à l’ascension, à travers une forêt luxuriante, d’une des montagnes centrales de l’île jusqu’à un point de vue particulièrement époustouflant. La montée est légèrement éprouvante surtout que nous sommes tous les 2 en tongue... (oui, on n’avait pas prévu le coup de la montagne et nos chaussures de marche sont restées dans nos gros sacs à Hanoi…). Mais bon on parvient au sommet entier et ça valait vraiment le coup : un océan de montagnes verdoyante s’étale sous nos yeux à perte de vue. Unique!

C’est ensuite une succession de bus, ferry, scooters (du port de Haiphong jusqu’à la gare de bus dans une circulation de dingue en passager sur 2 scooters différents) et bus de nouveau pour enfin arriver le soir à Ninh Binh, ville située à 100 km au sud d’Hanoi. Le bus nous lache un peu n’importe où en ville, mais par chance après avoir vainement tenté de nous repérer nous croisons quelqu’un qui se propose de nous emmener en scooter jusqu’à son hotel s’avérant justement être l’un des hotels repérés dans le lonely planet. Le Mini Queen Hotel, à recommander : pas cher, propre, wifi correct (après que je leur ai réparé leur connexion par contre), et restaurant très très bon marché qui proposait notamment, au grand bonheur d’Anaïs, de la Vache Qui Rit !! Ce n’est pas encore un bon camembert accompagné d’une bouteille de Medoc, mais c’est toujours ça….

Le principal attrait de la région de Ninh Binh est constitué par les mêmes formations rocheuses que dans la baie d’Halong, mais cette fois sur terre, au dessus de rivières, champs et rizières. 2 endroits sont particulièrement réputés pour y faire un tour en barque : Tam Coc (9km au sud) et près de Hoa Lu (12km au nord). Notre hotelière nous conseille ce dernier du fait que la rivière dont le lit passe autour des formations rocheuse mais aussi à travers, traverse 12 grottes contre seulement 5 (je crois) pour Tam coc.

Nous suivons son conseil et nous y rendons de bon matin à bord d’un scooter loué à l’hôtel pour la journée. Il est préférable d’y arriver tôt afin de précéder les cars de touristes en provenance d’Hanoi y faisant une excursion d’un jour. Nous embarquons dans une petite barque à fond plat avec 2 autres personnes et partons à la rame dans un circuit de 2h à travers une nature véritablement extraordinaire (attention hein quand je dis à la rame, je ne veux pas dire que nous ramions nous, une personne, un frêle petit vietnamien, était là pour ça (et puis aussi pour nous servir de guide accessoirement)). Nous traverserons effectivement une douzaine de grottes plus ou moins longue, accompagnant la rivière à travers les falaises immenses parsemmant la plaine, surplombant les champs. Dans certaines le passage se fait particulièrement étroit et même bas de plafond mais c’est toujours bien éclairé et notre rameur est adroit, nous passons sans embûche.

Ce majestueux décor est effectivement une baie d’Halong terrestre, c’en est presque troublant : 2 ensembles similaires de formations rocheuses, une en mer, une sur le continent à plusieurs centaines de km de là…. Mind blowing! Ici et là des temples dédiés à Bouddha sont creusés dans la roche au bord de la rivière donnant une touche mystique à l’endroit qui convient tout à fait. En revenant au point de départ nous voyons une file indienne interminable de petites barques qui entament le circuit, alors que nous n’en avions vu que 2 ou 3 pendant tout notre trajet. Comme quoi il était bel et bien primordial d’arriver avant les cars de touristes!

Nous reprenons le scooter et parcourons les ravissantes petites routes secondaires reliant Hoa Lu à Tam coc, comme conseillé dans les guides. Nous faisons un stop entre les 2 pour gravir les 486 marches de la montagne en forme de cloche près de Hang Mua. C’est un effort qui vaut d’être fait car la vue au sommet est renversante. D’un coté on aperçoit une section de la rivière de Tam Coc et de l’autre la plaine cultivée avec une petite ville à droite et d’autres formations rocheuses espacées les unes des autres sur la gauche.

Nous continuons ensuite jusqu’à Tam Coc et un peu plus loin jusqu’à la fameuse Pagode de Bich Dong. Celle-ci ne vaut pas vraiment le détour, elle est charmante incrustée ainsi dans plusieurs grottes de la montagne, mais vraiment rien d’extraordianaire. Le plus intéressant reste les paysages de la route y menant.

A 16h il est temps de rendre le scooter et de prendre le bus pour Hanoi. Notre avion pour Pékin décolle le lendemain matin.

De retour à Hanoi nous récupérons nos gros sacs et changeons d’hôtel (il y en a pas mal de moins cher à proximité). Nous sortons ensuite diner dans l’un des nombreux restaurants de rue déployant leur mini-tables et mini-tabourets sur les trottoires un peu partout. Nous dégustons un succulent barbecue vietnamien, sorte de pierrade avec légumes, morceaux de porc et de poulet, accompagnés d’une déliciseuse sauce toute simple au sucre, citron et épices.

Le lendemain à 5h30, un taxi vient nous chercher à l’hotel pour nous emmener à l’aéroport. Pendant tout le trajet, comme il laissait tourner son compteur, on se demandera si c’était bien le taxi que nous avions réservé et pré-payé en agence la veille, ou bien juste un taxi qui passait par là. Mais à l’arrivée il accepte notre voucher après avoir vérifié quelque chose au téléphone… Il avait quand même l’air bien surpris donc on ne sera jamais complétement sûr d’avoir pris le bon taxi ce matin là.. Mais bon on est bien arrivé, on n’a rien de plus à payer donc tout va bien, nous pouvons embarquer sur notre vol pour Pékin… Enfin Pékin…. C’était sans compter sur l’ingéniosité et les connaissances irréprochables en géographie de notre agence de voyage anglaise, Travel Nation. Oui parce que pour faire Hanoi-Pékin, Travel Nation nous fait passer par….. Koala Lumpur en Malaysie, si si! Et comme de juste, histoire de faire les choses à fond, avec une escale de 6h. Du coup on fait : 9h00 le 28/10 Hanoi-Koalah Lumpur, escale de 6h, Koalah Lumpur-Pékin. Dernier vol durant lequel nous avons certainement survolé notre point de départ au Vietnam et qui arrive à 1h du matin le 29, heure très pratique pour arriver dans une ville inconnue où personne ne parle un mot d’anglais…. Merci Travel Nation ! Youpi à vous, vive la drogue !