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NEWS!!

          

Décembre 2014 : 3 nouveaux articles sur la fin de notre périple en Chine et toutes les photos correspondantes enfin en ligne !

- Les miroirs de Jiuzhaigou

- Shanghai vs Xitang

- De la montagne Jaune aux rizières du Dos du Dragon et aux Pics de Yangshuo

De nouveaux posts sur la fin du voyage vont continuer à arriver, ne vous inquiétez pas ! A vénir : Hong-Kong, le Népal, l'Inde et l'Afrique du sud.

Les 2 derniers articles publiés :

Wonderful Torres del Pain

Le 16/07/2013

Notre arrivée à Puerto Natales est plutôt folklorique. Comme c'est la basse saison au sud de la Patagonie et qu'il est 23h, autant vous dire que nous croyons marcher dans une ville fantôme enneigée. Les 2 premiers hostels que nous essayons sont fermés, le 3ème aussi cependant de la lumière et du bruit nous parvient depuis la fenêtre du salon. Je m'approche donc et toc à la vitre. Haha Je n'ai jamais vu personne sursauter aussi haut que les 2 personnes qui font face à la vitre à ce moment là! Bon je me mets â leur place, voir tout d'un coup à la fenêtre un grand barbu ressemblant à un bûcheron maléfique au milieu de la nuit, il y a de quoi s'inquiéter quelques instants! Ils nous ouvrent malgré tout la porte et il s'avère que ce sont 5 touristes français. L'un d'eux s'en va réveiller la proprio qui n'a alors pas l'air ravie du tout... Elle mettra un petit taquet au français qui nous a ouvert la porte, mais nous mène tout de même à notre chambre. Ouf!

Les nouvelles dont nous font part nos nouveaux colocataires ne sont pas bonnes. Selon eux, le parc Torres del Pain est quasiment fermé,  à l'intérieur aucun chemin n'est ouvert et il n'y a qu'un bus par semaine pour partir de Puerto Natales, celui-ci se trouvant être le lendemain matin à 7h30... Il est minuit, nous venons d'arriver après 38h de voyage... Ce n'est pas vraiment le genre de chose que l'on a envie d'entendre... Mais en presque 4 mois de voyage on a appris qu'il ne fallait pas écouter les yeux fermés les gens qui vous disent "on ne peut pas...". On a pas tous les même envies, limites et/ou motivation. Et puis y a pas moyen que je me lève à 6h du mat pour reprendre un bus! Finalement on a bien fait, nous passons la journée du lendemain, lundi 17 juin, à organiser notre excursion au Torres del Pain. Le plus compliqué est finalement de se rendre sur place car basse saison oblige, il n'y a aucun transport public et plus de 120km à parcourir. Soit on prend un bus excursion d'une journée qui fait le tour des points de vue autour du parc sans y entrer et qui peut nous déposer à l'entrée, soit on prend un transport privé. Les 2 reviennent au même prix pour l'aller et retour si on est 2 personnes : 400 US$. La 1iere solution pose pas mal de problème : l'arrivée à l'entrée du parc se fait vers 14h, il est donc trop tard pour couvrir les 5h de marche menant au 1ier refuge, et pour le retour si on est un peu en retard, le bus ne vous attend pas. Par contre la 2ème option présente l'avantage d'offrir un prix fixe. Donc si on est plus que 2, le prix est divisé d'autant. Près d'un distributeur d'argent j'aperçois 2 touristes que j'interpelle donc et à qui j'expose notre projet. Coup de chance ils prévoyaient le même type de trek et se demandait comment s'y rendre. Le propriétaire de leur hôtel leur avait proposé de les y emmener et de venir les chercher 3j plus tard pour 400$. Parfait! Nous décidons de partir le lendemain matin à 7h.

Jour 1 - Mardi 18 juin (En hommage à Charles)

Notre chauffeur s'appelle Rodrigo et il est à moitié fou, ou tout du moins fort lunatique. Il s'agit d'un charpentier / aventurier / hermitte / guide de montagne qui a un vieux 4x4 noir qu'il appelle "El Condor Negro", qui a soit disant passé plus de 6 mois à vivre dehors en montagne tout seul, et qui fait preuve d'une logorrhée verbale sans interruption à propos de sa vie "hey François you want to know about my life?!" bref il est fabuleusement hilarant. Quant à nos deux compagnons, il s'agit de Janet et Chris, 2 canadiens anglophones. À 6h du matin il faisait beau, mais le temps de partir et une tempête de neige se met en place. Toute la route en est rapidement couverte mais le condor noir tient bien bon et nous arrivons à l'entrée du parc sains et saufs vers 9h30.

La neige qui a alors cessé de tomber recouvre le Torres del Pain d'un magnifique manteau blanc. Nous entamons ainsi notre marche d'ors et déjà éblouis par la beauté surnaturelle de ce sud chilien, presque au bout du monde. Pendant 5h notre chemin serpente dans la neige. Il longe tout d'abord une rivière que l'on pourrait aisément qualifier de fleuve, s'enfonce un moment à travers d'épais bosquets formant un tunnel de neige au dessus de nos têtes puis rejoint de nouveau la rivière au fond de la vaste vallée. Tout d'un coup la rivière nous quitte préférant remonter vers les montagnes sur notre gauche. Nous ne lui en tenons pas rigueur et continuons vers le refuge à travers une immense plaine.

Ce n'est pas de tout repos car nous portons tout de même sur le dos de la nourriture et de l'eau pour 3 jours, nos sacs de couchage et des changes. De plus le parcours se complique au bout de la plaine, de petits cours d'eau nous bloquent le passage. À 3 reprises il nous faut prendre notre élan, sauter (enfin l'équivalent d'un saut mais avec un sac de 10kg sur le dos, ce qui donne un truc pas très beau qu'aurait pu réaliser une troupe de crapaux paraplégiques et unijambistes). C'est simple, Anaïs, constante, mettra très exactement 3 fois chacun de ses pieds dans l'eau (le pied d'appui, trop loin, puis le pied de réception, trop court... Je détecte immédiatement un gros niveau en athlétisme, quel dommage d'avoir gâché sa jeunesse à faire du basket!).

Le décor devient alors de plus en plus esquinté, nous grimpons, passons à travers plusieurs forêts maléfiques, et arrivons sur un point de vue qui vaut toutes les heures de marche du monde (voir de l'univers). Un immense lac coincé entre les montagnes s'étend devant nous et nous renvoit ses reflets turquoises. Une multitude d'îlots le parsèment mais une trouée au loin nous laisse apercevoir d'autres mont enneigés à l'horizon. Malheureusement ceux situés juste à côté de nous ont leur sommet emprisonnés par la brume.

Enfin, au bout d'une heure supplémentaire de marche sur les bords escarpés du lac, nous arrivons au premier refuge. Immense hôtel de bois avec une salle a manger gigantesque, des dizaines de chambres et dortoirs, 3 ou 4 étages,  et environ 15 personnes à tout casser. L'animation y est sans aucun doute débordante l'été, mais en cette journée d'hiver patagonien il tient plutôt de l'hôtel fantôme. Si vous avez lu Shinning, et bien voila c'est exactement ce à quoi je pense en le découvrant... De quoi passer une très, très bonne nuit ça dis donc. Seule une petite pièce commune est chauffée, les autres, dont les chambres, sont glaciales, l'électricité ne fonctionne que de 19h à 22h ainsi que l'eau courante (si une envie de pisser vous prend au milieu de la nuit et que vous avez le courage d'arpenter les couloirs noirs et glacés de l'hôtel Shinning, alors un tonneau d'eau et un seau vous permettront de tirer la chasse, sinon vous pouvez toujours faire pipi au lit, y'a pas à dire, ça réchauffe!) (mais non je n'ai pas fait pipi au lit, j'ai affronté les couloirs... Ca va oh! Shinning c'est juste un bouquin je sais!) REDRUM!!! Nous dinons tous ensemble et partageons avec nos amis canadiens une bouteille de vin que nous avons apportée à la sueur de nos fronts! Si c'est pas faire honneur à la France ça?!

Jour 2 - Mercredi 19 juin

Etant donné que nous ne sommes pas morts congelés durant la nuit nous pouvons refaire une journée de marche (youpi). Le parc de Torres del Pain se compose de 2 circuits principaux : le fameux W, 4 à 5 jours de marche, et le grand tour derriere les montagnes, 7 à 8 jours. Au moment où nous y sommes, seules 2 des 3 branches du W sont ouvertes depuis le refuge où nous venons de passer la nuit. Etant donné que nous ne souhaitons rester que 3j et 2n dans le parc et qu'il faut 1j pour relier le refuge à l'entrée du parc, nous ne pourrons faire qu'une branche du W : soit aller au glacier Grey sur la branche gauche, soit dans la valle frances formant la branche du milieu. Vu le temps, brumeux, venteux et pluvieux (là on vend du rêve aux parisiens) on nous conseille vivement d'opter pour le glacier car les pics et monts constituant l'intérêt principal de la vallée Frances ne seront pas visibles. Il nous faut faire l'A-R dans la journée, c'est à dire 7h de marche. Dans la nuit la température est remontée,  il n'y a plus un gramme de neige à l'horizon par contre beaucoup de cours d'eau, de flaques et de gadoue (yeah encore du rêve à vendre). Le chemin se met à grimper rapidement dans un petit raidillon de pierre et débouche au dessus d'un lac, un peu similaire à celui observé la veille. Par contre ici le vent est absolument phénoménal! On arrive presque à se coucher en avant dans le vide en étant maintenu par les bourrasques. En tout cas pas question de se poser ici pour apprécier le paysage, le vent nous chasse de notre promontoire aussi facilement qu'un revers de main le fait d'une mouche.

Nous continuons de marcher malgré tout, et arrivons enfin au mirador du glacier Grey. Celui-ci se trouve à l'extrémité nord du lac homonyme et en occupe toute la largeur. Même à cette distance (nous sommes encore à 1h30 de marche) il est sacrément imposant et on peut deviner la couleur bleue foncée de sa glace, confirmée par les petits icebergs flottants en contrebas probablement détachés de leur papa-glacier et emportés par le courant.

Une fois le reste de la marche effectué nous lui faisons pleinement face seulement séparés par un petit bout de lac. Un tel glacier on en voit plus en Europe c'est sûr. 50m de haut, quelques km de large et des dizianes de long dont nous ne pouvons malheureusement prendre toute la mesure qu'en regardant la carte. De plus le sacripant est particulièrement bavard, il craque, grince, explose, siffle ; lorsque la nature vous parle avec une telle majesté il n'y a plus qu'à se taire et écouter.

Nous sommes en retard... Il est 14h30 et nous avons 3h30 de marche à faire pour rentrer au refuge... Avec un couché de soleil autour des 16h et la nuit noire à 17h, il y a des chances qu'on soit bien dans la merde. Janet et Chris ont une lampe torche frontale, mais nous non. De plus Chris s'est fait mal à la cheville, il ne peut donc pas presser le pas. Une petite lampe frontale pour 4, ça veut dire ne pas voir où on met les pieds pour au moins 2 d'entre nous. Anaïs et moi décidons donc de tenter le tout pour le tout : accélérer pour tenter un retour en 3h avant le noir complet. La pénombre nous tombe dessus relativement rapidement, le chemin n'étant pas des plus clair à suivre, nous finissons par nous perdre. Il fait de plus en plus noir, pas moyens de retrouver une balise et étant donné qu'un grand fossé s'ouvre devant nous, ça ne doit pas être le bon chemin. Mais alors où? S'est on beaucoup éloigné? Si les autres passent avec leurs lampes, pourra-t-on les voir? Haaaaa! Quel suspens! Bien entendu nous gardons notre sang froid (well...) et je finis par apercevoir un gros rocher en forme d'arc en ciel que j'avais observé à l'aller. Il nous faut revenir en arrière pour contourner le fossé, parvenir près du rocher, et enfin une balise se montre! Hallelujah! A partir de là il n'est plus question d'essayer d'éviter les flaques et autres cours d'eau, nous fonçons tout droit et après quelques chevilles tordues, les pieds trempés nous apercevons enfin les lumières du refuge!:)

Jour 3 - Jeudy 20 juin

Dernier jour au torres del Pain, même trajet que le premier mais dans le sens inverse. Cependant c'est un décor totalement différent que nous traversons puisque la neige qui recouvrait tout à l'aller a disparu! La grande plaine toute blanche s'est transformée en grande plaine de hautes herbes.  

Celle ci ondule sous les bourrasques de vents tel la houle d'une mer jaunâtre. Oui parce que le vent il y en a et pas qu'un peu! Rapidement la pluie commence à tomber et fort heureusement le vent nous souffle dans le dos, rabattant la pluie sur nos sacs plutôt que dans nos yeux. En me retournant quelques instants pour regarder les autres derrière ce sont de véritables fléchettes de pluie qui me mordent le visage et les yeux, insoutenable. Nous croiserons quelques personnes faisant le chemin inverse, obligés de marcher courbés en 2. Je n'aurais pas aimé avoir ce temps là lors de notre 1ier jour, il y a de quoi en décourager plus d'un. 5h plus tard, trempés jusqu'aux os, nous parvenons finalement à l'entrée du parc, où les rangers ont la gentillesse de nous accueillir et de nous offrir du café. Rodrigo arrive avec le Condor Noir une heure plus tard comme convenu et nous ramène à Puerto natales sur les chapeaux de roue!

Même si le temps n'a pas été idéal le 3ème jour, le torres del pain restera un des temps fort de l'Amérique du sud. Ces paysages sud patagonien sont à couper le souffle et il est certain que nous y retourneront en été pour en faire un tour complet et pouvoir admirer ses fameux pics, cette fois cachés par les nuages. Le lendemain, vendredi 21 juin nous nous levons tôt pour prendre un bus nous ramenant de l'autre côté de la frontière,  mais toujours dans les Andes, à El Calafate.

Les baleines de Puerto Madryn

Le 06/07/2013

En nous réveillant à Puerto Madryn ce jeudi 13 juin nous n'avons qu'une idée en tête : voir des baleines. Le personnel de l'hôtel nous apprend que se rendre aujourd'hui sur la péninsule Valdes pour l'excursion en bateau est un peu risqué car il y a gros vent et les sorties risquent d'etre annuler. Cela dit il y a d'autre choses à faire en attendant : aller voir les baleines depuis une plage à 20km au nord, Punta Flecha, où ces majestueuses dames des océans (yeah poésie!) se rapprochent très près de la côte du fait d'un fond abrupte et  il est également possible d'aller marcher au milieu des éléphants de mer, sur une autre plage, Punta Ninfas, à 80km. Des agences proposent ces balades mais contre un coût relativement exorbitant. La chance est cependant de notre côté (enfin pas sûr...) puisque nous rencontrons à l'hôtel 2 françaises et un canadien : Felicia, Linh Lan et Riley, avec qui nous pouvons louer une voiture et nous rendre dans ces endroits par nous-mêmes.

La première partie se passe parfaitement bien, nous arrivons au sommet de Punta Flecha et apercevons d'emblée les baleines au bord de la plage en contrebas. Nous nous hatons donc de remonter en voiture et de nous y rendre à tombeau ouvert. C'est absolument éblouissant, ces mastodontes aquatiques sont là à une dizaine de mètres de la plage, passant et repassant devant nous paisiblement. Certaines sont accompagnées de leur petit, d'autres s'ébatent plus au large et nous gratifient de quelques sauts et de plongeons faisant apparaitre leur queue immense au dessus de la surface. L'endroit est idéal pour ces baleines franches, car la configuration de la côte leur permet de placer leurs petits entre elles et le bord, les protégeant ainsi efficacement le temps de leur apprendre les trucs et astuces des baleines, et de les nourir au lait maternel (lait qui est en fait éjecté dans l'eau et non bu à la mamelle. Non les baleines n'ont pas de sein, désolé, et du coup il vaut mieux qu'elles le fassent dans des eaux calmes). Nous les observons et les écoutons donc de longues minutes évoluer devant nos yeux ébahis sans dire un mot, nous rassasiant de ce spectacle fabuleux, pas loin de nous faire arroser par les jets d'eau de leurs auvents. Si j'avais eu un maillot de bain ou en tout cas un change, je pense que je me serais jeté à l'eau le temps de prendre une photo sous marine, mais je n'ai malheureusement pas pu (bon et puis oui c'est interdit, mais on ne va pas s'arrêter à ce genre de considérations non plus, si?).

Il est difficile de nous arracher à ce spectacle mais nous finissons tout de même par y aller. Nous repassons par la ville pour nous rendre ensuite à Punta Ninfas, mais là notre chère conductrice que je ne nommerai pas (Félicia), s'arrange pour se faire rentrer dedans par une voiture effectuant un créneau (si si c'est possible; p). Il en résulte un légère éraflure sur le pare-choc avant. Ceci marquera le début de nos mésaventures motorisées! Je prends alors le volant et nous repartons, les cœurs haut, vers notre seconde destination. Nous arrivons rapidement sur une route de terre que nous devons emprunter sur 60km au milieu de la pampa desertique. Celle-ci est en piteux état,  de nombreuses flaques d'eau et de boue la jalonnent nous obligeant à passer sur les côtés buissonneux généralement en laissant 2 roues dans la boue. Ce n'est cependant pas toujours possible il faut alors traverser les flaques immenses tant bien que mal. Nous nous embourbons une première fois mais parvenons à nous en sortir en poussant la voiture. Ça ne sera malheureusement pas le cas une seconde fois. La flaque est immense, aucun moyen de la contourner, nous restons bloqués en plein milieu... En ouvrant les portières l'eau s'engouffre presque à l'intérieur, nous nous mettons donc pieds nus, remontons nos pantalons et sortons pousser. Le spectacle devient alors tellement grotesque qu'il en est comique!:) Nous sommes 4 à pousser la voiture, enfoncés dans la boue glacée jusqu'à mi-mollet, avec un vent mordant pour kous encourager. Nous ne tardons pas, ainsi que la voiture intérieur comme extérieur, à être repeints en marron dégoulinant. Il faut imaginer les roues qui patinent à toute vitesse nous projetant des vagues de boue en pleine figure, c'est absolument génial! Afin d'avoir une meilleure prise pour pousser nous ouvrons les portières donc comme je le disais l'intérieur est repeint de la même manière... Fabuleux! Et tout ça pour rien, nous avançons bien un peu mais la flaque est juste trop grande, la voiture reste emprisonnée... A JAMAIS!!!! MOHAHAHA! Non en fait ce n'était pas très drôle sur le moment...

Dans notre malheur, la chance nous sourit cependant. Sur les 50km parcourus sur cette route nous n'avons croisé qu'une seule habitation, la ferme située à environ 500m de l'endroit où nous sommes bloqués! 3 gentils fermiers viennent nous tirer de là avec un camion. Nous les suivons ensuite à travers les buissons de la pampa afin de rejoindre la route avant la flaque, tout en priant pour ne pas crever un pneu. Au point où on en est ça n'aurait rien d'étonnant...Mais ça passe. Il n'est plus temps d'aller voir les éléphants de mer, il nous faut rentrer et essayer de sauver le désastre à 4 roues qu'est devenu la voiture. Rien que d'imaginer la tête de la loueuse si on lui rendait sa petite chevrolet dans cette état,  on se marre, la crise cardiaque ne serait pas loin! Mais nous ne sommes pas si cruels, après une heure de taf dans un lavage auto, elle est compe neuve. Lorsque la loueuse vient récupérer la voiture,  nous hésitons à lui faire part de nos mésaventures mais la prudence l'emporte et nous lui raccontons. Grand bien nous a pris puisque nous avions oublié de nettoyer sous le capot... Lorsqu'elle le soulève il ne fait aucun doute sur l'ampleur du chaos subit par la chevy:) Mais ce qui pose problème c'est surtout la rayure du pare-choc. Elle reviendra nous dire le lendemain soir combien un garagiste lui a pris pour la repeindre : 500 pesos. Nous avions préparé nos argiments pour contester mais elle nous divise la note par 2 car nous avons bien nettoyer la voiture. Nous sommes 5, la note par personne n'est donc pas trop salé et nous en finissons avec cette histoire une bonne fois pour toute. Le soir pour fêter ces elephants de mer inaccessibles nous nous preparons un festin de viande de bœuf argentine absolument gargantuesque,  ce qui parvient parfaitement à nous consoler (en tout cas moi oui!).

Le vendredi 14 juin le temps est suffisamment clément pour la sortie en bateau nous nous rendons donc tous les 5 en bus jusqu'à Puerto Pyramid sur la péninsule Valdes d'où partent les bateaux. Bien entendu l'entrée sur la péninsule est payante en plus de l'excursion. Les argentins profitent de façon très lucrative de leur merveilleux patrimoine naturel mais qui pourrait leur en vouloir... Les consigne du guide sont claires, les baleines sont dans leur milieu narurel, peut-être aurons la chance d'en voir de prés,  peut-être verrons nous des sauts, mais aussi peut-être ne verrons nous rien du tout... Tout cela est très rassurant apres avoir déboursé 70 $ chacun. Mais aujourd'hui la chance a tourné en notre faveur, rapidement le spectacle auquel nous assistons est grandiose : notre route croise celles de cétacés à plusieurs reprises et ceux ci viennent nous saluer juste à quelques mètres du bateaux.

Cette fois elle sont même assez proches pour que nous sentions l'eau de leurs auvents sur nos visages! Deux d'entre elles nous ferons une sorte de parade nuptiale endiablée avant de repartir vers les profondeurs.

Nous ne verrons pas les organes génitaux du mâle mais apprenons que le penis mesure environ 3m et que les testicules pèsent 500kg... De quoi vous laisser rêveuses mesdames n'est ce pas?;) Et enfin, incroyable, une autre se rapprochera de nous en exécutant 3 magnifiques sauts successifs que nous saisirons Anaïs et moi sur photo et vidéo mais sans égaler l'excellente qualité des photos prises par le photographe de bord.

Je pense que nous avons vu tout ce que nous pouvions espérer voir, et même plus. Nous n'oublierons pas de si tôt ce spectacle qui nous a tous littéralement subjugué et c'est donc ravi que nous passons notre dernière soirée à Puerto Madryn.

Le lendemain, samedi 15 juin, il est temps de rejoindre le bout du monde, le sud de la Patagonie. Le stop nous a pour le moment bien réussi nous continuions donc de cette manière. Un bus nous amène sur la route 3, là où nous avait déposé Mario (cf. Article précédent). À 9h30 un camion nous prend et nous amène à 100km de Comodoro. Sur le bas côté au autre camion est arrêté, je vais donc demandé au chauffeur s'il peut nous prendre mais il refuse. 10 min plus tard, sans doute accablé de remord, il nous fait de grand signe et nous dit que finalement il veut bien nous amener à Comodoro. C'est toujours ça... Et nous faisons bien car au final nous roulerons avec lui jusqu'à 300km avant Rio Gallegos dernière ville avant la péninsule de la Terre de feu et Ushuaia où nous arrivons à 1h du matin! Il fait froid, il y a du vent, mais pour pousser l'aventure à son paroxisme nous dormirons en tente sur l'aire d'autoroute... Bon dormir est sans doute un bien grand mot, mais c'est presque ça. Et à 7h du matin, après un petit café nous reprenons notre place au bord de la route, le pouce levé. Je vais tout de même solliciter les camionneurs arrêtés sur l'aire de repos ce qui s'avère payant puisque d'entre eux roulant de concert sont d'accord pour nous amener à Rio Gallegos, un dans chaque camion. Sur la route, le levé de soleil sur les terres désolées de la Patagonie est absolument splendide. 3h plus tard nos 2 amis chauffeurs nous déposent directement au terminal de bus. De là nous embarquons dans un bus pour Punta Arenas au Chili, ce sera le point le plus au sud où nous poserons les pied (à peine 150km plus au nord qu'Ushuaia), et finissons par un dernier bus pour Puerto Natales (Chili), où nous arrivons enfin à 23h après 38h de voyage dont 3 en tente!... Un peu de repos dans un bon lit nous fera le plus grand bien:)