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Bolivie

La période relative à la Bolivie est couverte en 4 articles : Copacabana et le Titicaca, La Paz et ses alentours, les mines de Potosie et enfin le fameux et magnifique Salar de Uyuni. Les articles sont par contre présentés par ordre antéchronologique, du plus récent au plus ancien, 1 par page.

Les mines nous minent

Potosie est une ville minière depuis plus de 450 ans. La visite de ses mines insalubres en est ainsi l'attraction principale (voire la seule). Arf désolé mais je vais être obligé de faire un peu d'histoire. Ce sont bien entendu les espagnols qui, découvrant les très importants gidements d'argent de la montagne avoisinante, vont littéralement esclavagiser la population locale pour la faire extraire le précieux métal. On dit que les espagnols ont extrait tellement d'argent de la montagne de Potosi qu'ils auraient pu construire avec un pont reliant l'Amérique à l'Espagne et continuer d'en acheminer dessus... Afin de mater les révoltes, ils créèrent une divinité diabolique à qui appartiendrait tout ce qui se trouve sous terre et prétendirent aux indigènes que celle-ci les punirait si ils ne travaillaient pas. Les espagnols l'appelaient el Dio, mais sans la lettre D dans l'alphabet Quechua, ces derniers prononçaient El Tio. Ce nom et la coutume d'adoration de cette entité à l'intérieur des mines est restée, perdurant même après la libération du jout hispanique. Aujourd'hui les boliviens sont catholiques pour la plupart mais pour eux Jesus n'a plus de pouvoir dans les mines,  c'est en Tio qu'ils croient sous terre. Dans chaque mine de la montagne (il y en a 500 et plus de 250 encore en activité), au moins une statue du Tio est présente, où les mineurs viennent faire des offrande (feuilles de coca, cigarettes, alcool,... (ils pensent à la santé du Tio je crois)) afin qu'il les protège des accidents, et leur fournisse de bons filons. Régulièrement ils égorgent également des lamas à l'entrée des mines et en aspergent les murs de sang afin que le Tio boivent ce sang là plutôt que celui des mineurs (regardez la photo de groupe à l'entrée de la mine que nous avons visité,  on voit les giclées de sang sur les murs à droite). Aujourd'hui plus de 12000 hommes travaillent dans ces mines (les boliviennes n'y sont pas autorisées car cela pourrait rendre jalouse la Pacha Mama (mère nature)). Certaines de ces mines s'enfoncent à plus de 2km de leur entrée et 1km de profondeur. Il y fait une chaleur abominable, et bien entendu sans aucun système d'aération. Les mineurs ont une espérance de vie 10 à 15 ans une fois entrés là-dedans. Ils meurent généralement de Silicose, une maladie des poumons, ou de cirrhose (ils boivent de l'alcool à 96 degré! Sur la bouteille il est inscrit "Alcool potable", c'est juste abominable), ou bien d'accident : éboulement ou empoisonnement au monoxyde de carbone. Je rajouterai que plus de 800 enfants y travaillent encore aujourd'hui, certains dés l'âge de 10 ans. Nous en avons pour notre part croisé un de 14 ans. Généralement leur père est mort jeune ce qui oblige les enfants à mettre la main à la pâte pour subvenir aux besoins de la famille, dans ces conditions de misère deplorable.

Nous partons donc visiter les mines dés le matin de notre arrivée à Potosi. Tout d'abord on nous équipe : sur-pantalon, veste, bottes, casque et lampe frontale, ensuite nous faisons un stop au marché des mineurs pour leur acheter des cadeaux comme le veut la coutume : feuilles de coca, cigarettes, sodas, alcool et même de la dynamite... Oui à Potosi la dynamite est en vente libre... Et un baton coûte seulement 20bs, c'est a dire 3$... Avec un polonais de notre groupe, Bastek (orthographe non certain), nous hésitons à en prendre une pour aller la faire exploser qqpart (oui les garçons ça aime les pétard et là on pourrait difficilement faire plus gros!:)). Mais après un peu de réflexion nous nous abstenons. Nous pénétrons alors dans une mine, en file indienne derrière notre guide. Ce dernier ne nous rassure pas beaucoup car en nous parlant il tremble à moitié et se couvre de sueur. Soit il est malade soit en état de manque, et vu les habitudes locales je pencherais plutôt pour la 2ème option. Enfin bref, on y est. Rapidement le couloir s'étrécit et le plafond se rapproche. Quasiment constamment pendant nos 3h sous terre, j'aurai la tête penchée pour avancer (quand ce n'était pas le dos courbé). Au bout de 5 min, un allemand de notre groupe a du mal à respirer et fait demi tour. Plusieurs fois nous devons nous écarter pour laisser passer des mineurs poussant un vagonnet. Il n'y en a qu'au niveau principal, pas de rail dans les niveaux inférieurs seulement des treuils électriques (dans les mines un peu plus riches, sinon c'est manuel) pour remonter les sacs de minéraux de 250kg amassés en profondeur. Le week-end précédent il y a eu une grande fête dans les mines, il n'y a donc pas beaucoup de mineurs au travail ce jour là, notre guide a du mal à les trouver. Nous descendons de 15m par d'étroits conduits, faisons limite de la spéléologie, à plat ventre à certains endroits pour enfin en entendre puis en observer creuser la montagne à la pelle. Leurs conditions de travail sont vvéritablement horribles. Nous venons d'y passer à peine 2h mais ne désirons qu'une chose c'est sortir, et eux ils y travaillent 8 à 10h non stop par jour, et doivent y retourner le lendemain... Je descends creuser avec eux, après avoir rempli 2 fois le sac de 250kg à la pelle je suis exténué, eux le font toute la journée en respirant de la poussière continuellement. Ici ils sont 4 ou 5 à travailler ensemble, ils se partageront le prix de vente des minéraux extraits entre eux exclusivement. Il n'y a pas de salaire fixe, chacun touche en fonction de ce que son groupe extrait. En moyenne un adulte touche environ 100bs par jour (14 $) ce qui est un peu plus que le salaire minimum en Bolivie, un enfant 5$. Enfin nous ressortons, et ce n'est pas pour nous déplaire. Ces mines sont vieilles et suffocantes, personnes n'est à l'abris d'un accident. Après 3h sous tension constante nous nous relachons enfin. Franchement ayant été temoin de ces vies de labeur misérable on se dit que nous y repenserons à 2 fois avant de nous plaindre des petits inconvénients des notres.

Le soir nous prenons un verre avec Bastek et Monika, couple de polonais voyageant 6 mois en Amérique du sud et essayons les cigarettes artisanales sans filtres (pff pourquoi faire?) des mineurs (surprises, elles sont absolument infectes!).

Le lendemain, mardi 21 mai (bon anniversaire Floriane!), nous partons pour Sucre, ville blanche au centre colonial absolument magnifique, ou nous retrouverons pendant 3j nos 2 polonais avant que nos chemins se separent. Ici nous en profiterons surtout pour nous reposer avant le Salar de Uyuni : beaucoup de simples balades dans la ville elle-même et dans les environs, notamment aux 7 cascades. Pour nous y rendre nous prenons un bus public jusqu'à son terminus puis marchons dans la campagne pendant 1h. Nous arrivons alors  dans ce petit canyon ravissant où une petite rivière parcourt 7 plateformes successives, formant ainsi 7 petites cascades et 7 piscines naturelles. Malheureusement l'eau est vraiment glaciale et en l'absence de soleil ce jour là je ne parviens pas à me jeter à l'eau... (honte à moi je sais mais j'aurais bien voulu vous y voir). Nous y observons que les boliviens ont encore quelques progrès à faire sur certains points : tout d'abord sur le ramassage de leurs déchets qui dégradent cet endroit magnifique et ensuite sur le traitement des animaux. Je ne suis pas sûr que pendre un chiot à un arbre et le laisser comme ça à la vue des promeneurs que nous sommes est une pratique qui plairait beaucoup à Brigitte. Hummm sympatique tout ça. Enfin sinon Sucre nous plait beaucoup, on y mange dans les comedors pour presque rien, et nous decouvrons les Buolenos, sorte de gros beignet sucré super bon qui ne coûtent que 50 centimos. Ca veut dire qu'il faut en acheter 14 pour faire 1$ !!! Oh que j'aime la Bolivie!! (honnêtement je ne sais vraiment pas comment j'ai pu maigrir dans ce pays!). Un soir nous visionnons dans un bar un documentaire sur la vie d'un gamin travaillant dans les mines de Potosi. Vraiment soyez heureux d'avoir eu la chance de naître et grandir en 

Europe, y a pas photo.

Enfin le repos s'achève, le vendredi 24 mai nous prenons le bus pour Uyuni d'où nous partirons visiter le Salar, fameux desert de se gigantesquel, et les lagunes au sud de la Bolivie, pendant 4 jours... A suivre!

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