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Angkor

Comme elle vient Angkor et Angkor

Ce qu’il faut tout d’abord savoir sur le Cambodge c’est qu’ils ont une monnaie locale, le Riel, mais ils fonctionnent partout avec le dollar US. Il vaut donc mieux tirer des $ ça revient moins cher pour payer quoique ce soit.

Nous sommes donc à Siem Reap, le samedi 5 octobre au soir et il y a plein d’eau partout dans la rue car c’est encore la saison des pluies. Cela n’empêche pas les milliers de vélo, mobylettes, scooters et touk-touk de circuler comme d’habitude, c’est à dire dans tous les sens, sans trop freiner aux croisements et en klaxonnant à la moindre occasion, et avec les éclaboussures en plus. Nous sortons tout de même nous balader pour diner, mais tout est humide partout, la ville n’est pas non plus ultra belle, c’est un vrai nid à touristes, donc nous ne nous éternisons pas.

A 7h du matin le lendemain, comme prévu un chauffeur de touk-touk vient nous chercher à l’hotel pour faire la tournée d’une partie des temples d’Angkor. Il y a plus des centaines de temples à Angkor, il est donc de bon aloi d’y passer 2 à 3 jours et même 7 si vous êtes un amoureux fanatique des vieilles pierre, pour en visiter la majeure partie. Angkor fut la capitale du vaste empire Kmer du IXème au XIVème siècle et comptait lors de son apogée plus de 800 000 habitants (alors que les principales capitales d’Europe à la même époque en comptaient moins de 100 000…). Quant à nous, nous ne ferons qu’une journée mais nous aurons (quand même) le temps de visiter les 2 temples principaux, le temple d’Angkor Wat et la cité d’Angkor Thom renfermant notamment le temple de Prasat Bayon, ainsi que 2 autres que l’on nous avait recommandés, Prasat Preah Kan et Prasat Ta Prum.

Le temple d’Angkor, bien-sûr le plus célèbre, est l’édifice religieux le plus vaste au monde. Construit au XIIe siècle sur 82 hectares, il est entouré par une immense enceinte de plus d’1km de coté et comporte d’immenses jardins composés d’étangs, d’étendues d’herbes et de plantes sur lesquelles se trouvent d’autres petits batiments tels que les 2 bibliothèques situées de part et d’autre de la gigantesque allée centrale. Celle-ci, grande langue de pierre surélevée fermée de chaque coté par une balustrade, permet de rejoindre le temple depuis l’entrée principale de l’enceinte extérieure.

Cette enceinte n’est pas qu’un simple mur ; plusieurs galeries la parcourent et donnent ainsi accès à divers petits halls dans lesquels se trouvent des statues soit de dieux et déesses hindou soit de Boudha. En effet les temples d’Angkor ont suivi les tribulations religieuses des rois de la région, certains initialement hindou, Angkor Wat était dédié à Vishnu, sont devenus bouddhistes et ont été réarrangés en conséquence par la suite ou bien l’inverse. On y trouve donc des vestiges hindouistes et bouddhistes. Protégeant l’enceinte, une incroyable douve-fleuve large de 200m en fait tout le tour. Il y aurait eu de quoi faire palir d’envie n’importe quel château-fort en Europe. Le temple lui-même est monumental, les galeries se succèdent sur plusieurs niveaux en un véritable labyrinthe, menant à une multitude de cours intérieures, de petites salles où se trouvent/trouvaient (beaucoup ont disparu ou sont très endommagées) des représentations des différentes figures divines ayant occupé les lieux. Au dessus du sanctuaire central les 3 tours pyramidales en forme de fleur de lotus donnent au temple son image universellement connue. Il est possible de monter au sommet de l’une d’elle via une escalier abrupte et très étroit où l’on se retrouvent donc facilement coincé derrière un groupe de personnes agées pendant ce qui semble être une éternité. Mesdames pensez à vous munir de quelque chose pour vous couvrir les épaules et les jambes ou bien vous resterez au pied des marches. En haut, la vue sur l’ensemble du temple vaut vraiment le détour.

Par contre je vous conseille de le visiter plutot en fin d’après-midi car le matin le soleil se lève juste derrière le temple, offrant ainsi un beau contre-jour à toutes les photos d’ensemble.

Nous retrouvons notre chauffeur à la sortie parmis les centaines d’autres touk-touks attedant leurs passagers. Il nous avoue avoir déjà perdu des touristes ici, il s’était endormi dans son véhicule et ils ne l’ont jamais retrouvé. Ca rassure :) Mais cela ne l’empêche pas de nous emmené au prochain temple, Prasat Bayon, situé à quelques km de là, au coeur de la cité d’Angkor Thom. Dans cette capitale des souverains Khmers au XIIème siècle se trouvent de nombreux édifices religieux, des forêts, étangs, rivières, et à l’époque des habitations mais qui ont elles depuis longtemps disparues. Le tout est entouré par un formidable mur d’enceinte, carré parfait de 6km de coté. Au milieu de chacun des 4 cotés se trouve une porte monumentale par laquelle passe une route de pierre et par où notre touk-touk pénètre pour nous mener au temple central Prasat Bayon. Aujourd’hui ces portes existent toujours mais le mur d’enceinte est en grande partie effondré. Le temple est bien moins grand qu’Angkor Wat et en plus mauvais état, mais son style est très différent, plus mystique et d’autant plus attirant. Presqu’entièrement construit en petites pierres de taille sur un seul niveau mais avec une multitude de petites niches pyramidales, toujours dans le style fleur de lotus, une tour centrale, et des sortes de kiosques sur le toit. On y évolue avec fascination sous le regard bienveillant et le sourire énigmatique du roi Jayavarman VII ayant fait construire ce temple. En effet, sur la plupart des murs devant lesquels nous passons, son visage gigantesque est sculpté en relief. Il y a en tout 216, impossible donc d’échapper à sa jolie frimousse… Légèrement mégalo peut-être le père Jayar vous ne pensez pas ?

En sortant du temple nous continuons à pied la visite d’Angkor Thom en suivant tout d’abord la magnifique terrasse des éléphants, qui nous mène au grand temple de Baphuon, puis à travers les bois pour passer devant d’autres temples secondaires moins bien conservés et/ou restaurés, tel que le temple de Phimenakas. Une telle concentration d’édifices anciens laisse réveur sur la vie que devait mener ici les kmers à la grande époque d’Angkor.

Pour pénétrer dans le 3ème temple, Prasat Preah Khan, il nous faut franchir un pont dont la rivière en crue passe à la fois en dessous et au dessus. On pensait pouvoir passer sans trop se mouiller mais c’est peine perdue, toute la chaussure y passe (au retour on sera malin, on se mettra peids nus pour passer). Ce temple en assez mauvais état est particulier car il est formé, sur un seul niveau, d’un quadrillage preque parfait de galeries relativement étroites, avec des cours extérieurs à certains endroits. Au niveau de quelques intersections se trouvrent des statues de bouddha où, comme dès qu’il y a une représentation de Bouddha, des touristes asiatiques prennent le temps d’allumer de l’encens et de prier. A l’arrière du temple une magnifique esplanade ceinturée par des canaux s’étend vers la forêt. Il est très sympa d’y observer les enfants thaï jouer dans les ruines et même dans les canaux (pour ma part pour rien au monde je n’aurais trempé ne serait-ce qu’un doigt de pied dans ces canaux mais bon….), ou alors essayer de nous vendre des babioles avec des yeux larmoyants en poussant des petits « pleeeeeeeeaaaaaaase » à vous fendre le cœur. Je dis à l’une que si elle me fait un grand sourire au lieu de ses yeux de chien battu je lui achèterai un truc et elle a fini par comprendre :)

Nous finissons notre journée par la visite du temple Prasat Ta Prum, connu pour avoir perdu son combat contre la nature evironnante. Des arbres cyclopéens ont poussé ici et là sur les ruines, les enlaçant de leurs racines gigantesques. Une partie du site a tout de même pu être restauré, le reste est toujours en cours de restauration mais les arbres sont laissés là bien évidemment. Cela donne une impression de temple maudit perdu au cœur de la jungle qui n’est pas pour déplaire et sans toutefois nous empêcher d’en admirer l’architecture. Notamment certaines galeries qui sont composées d’une triple paroie sulcptée véritablement magnifique.

Avant de rentrer nous demandons à notre chauffeur de refaire un crochet par Angkor Wat afin que nous puissions faire quelques photos sans contre-jour mais le temps s’est dégradé et cela ne rend pas beaucoup mieux. De retour à Siem Reap nous organisons notre voyage pour revenir en Thaïlande dès le lendemain puis nous retrouvons notre chauffeur pour boire quelques bières avec lui et ses amis. Même si son anglais est relativement limité il nous parle du Cambodge, de sa vie, de ses envies, et nous échangeons sur les coutumes françaises. Cela en fait une très bonne soirée, simple et sympa.

Le lendemain, lundi 7 octobre, le voyage de la mort commence : A 8h nous prenons un bus pour la fontière thaïandaise, nous passons les formalités douanières (toujours un bonheur), puis sommes censés reprendre un bus pour Bangkok. Mais celui-ci a eu un problème sur son trajet aller et n’est donc jamais arrivé. Nous attendons 3h jusqu’à ce qu’enfin on nous mette à disposition un nouveau bus. Nous arrivons vers 21h (au lieu de 17h) à Bangkok. De là nous décidons de prendre directement un train de nuit pour Chumpon, dans l’idée de nous rendre sur l’île de Ko Phi Phi, au sud est, pas loin de Phuket. La guichetière à la gare nous propose un pack tout compris jusqu’à l’île pour 950 Bhat, mais comme on pense pouvoir s’en tirer moins cher en gérant étape par étape nous ne prenons que le billet de train (EEERRRRREUUUUURRRR). Nous arrivons donc à Chumpon à 7h du matin où nous touvons un minibus qui peut nous emmener à Surat Thani, où nous arrivons à 10h. Là il nous faut prendre vers midi un autre bus arrivant à Krabi juste à temps pour le bateau de Ko Phi Phi. Mais bon, ils ont tout de même le temps de nous arrêter 30 minutes dans un restaurant avant d’arriver au port. Malins les bougres, il n’y a qu’un seul restaurant, donc soit tu consommes, soit tu attends bien sagement que l’on reparte (non non ba non il n’y a pas du tout d’entente entre le voyagiste et le restaurateur)…. A ce moment là, après 30h de galère dans les transports, je crois bien que j’avais envie de commettre plusieurs homicides ultra violents. Mais bon je m’abstiens et enfin, après 2h de bateau, 33h de voyage au total, 1200 bhat dépensés par personne, nous posons le pied sur la magnfique petite île de Ko Phi Phi…. Aaaaah finally….

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