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Fidji

Fiji Time !

Bien ! Nous arrivons donc aux Fiji le 4 Août en début d’après-midi et passons une première nuit dans une auberge de jeunesse en bord de plage à Nadi sur l’île principale. A part le fait d’avoir dans notre chambre une baleine humaine rotant de façon immonde dans son sommeil, il n’y a pas grand chose à racconter. Ah si, on assiste tout de même à un spectacle de danse fidjienne (très semblable aux danses tahitiennes) dans l’hotel voisin, et à une danse du feux sur la plage (oui bon ça va, c’était quand même il y 1 mois et demi, laissez moi le temps de me rappeler aussi, et puis l’histoire du mec qui rote en dormant avait en toute logique la priorité!)

Le lendemain, lundi 5 Août nous prenons la meilleure décision de notre vie en nous rendant via 3h de bus à Pacific Harbor, petite ville au sud de l’île principale. L’idée est double : faire du rafting ou du kayak sur la rivière Navua qui traverse une forêt tropicale et des villages fidjiens typiques, et faire de la plongée avec des requins près de l’île Beqa juste en face. Vous vous dites peut-être que tout cela semble relativement bon-enfant, mais détrompez-vous mécréants! D’une part le cannibalisme a été longtemps pratiqué aux fiji, et bien que banni officiellement on est en droit de se demander si c’est effectivement le cas dans les villages des îles les plus reculés ou bien au coeur des forêts immenses de l’île où nous nous trouvons et d’autre part les requins nageant par ici sont plutôt du genre costauds, requins citrons, requins taureau et requins gris… Potentiellement cette journée nous sera donc fatale…. Brrrrrr…. Je me rends bien compte que l’effet de suspence est un peu gaché par le fait que je sois encore de ce monde pour écrire ce post, mais il y en a peut être parmi vous qui ne font pas beaucoup attention et sont en train de se ronger les ongles d’angoisse, mon dieu s’en sont-ils sortis ??? Et bien…. Oui. Et cela pas seulement parce que j’exagérais sur la dangerosité des activités à venir, mais aussi, et surtout d’ailleurs, parce que nous n’en avons finalement fait aucune des 2. Les prix du kayak étaient juste honteux : 690$ pour 2, et la plongée était complète pour toute la semaine.

Nous passons donc la journée à la plage et le soir nous dinons avec un couple de russes et leurs 2 filles en bas-âge, sortis tous les 4 pour la 1ière fois de leur Sibérie natale pour 4 mois aux Fiji (oui oui, sérieusement). Ce fut une confrontation culturelle forte instructive et évidemment très marrante.

Après cet échec nous revenons sur Nadi dans le but de partir sur une des inombrables îles paradisaiques au nord-ouest. Notre choix se porte du Mana Island, réputée pour les backpackers de notre espèce. Et cette fois la chance tourne! Au port nous tombons sur une femme qui vient de monter son business de tourisme qui nous conseille de manière très avisée et nous sert si généreusement que cela en devient suspect. Au lieu de partir avec le bateau de 14h, nous pouvons attendre le lendemain matin et payer 2x moins cher, pour la nuit supplémentaire ici elle nous offre l’hotel, et sur Mana Island  elle nous réserve une chambre double pour le prix d’une tente (nous paierons donc moins cher que les autres en dortoirs), en fin de journée elle nous conduiera en taxi jusqu’au supermarché puis jusqu’à notre hotel gratuitement…  A la fin on était à deux doigts de penser qu’elle voulait nous kidnapper, nous trucider, découper et cuisiner, mais en fait non elle était juste gentille et serviable (aaaah si seulement le tourisme en France nous avait préparé à ça, on serait tombé de moins haut:p). En attendant, dans l’après-midi nous nous relaxons au Hard Rock café, où le manager, voyant les dessins de mon carnet me demandera de lui dessiner un modèle pour un pin’s HardRock café Fiji (non je ne me la racconte pas, j’ennonce des faits, un point c’est tout ;p). Cela nous vaudra nos cafés et thés, plus une glace et bière offerts.

Le soir nous participons à une soirée Kava. Le kava est la boisson traditionnelle des fidjiens, elle est fait à partir d’une racine, séchée et pilée pour être mélangée à de l’eau. Alors du coup ça donne un truc marron qui a un goût de terre et de poussière tout à fait répugnant (cela ne nous empêchera pas d’en boire pas mal de bols, mais bien sûr c’était par pure politesse:p). C’est le rituel qui est sympa donc, plus que la boisson elle-même (heureusement) : tous assis en tailleur en cercle autour de celui qui à le bol et la bassine de kava, il nous tend un bol chacun notre tour. Nous devons alors crier “Bula!” (qui est LE mot fidjien par excellence, ça veut dire bonjour, bienvenu, exprime l’accord, le contentement, etc…), claquer une fois des mains, boire son bol d’un trait, crier Bula de nouveau et claquer des mains 3 fois. Plusieurs fidjiens sont aussi là avec des guitares, et enchaînent musiques et chants locaux. Le kava est censé être une boisson relaxante, apaisante (et non pas hallucinogène comme on l’entend parfois), ce qui explique certainement pourquoi ils sont tous si peu pressé :p

C’est donc le mercredi 7 Août que nous arrivons sur Mana Island, après 1h30 de bateau, dans l’auberge de jeunesse Mana Lagoon, propice à la fête. L’île est tout ce qu’il y a de paradisiaque : petite, ceinturée à la fois par une plage de sable fin, par des cocotiers et par un lagon d’eau turquoise et avec au centre deux petites collines offrant des points de vue tout à fait admirables. Vous imaginez un peu le topo :

L’auberge quant à elle est remplie d’un personnel fidjien bien marrant qui nous accueille en chantant une chanson de bienvenu “Welcome to Mana Lagoon” (oui c’est original, c’est clair). On sent que la vie n’est pas trop stressante pour eux. Ils sont une bonne quinzaine pour s’occuper de l’auberge, le temps de travail effectif moyen par personne et par jour doit tout de même approcher la demie-heure… C’est ce qu’on appelle le Fiji time…

Vous vous en doutez, nous ferons pas mal de grosses soirées sur cette île, avec tout un tas de différentes personnes venant d’un peu partout dans le monde, et bien-sûr avec les fidjiens, participant plus que volontier à toute activité impliquant une bouteille d’alcool. Une soirée assez atypique eut lieu avec l’arrivée sur l’île d’une troupe d’une vingtaine de japonais, bien décidés à en découdre avec nous aux jeux d’alcool ;) Ils nous ont bien faits marrer, surtout un petit survolté qui sautait partout. Bien évidemment, avec 3 autres français bien sympas Justine, Nico et Jo, nous les avons tous couchés après une partie endiablée de “Concentration, concentration now begins”! Ah et au fait ne confondez pas, ce sont les chinois qui mangent du chien, pas les japonais :p Nous aurons le droit aussi à 2 soirées fidjiennes, danses vahinés, danses de la machette et danses du feux au rendez-vous. Mais trève de superficialité passons aux choses sérieuses, c’est à dire nos activités diurnes.

Le snorkling nous a beaucup occupé. La barrière de corail entourant l’île était d’une richesse incroyable, tant faune que flore, d’au moins 20m de large et donnant, côté océan, sur un tombant d’une quinzaine de mètres dans une eau crystalline. Les fonds que nous avions vus à Tahiti ayant été dévastés par un cyclone en 2008, cette explosion de couleur nous ravis. Il y a des coraux de toutes les teintes et tailles immaginables, même chose pour les poissons, des anémones, des poissons clown (qui sont d’ailleurs assez belliqueux dès qu’on s’approche un peu trop près de leur territoire, l’un d’eux viendra me chiquer 3 fois à la tête (les 2 premières fois je me demandais ce que c’était qui venait me pincer le cuir chevelu comme ça jusqu’au moment où j’ai enfin repéré cette petite saloperie se ruer vers moi (gentil Némo, mes fesses oui!))), des étoiles de mer bleues, des gros poissons qui gonflent lorsqu’ils sont effrayés, etc etc. Je peux sans problème y passer des heures nageant de long en large, au milieu de cette si fabuleuse diversité naturelle.

Bien-sûr nous faisons également de la plongée. Le dive master, un fidjien bien sympa, nous emmène tout d’abord sur le site appelé “Supermarket” car plein de poissons. Plongée en plein courant, donc pas si facile, mais grandiose pour l’observation : nous croisons une vingtaine de requins en tout, des petits pointes noires mais aussi des requins gris, dont une bande de 5 ou 6 remontant sans peine le courant à quelques mètres de nous : juste incroyable!!

Je fais le lendemain soir une plongée de nuit, tout seul avec le dive master. Celui-ci emporte son fusil-harpon afin de pêcher un peu. J’avoue que c’est tout d’abord un peu engoissant, sur le petit bateau au beau milieu de l’océan dans le noir complet (et sachant que de gentils requins se baladent en dessous de nous). C’est d’ailleurs la première chose que j’éclaire une fois descendu au fond : un requin à pointe noir, à quelques mètres de nous. Nous sommes chacun équipé d’une grosse lampe torche, le dive master nage devant moi, plus occupé à débusquer les poissons dans les creux du mur de corail le long duquel nous nageons qu’autre chose. De mon côté j’explore et de temps en temps je jette un coup d’oeil derrière, juste histoire de vérifier que le requin n’est pas revenu me renifler les palmes (ce qu’il fera d’ailleurs à 2 ou 3 reprises, les petites bubulles et la lumière les attirent, et peut-être aussi le sang s’écoulant des poissons transpercés par le harpon de mon compagnon, qui sait ? :p). Bien entendu on voit moins de chose que la journée, mais l’ambiance est absolument différente, les sons sont magnifiés, le sentiment d’isolement beaucoup plus fort. C’est très impressionnant, j’adore ça! Et j’observe tout de même pas mal de trucs bien sympa : le requin à 3 ou 4 reprises, un petit poisson transparent dont on peut donc voir les entrailles et arrêtes, et un gros poisson tout bleu à tête plate qui gonfle lorsqu’effrayé. Ce dernier est tout calme, il se laisse carresser et vous regarde avec d’énormes yeux tout rond et un sourire béat en demi-lune (c’est à se demander s’il n’a pas fumer un truc). Le dive master pêchera une petite dizaine de poissons et m’en donnera 2 que le cuistot de l’auberge nous préparera façon fidjienne en plus du repas de fruits de mer que nous avions commandé avec nos 3 amis français et que nous dégustons donc après ma plongée. Que du bonheur!

Devant mon entrain après cette plongée de nuit, Anaïs et 2 d’entre eux arrêteront de faire leur flipette et en feront une 2 jours plus tard sur un autre spot. Pas de requin au rendez-vous mais une grosse tortue marine et une raie. C’est la première tortue que l’un de nous observe de près en plongée, la chance semble donc enfin tourner ;)

Un autre jour nous embarquons sur une petite barque à moteur pour nous rendre sur Cast Away Island, l’île où a été tourné le film du même nom (“Seul au monde” en français) avec Tom Hanks. C’est bien trippant de reconnaitre la plage sur laquelle il établit son camp de fortune, le gros rocher au pied duquel il enterre (enfin ensable) un des pilotes de l’avion, et la montagne qu’il gravît, tout d’abord pour avoir un point de vue d’ensemble puis accessoirement pour tenter de mettre fin à ses jours. Dans le film, le point de vue dévoile de l’eau à perte de vue sur 360°, bien sûr dans la réalité la vérité est toute autre : de nombreuses îles entourées de leurs lagons sont en vue, dont une toute proche. Ce panorama est du coup absolument splendide, dans un style bien différent de ce qu’on avait pu voir à Tahiti. Nous étions alors sur Moorea une grande île montagneuse entourée de son fabuleux lagon, avec juste l’île de Tahiti en vue. Ici, une multitude de petites îles de style île déserte parsèment l’océan en contre-bas, c’est à couper le souffle (ou alors était-ce à cause de la marche jusqu’au sommet, je ne suis plus très sûr).

En redescendant nous croisons une araignée absolument répugnante sur sa toile, je me retiens avec difficulté de prendre mes jambes à mon cou en poussant des cris stridents. Au moins 20cm d’envergure, toute noire avec un énorme abdomen jaune fluo…IIIERRK! Je vais vous mettre une photo, vous avez le droit d’aller vomir.

Sur la plage de l’île il est amusant de voir que les fidjiens, véritables génies du tourisme ont écris un grand “SOS” avec des noix de coco et planté un grand bambou avec un drapeau blanc au sommet, alors que cela ne fait absolument pas partie du film.

Un soir nous retournons sur Sunset beach (où nous faisons du snorkling) pour assister, comme son nom l’indique, au coucher du soleil. En chemin, un espèce de camion-bus rempli de touristes en provenance du Resort-Spa de l’île nous dépasse. Effectivement il y a au moins 5 minutes de marche, il ne faudrait surtout pas que les riches se fatiguent trop. Bon je ne vais pas vous détailler un coucher de soleil (qui est du style plutôt pas mal), les photos le feront mieux que moi!

Le matin du 13 Août nous reprenons le petit bateau à moteur pour rejoindre Nadi où nous passerons une dernière soirée avant de nous envoler le 14 matin pour Sydney. Bon je vais l’écrire, car sinon de toute façon c’est Anaïs qui le fera savoir d’une manière ou d’une autre : en débarquant du petit bateau sur la plage de l’auberge de jeunesse à Nadi je me vautre lamentablement dans l’eau en passant le long de la cabine, devant à peu près tout le monde. Mais j’ai su rester très digne rassurez-vous ;)

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