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Argentine et Chili

La période relative à l'Argentine et au Chile est couverte en 5 articles : Le nord de l'Argentine avec notamment les Chutes d'Igazu, Buenos Aires, Puerto Madryn et la côte Atlantique, la Patagonie et le parc de Torres del Pain, et enfin un medley sur notre remontée jusqu'à Santiago entre l'Argentine et le Chili. Les articles sont par contre présentés par ordre antéchronologique, du plus récent au plus ancien, 1 par page.

Les chutes d'Iguazu

Nous débutons notre périple argentin par... 24h de bus, tout simplement. Ayant passé plus d'une semaine dans le sud de la Bolivie il n'est pas forcément utile de s'éterniser au nord ouest de l'Argentine, relativement similaire. Ce long trajet nous amène à Puerto Iguazu, d'où nous visiterons les fameuses chutes du même nom. C'est en compagnie de Lex et Martina que nous voyageons alors, couple de hollandais très sympa rencontrés à Salta et qui finissent un tour du monde relativement similaire au notre mais dans le sens inverse. Dans cette première ville d'Argentine nous changeons nos 1000$ tirés en Bolivie. On nous avait prévenu : arriver avec le max de dollars en Argentine car le taux de change au marché noir est beaucoup plus important... et en effet nous les changeons à 8.6 pesos au lieu de 5.2 au cours officiel!! Les 24h de bus se passent plutôt bien, les bus ici c'est carrément la classe, diner et petit dej inclus, de la place pour allonger les jambes et le dossier, eau chaude à volonté pour le café etc... Et puis on a l'habitude maintenant. Ce qui est dingue c'est qu'en France si on m'avait dit de faire 24h de bus j'aurais cru que la personne n'était pas saine d'esprit pour dire des énormités pareilles, mais ici c'est la routine, et ca passe plutôt bien.

A Puerto Iguazu les hostels sont plutôt chers, nous optons donc pour un camping tenu par un vieux babacoul adorable.

Le soir avec Lex et Martina nous faisons notre première expérience de viande argentine dans un petit comedor, avec plateau de charcuterie et fromage en prime... Un délice, après 3 mois d'abstinence culinaire je renais littéralement:) La ville est située à l'exacte intersection de 3 pays : Argentine, Brésil et Paraguay, nous nous faisons ainsi avoir sur des prix pensant ceux-ci affichés en Pesos argentin alors que c'était en Reals brésilien (nous avons donc payé notre viande un peu plus cher que prévu...).

Le lendemain matin, mercredi 5 juin, nous faisons du stop pour nous rendre au parc, ou nous arrivons seulement 30min après les hollandais (nous en ferons pour revenir et idem le lendemain pour y retourner, ce qui nous fera somme toute économiser pas mal d'argent). Ce premier matin au parc est assez brumeux mais le temps de prendre un petit train pour rejoindre les Gorges du Diable, le ciel se decouvre peu à peu. Ces gorges constituent une des extrémités des chutes d'Iguazu. Il s'y produit un gigantesque et assourdissant deluge d'eau d'une puissance inimaginable sur plus de 80m de hauteur. Des éclaboussures et de la vapeur d'eau remontent à plusieurs dizaines de mètres au dessus du haut de la chute(!!), nous arrosant au passage, pitoyables humains venus observer cette démonstration de force de dame nature depuis des passerelles situées au bord. Ce premier aperçu des chutes nous subjugue totalement.

Il est possible de voir les chutes du côté argentin et du côté brésilien. Dans l'idéal il faut faire les 2, mais ce n'est pas vraiment pratique vu qu'il faut ressortir du parc pour passer la frontière et cela revient cher (payer l'entrée 2 fois). Nous nous limitons donc au côté argentin qui est de toute façon beaucoup plus vaste que l'autre. Après les Gorges du diables, 2 circuits s'offrent à nous sur une autre partie des chutes, un s'aventure au pied des chutes et se balade dans la forêt avoisinante et l'autre s'en va les surplomber juste à leur bord sur une grande partie. Malheureusement l'île de San Martin, le 3ème point de vue principal, est fermée car l'eau du fleuve est trop haute. Elle restera fermée 3 jours, et bien sur comme la chance nous sourit, les 2 jours que nous passerons au parc tombent en plein dedans... Enfin bref ce n'est pas grave, les 2 circuits haut et bas sont absolument grandioses! Nous commençons par le bas où nous croisons une multitude de Cohatis, sorte de gros furets montant au arbre et adorant piquer de la nourriture aux visiteurs. Lorsque j'ai le malheur de sortir mon paquet de gateau et de faire tomber quelques miettes, ce sont au moins 10 d'entre eux qui se mettent à me courir après pendant bien 30 secondes (mais je les ai semés! Haha! Homme vs Nature : 1-0).

Depuis les passerelles du bas une incroyable vue d'ensemble sur les chutes s'ouvre à nous. Au milieu de ce panorama d'apocalypse aquatique se trouve l'île San martin, à sa gauche le fleuve remonte par un étroit canyon vers la Gorge du diable que nous apercevons au loin et à sa droite, s'étalant sur au moins 500 mètres en ligne droite, la plus grande partie des chutes déversent sans relâche et avec fracas les eaux du Rio sur une hauteur vertigineuse. Le ciel est à ce moment là complètement dégagé, ce qui donne naissance à un magnifique arc-en-ciel, complétant ce tableau de parfaite manière.

Une passerelle nous amène jusqu'au pied d'une des chutes (enfin presque car je ne pense pas que l'on puisse survivre en recevant un tel poid d'eau sur la tête, que ça soit nous ou la passerelle d'ailleurs), où les éclaboussures suffisent pour nous tremper de la tête au pied en quelques secondes. Je me mets donc torse nu et vais au bout faire une petite danse de la pluie avec Anaïs (qui elle n'est malheureusement pas torse nu, elle). La puissance de ces eaux est encore plus flagrante vue d'ici. Rendez-vous compte, les chutes d'Iguazu c'est 39000 mètres cubes d'eau par seconde!! Ah tient pendant que j'y suis à donner des infos, vous verrez sur les photos que l'eau est rouge-marron. Ceci survient après de fortes pluies. Du fait de la déforestation en amont, dès qu'il pleut la terre est emportée et vient colorer l'eau. Ceci est néfaste d'une part pour les poissons qui se retrouvent moins facilement pour se reproduire et d'autre part pour les oiseaux, dont les condors, qui voient moins bien leurs proies sous la surface... (come quoi, la déforestation c'est mal).

Sur le circuit du haut, les passerelles enjambent les chutes juste à leurs extrémités. La vue sur l'explosion de vapeur d'eau en contre-bas est fantastique ainsi que sur le fleuve en aval et la forêt le bordant. Le fait d'observer l'eau arriver sans fin pour se précipiter en bas a un certain côté attractif. L'envie de sauter par dessus la barrière pour se laisser entraîner dans ce gigantesque toboggan n'est pas loin (mais nous la réfrénons, rassurez-vous). Et enfin comment ne pas penser depuis cet endroit à toutes ces scènes de films et de dessins animés où les héros coincés sur un radeau de fortune s'aperçoivent un peu tard que le fleuve s'arrête soudainement au loin (hoho...) et commencent alors à pagayer frénétiquement à contre-courant... Dans le cas d'Iguazu je leur souhaite de réussir:) Avant de rentrer en ville nous retournons voir la Gorge du diable, maintenant que le temps est complètement dégagé nous en profitons encore plus.

Le jour suivant, jeudi 06 juin, nous prenons une journée supplémentaire pour retourner voir les chutes. Il y a encore quelques coins à explorer et puis le 2ème jour, c'est moitié prix. Ainsi, après être retournés aux endroits qui nous ont particulièrement plus la veille, nous entamons les 4km de marche en forêt pour rejoindre une autre chute isolée. Intérêt : une piscine naturelle s'est formé au pied et il possible de s'y baigner!! François baigner! L'eau n'est pas extrêmement chaude (sans blague) mais ca passe. Qui plus est un éboulement rocheux a laissé un gros tas de pierre sous la cascade sur lequel je grimpe pour m'asseoir (enfin à une extrémité car juste dessous ca faisait un petit peu mal:p). J'ai quand même pris une grosse gifle qui m'a éjecté mes lunettes de soleil au fond de l'eau (oui j'avais gardé mes lunettes, et non ce n'était pas du tout une mauvaise idée comme me l'avait dit Anaïs), mais que je retrouve miraculeusement au premier essai (je n'en reviens toujours pas). Des touristes ont apparemment demandé à Anaïs si je n'étais pas un peu fou, et je la soupçonne d'avoir dit oui. En tout cas c'était bien bien sympa!

Sur ces péripéties nous rentrons en ville où notre bus pour Buenos Aires nous attend. Pfff ça va, on en a seulement pour 18h, aucun problème! ;)

Hasta la vista baby!

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