Argentine et Chili

La période relative à l'Argentine et au Chile est couverte en 5 articles : Le nord de l'Argentine avec notamment les Chutes d'Igazu, Buenos Aires, Puerto Madryn et la côte Atlantique, la Patagonie et le parc de Torres del Pain, et enfin un medley sur notre remontée jusqu'à Santiago entre l'Argentine et le Chili. Les articles sont par contre présentés par ordre antéchronologique, du plus récent au plus ancien, 1 par page.

Les baleines de Puerto Madryn

En nous réveillant à Puerto Madryn ce jeudi 13 juin nous n'avons qu'une idée en tête : voir des baleines. Le personnel de l'hôtel nous apprend que se rendre aujourd'hui sur la péninsule Valdes pour l'excursion en bateau est un peu risqué car il y a gros vent et les sorties risquent d'etre annuler. Cela dit il y a d'autre choses à faire en attendant : aller voir les baleines depuis une plage à 20km au nord, Punta Flecha, où ces majestueuses dames des océans (yeah poésie!) se rapprochent très près de la côte du fait d'un fond abrupte et  il est également possible d'aller marcher au milieu des éléphants de mer, sur une autre plage, Punta Ninfas, à 80km. Des agences proposent ces balades mais contre un coût relativement exorbitant. La chance est cependant de notre côté (enfin pas sûr...) puisque nous rencontrons à l'hôtel 2 françaises et un canadien : Felicia, Linh Lan et Riley, avec qui nous pouvons louer une voiture et nous rendre dans ces endroits par nous-mêmes.

La première partie se passe parfaitement bien, nous arrivons au sommet de Punta Flecha et apercevons d'emblée les baleines au bord de la plage en contrebas. Nous nous hatons donc de remonter en voiture et de nous y rendre à tombeau ouvert. C'est absolument éblouissant, ces mastodontes aquatiques sont là à une dizaine de mètres de la plage, passant et repassant devant nous paisiblement. Certaines sont accompagnées de leur petit, d'autres s'ébatent plus au large et nous gratifient de quelques sauts et de plongeons faisant apparaitre leur queue immense au dessus de la surface. L'endroit est idéal pour ces baleines franches, car la configuration de la côte leur permet de placer leurs petits entre elles et le bord, les protégeant ainsi efficacement le temps de leur apprendre les trucs et astuces des baleines, et de les nourir au lait maternel (lait qui est en fait éjecté dans l'eau et non bu à la mamelle. Non les baleines n'ont pas de sein, désolé, et du coup il vaut mieux qu'elles le fassent dans des eaux calmes). Nous les observons et les écoutons donc de longues minutes évoluer devant nos yeux ébahis sans dire un mot, nous rassasiant de ce spectacle fabuleux, pas loin de nous faire arroser par les jets d'eau de leurs auvents. Si j'avais eu un maillot de bain ou en tout cas un change, je pense que je me serais jeté à l'eau le temps de prendre une photo sous marine, mais je n'ai malheureusement pas pu (bon et puis oui c'est interdit, mais on ne va pas s'arrêter à ce genre de considérations non plus, si?).

Il est difficile de nous arracher à ce spectacle mais nous finissons tout de même par y aller. Nous repassons par la ville pour nous rendre ensuite à Punta Ninfas, mais là notre chère conductrice que je ne nommerai pas (Félicia), s'arrange pour se faire rentrer dedans par une voiture effectuant un créneau (si si c'est possible; p). Il en résulte un légère éraflure sur le pare-choc avant. Ceci marquera le début de nos mésaventures motorisées! Je prends alors le volant et nous repartons, les cœurs haut, vers notre seconde destination. Nous arrivons rapidement sur une route de terre que nous devons emprunter sur 60km au milieu de la pampa desertique. Celle-ci est en piteux état,  de nombreuses flaques d'eau et de boue la jalonnent nous obligeant à passer sur les côtés buissonneux généralement en laissant 2 roues dans la boue. Ce n'est cependant pas toujours possible il faut alors traverser les flaques immenses tant bien que mal. Nous nous embourbons une première fois mais parvenons à nous en sortir en poussant la voiture. Ça ne sera malheureusement pas le cas une seconde fois. La flaque est immense, aucun moyen de la contourner, nous restons bloqués en plein milieu... En ouvrant les portières l'eau s'engouffre presque à l'intérieur, nous nous mettons donc pieds nus, remontons nos pantalons et sortons pousser. Le spectacle devient alors tellement grotesque qu'il en est comique!:) Nous sommes 4 à pousser la voiture, enfoncés dans la boue glacée jusqu'à mi-mollet, avec un vent mordant pour kous encourager. Nous ne tardons pas, ainsi que la voiture intérieur comme extérieur, à être repeints en marron dégoulinant. Il faut imaginer les roues qui patinent à toute vitesse nous projetant des vagues de boue en pleine figure, c'est absolument génial! Afin d'avoir une meilleure prise pour pousser nous ouvrons les portières donc comme je le disais l'intérieur est repeint de la même manière... Fabuleux! Et tout ça pour rien, nous avançons bien un peu mais la flaque est juste trop grande, la voiture reste emprisonnée... A JAMAIS!!!! MOHAHAHA! Non en fait ce n'était pas très drôle sur le moment...

Dans notre malheur, la chance nous sourit cependant. Sur les 50km parcourus sur cette route nous n'avons croisé qu'une seule habitation, la ferme située à environ 500m de l'endroit où nous sommes bloqués! 3 gentils fermiers viennent nous tirer de là avec un camion. Nous les suivons ensuite à travers les buissons de la pampa afin de rejoindre la route avant la flaque, tout en priant pour ne pas crever un pneu. Au point où on en est ça n'aurait rien d'étonnant...Mais ça passe. Il n'est plus temps d'aller voir les éléphants de mer, il nous faut rentrer et essayer de sauver le désastre à 4 roues qu'est devenu la voiture. Rien que d'imaginer la tête de la loueuse si on lui rendait sa petite chevrolet dans cette état,  on se marre, la crise cardiaque ne serait pas loin! Mais nous ne sommes pas si cruels, après une heure de taf dans un lavage auto, elle est compe neuve. Lorsque la loueuse vient récupérer la voiture,  nous hésitons à lui faire part de nos mésaventures mais la prudence l'emporte et nous lui raccontons. Grand bien nous a pris puisque nous avions oublié de nettoyer sous le capot... Lorsqu'elle le soulève il ne fait aucun doute sur l'ampleur du chaos subit par la chevy:) Mais ce qui pose problème c'est surtout la rayure du pare-choc. Elle reviendra nous dire le lendemain soir combien un garagiste lui a pris pour la repeindre : 500 pesos. Nous avions préparé nos argiments pour contester mais elle nous divise la note par 2 car nous avons bien nettoyer la voiture. Nous sommes 5, la note par personne n'est donc pas trop salé et nous en finissons avec cette histoire une bonne fois pour toute. Le soir pour fêter ces elephants de mer inaccessibles nous nous preparons un festin de viande de bœuf argentine absolument gargantuesque,  ce qui parvient parfaitement à nous consoler (en tout cas moi oui!).

Le vendredi 14 juin le temps est suffisamment clément pour la sortie en bateau nous nous rendons donc tous les 5 en bus jusqu'à Puerto Pyramid sur la péninsule Valdes d'où partent les bateaux. Bien entendu l'entrée sur la péninsule est payante en plus de l'excursion. Les argentins profitent de façon très lucrative de leur merveilleux patrimoine naturel mais qui pourrait leur en vouloir... Les consigne du guide sont claires, les baleines sont dans leur milieu narurel, peut-être aurons la chance d'en voir de prés,  peut-être verrons nous des sauts, mais aussi peut-être ne verrons nous rien du tout... Tout cela est très rassurant apres avoir déboursé 70 $ chacun. Mais aujourd'hui la chance a tourné en notre faveur, rapidement le spectacle auquel nous assistons est grandiose : notre route croise celles de cétacés à plusieurs reprises et ceux ci viennent nous saluer juste à quelques mètres du bateaux.

Cette fois elle sont même assez proches pour que nous sentions l'eau de leurs auvents sur nos visages! Deux d'entre elles nous ferons une sorte de parade nuptiale endiablée avant de repartir vers les profondeurs.

Nous ne verrons pas les organes génitaux du mâle mais apprenons que le penis mesure environ 3m et que les testicules pèsent 500kg... De quoi vous laisser rêveuses mesdames n'est ce pas?;) Et enfin, incroyable, une autre se rapprochera de nous en exécutant 3 magnifiques sauts successifs que nous saisirons Anaïs et moi sur photo et vidéo mais sans égaler l'excellente qualité des photos prises par le photographe de bord.

Je pense que nous avons vu tout ce que nous pouvions espérer voir, et même plus. Nous n'oublierons pas de si tôt ce spectacle qui nous a tous littéralement subjugué et c'est donc ravi que nous passons notre dernière soirée à Puerto Madryn.

Le lendemain, samedi 15 juin, il est temps de rejoindre le bout du monde, le sud de la Patagonie. Le stop nous a pour le moment bien réussi nous continuions donc de cette manière. Un bus nous amène sur la route 3, là où nous avait déposé Mario (cf. Article précédent). À 9h30 un camion nous prend et nous amène à 100km de Comodoro. Sur le bas côté au autre camion est arrêté, je vais donc demandé au chauffeur s'il peut nous prendre mais il refuse. 10 min plus tard, sans doute accablé de remord, il nous fait de grand signe et nous dit que finalement il veut bien nous amener à Comodoro. C'est toujours ça... Et nous faisons bien car au final nous roulerons avec lui jusqu'à 300km avant Rio Gallegos dernière ville avant la péninsule de la Terre de feu et Ushuaia où nous arrivons à 1h du matin! Il fait froid, il y a du vent, mais pour pousser l'aventure à son paroxisme nous dormirons en tente sur l'aire d'autoroute... Bon dormir est sans doute un bien grand mot, mais c'est presque ça. Et à 7h du matin, après un petit café nous reprenons notre place au bord de la route, le pouce levé. Je vais tout de même solliciter les camionneurs arrêtés sur l'aire de repos ce qui s'avère payant puisque d'entre eux roulant de concert sont d'accord pour nous amener à Rio Gallegos, un dans chaque camion. Sur la route, le levé de soleil sur les terres désolées de la Patagonie est absolument splendide. 3h plus tard nos 2 amis chauffeurs nous déposent directement au terminal de bus. De là nous embarquons dans un bus pour Punta Arenas au Chili, ce sera le point le plus au sud où nous poserons les pied (à peine 150km plus au nord qu'Ushuaia), et finissons par un dernier bus pour Puerto Natales (Chili), où nous arrivons enfin à 23h après 38h de voyage dont 3 en tente!... Un peu de repos dans un bon lit nous fera le plus grand bien:)

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site